Article : Des camps dans la Vienne 1939-1945. Contrôler, exclure, persécuter

Une publication des Archives départementales de la Vienne, 2017, 126 pages

 

Entre 1939 et 1945, les autorités françaises ont ouvert et fait fonctionner dans la Vienne plusieurs camps d'internement administratifs pour civils : camps dits de la « route de Limoges » et de « la Chauvinerie » à Poitiers, camp de Rouillé,... Pendant toute la durée de la Seconde Guerre mondiale mais à des périodes différentes, pour des durées différentes, selon des logiques différentes, et avec des destins différents, plus de 11 000 personnes sont ainsi passées dans ces camps : réfugiés espagnols, Tsiganes, Juifs, internés politiques, détenus de droit commun, etc. À la Libération, miliciens, collaborateurs, suspects en tout genre, civils allemands rattrapés par l'avancée des Alliés, connaissent à leur tour l'internement.

Sauf exception, cet internement ne résulte pas d'une procédure judiciaire et les institutions administratives – du ministre au préfet et à leurs services – en assurent la responsabilité mais il obéit à des logiques différentes, conjoncturelles ou longuement réfléchies, qui traduisent des ruptures politiques évidentes : logique de contrôle social sous la IIIe République finissante, logique d'exclusion systématique qui fonde le régime de Vichy dès sa création puis utilisation de l'internement comme une étape préalable vers la déportation et l'extermination. L'utilisation des camps à la Libération obéit en partie à une autre logique liée à l'épuration.

Le catalogue numérique des Archives départementales de la Vienne propose des clés de compréhension de cette histoire ignorée du grand public car longtemps exclue de la mémoire collective. Le catalogue s’articule autour de cinq grandes thématiques : Les politiques de l'internement ; L'architecture des camps ; Vivre dans les camps ; Les camps à la Libération ; Camps sans mémoire, mémoire des camps.

Il contient des pistes de recherches inédites (le fichier anthropométrique de la police de Poitiers) et est enrichi de nombreux documents d’archives, de photographies documentées pour la première fois, de vidéos de témoignages d’anciens internés (José Fernandez) ou témoins de l’internement dans les camps de la Vienne (Guy Conrad, Roger Chaussebourg), de vidéos de conférences (Denis Peschanski, Thomas Fontaine, Cécile Quesney…) qui permettent de contextualiser cette histoire ou qui proposent des focus sur certains de ses aspects (la déportation des Tsiganes, la musique dans les camps, etc.), d’animations visuelles et infographies, une chronologie, des références bibliographiques et des sources d’archives.

 

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