Article : Enllà de la pàtria. Au-delà de la patrie. Exil et internement en Roussillon (1939-1948)

Une publication des Archives départementales des Pyrénées-Orientales, 2011, 378 pages

 

Les documents administratifs relatifs à la Retirada et aux camps d'internement en Roussillon (Argelès, Saint-Cyprien, Le Barcarès, puis Rivesaltes) peinent à décrire la détresse et les souffrances des réfugiés. Ces archives, impersonnelles, semblent parfois impuissantes à nous figurer cet épisode tragique et à comprendre réellement ce que vécurent des centaines de milliers de personnes, jetées sur les routes de l'exil en plein hiver. Les alignements de chiffres, les fiches nominatives, les circulaires et directives ne sauraient rendre compte à eux seuls ce que fut cet exode puis, par la suite, la vie dans les camps. En cela, les sources iconographiques – photographies, dessins – complètent heureusement les collections publiques. L'oeil perçoit ce qu'il y a à voir, la compréhension et l'émotion sont immédiates. L'image nous permet de revivre de l'intérieur ce moment de l'histoire, de mettre un visage sur cet épisode, de lui donner enfin une dimension humaine accessible à tous, quelles que soient nos connaissances historiques.

Ce catalogue trouve son origine dans le 70e anniversaire de la Retirada, l'exode massif des républicains espagnols, qui a ravivé ce triste moment de l'Histoire et a donné lieu à de nombreuses manifestations et publications. Les Archives départementales des Pyrénées-Orientales ont été sollicitées à maintes reprises notamment pour la fourniture d'images relatives à cet événement. Or, les sources iconographiques étaient dans l'ensemble non classées, ce qui rendait leur accessibilité et leur exploitation difficiles. Un travail d'inventaire s'imposait. À cette occasion, la décision d'une publication avec reproduction intégrale des documents fut prise de manière à rendre accessibles au plus grand nombre les collections des archives départementales. Il s'agit, à quelques exceptions près, d'archives d'origine privée : photographes de presse (Auguste Chauvin), internés (Ubaldo Izquierdo Carvajal, François Miro), gendarmes (Albert Belloc), membres des associations caritatives agissant dans les camps, médecins et infirmières (Friedel Bohny-Reiter). Tous font plus qu'illustrer à leur façon l'histoire en train de s'écrire ; leurs différents points de vue sont des sources pour l'historien.

 

Références complètes de l'ouvrage

Sur le même sujet, consultez Réfugiés espagnols dans l'Aude, 1939-1940. Actes du colloque international de Carcassonne, 4 juin 2004

 

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