Actualité : Mise en ligne du Dictionnaire des contemporains de la guerre de Vendée par les Archives de la Vendée

Entre 1793 et 1796, près de 170 000 Vendéens ont perdu la vie dans le contexte de la guerre de Vendée. Le destin de 29 000 d’entre eux est mis en ligne par les Archives départementales de la Vendée.

L'histoire a retenu sous le nom de « guerre de Vendée » les combats fratricides qui opposèrent de 1793 à 1796, entre la Loire et le bocage vendéen, entre le littoral et Parthenay, les « bleus » et les « blancs ». À côté des combattants morts au cours des combats, de nombreuses victimes sont tombées lors des massacres des colonnes infernales ou ont été exécutées. Ces dernières ont, en principe, fait l’objet d’un jugement. Un partenariat entre l’association du Souvenir vendéen et le Département de la Vendée apporte un éclairage inédit sur la population du territoire insurgé, potentiellement perçue alors comme ennemie de la République.

L’ambition du dictionnaire biographique mis en ligne est de reconstituer la population la plus large possible de contemporains de la guerre de Vendée, sur le territoire de la Vendée militaire (débordant largement les limites du département de la Vendée, il comprend également le sud de la Loire-Inférieure, le sud-ouest du Maine-et-Loire et le nord-ouest des Deux-Sèvres). Comme le Dictionnaire des Vendéens, cet ensemble est ouvert aux internautes pour enrichissement, les apports étant validés par un comité.

Cette prouesse est permise grâce à l’acquisition par l’association du Souvenir vendéen du travail considérable mené, sa vie durant, par un passionné Jean Rigaudeau. En dépouillant plusieurs mètres d’archives (jugements des commissions militaires, actes de notoriété, rôles des prisons, etc.), Jean Rigaudeau a identifié plus de 29 000 individus, dont le décès en prison, au combat ou par exécution est documenté. Des recherches additionnelles, notamment dans l’état civil, complètent leurs notices biographiques détaillées. Cet ensemble colossal a été mis à la disposition des Archives départementales de la Vendée par l’association mémorielle pour en assurer la mise en base de données, et en permettre la diffusion en ligne puis l’exploitation. Si l’on est loin des quelque 170 000 morts recensés par Jacques Hussenet (CVRH, 2007), cette base constitue un instrument de travail sans équivalent connu.

Ce dictionnaire permet d’identifier les noms qui apparaissent dans les archives, puis de les relier entre eux et de reconstituer ainsi des familles et des réseaux de sociabilité. L’interface de consultation offre en outre des possibilités de recherche multiples (nom, dates, lieux, activité, circonstance du décès, etc.). Des milliers de personnes ordinaires, trop souvent sortis de la mémoire de l’histoire (paysans, artisans, commerçants, gratte-papier…) refont ainsi surface. La force du dispositif étant de zoomer sur un individu comme d’ouvrir la focale pour étudier un groupe au travers d’indicateurs statistiques. 

S’inscrivant dans la durée, ce dictionnaire incite ceux qui lui reprocheront de ne pas être exhaustif à utiliser son mode évolutif pour participer à son enrichissement. Le tout est de maintenir le principe qui a présidé à la constitution des dictionnaires collaboratifs des Archives : la réunion de sources et leurs références précises. 

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