Article : Souvenirs d'un touriste en Franche-Comté. Les dessins de l'amiral Mathieu (1841-1867)

Une publication des Archives départementales de la Haute-Saône, 2011, 41 pages

L'album de dessins « Souvenirs de Famille, vues de la Franche-Comté, dessinées d'après nature, par Aimé Mathieu, contre-amiral» a été acheté dans les années 1980 par les Archives départementales de la Haute-Saône. Il témoigne de l'attachement du contre-amiral Aimé Mathieu (1790-1870) à la région comtoise. La plupart de ses escales à terre sont ponctuées de visites en Franche-Comté, comme en atteste la fréquence des dessins recueillis dans cet album entre 1841 et 1867. C'est par son frère que le contre-amiral a connu la région. Très proches l'un de l'autre, ils s'écrivent presque quotidiennement comme en témoigne l'abondante correspondance laissée par le cardinal, conservée aux Archives diocésaines, à Besançon. Si cette inclination comtoise est d'abord familiale puisque son frère Césaire est cardinal et archevêque de Besançon depuis 1834, et qu'aux côtés de ce dernier vivent sa mère, qui décède en août 1835, et sa soeur Méline, qui elle, meurt en mars 1864, il profite de ces séjours en s'accordant quelques escapades touristiques. Depuis le début du XIXe siècle, sous l'influence notamment de Châteaubriant et des romantiques, un « renversement du regard » à l'égard de la Nature s'est opéré : la montagne et la mer cessent d'être des lieux de répulsion et deviennent des lieux de villégiatures sur lesquels les artistes, notamment, vont porter leur attention rendant compte de la diversité de ces paysages.

Ces dessins ont été réunis dans un album par « Fenoux, fabricant, 51 rue de Grenelle Saint-Honoré à Paris » probablement vers 1867-1868. Excepté les derniers dessins, datés de l'automne 1867, l'album a été constitué en respectant un cheminement géographique : autour de Besançon, Maiche et les Echelles de la mort, la vallée de la Loue, le saut du Doubs et Villers-le-lac... Seul le dessin intitulé « Villers-le-lac » de septembre 1848 a été réalisé au crayon. L'ensemble des autres paysages sont des lavis sépia. Quelques-uns ont été esquissés lors des cheminements comtois de l'amiral Mathieu mais ne seront terminés que quelques années plus tard à Paris : « entrée des bassins du Doubs, vu du bas de Chaillexon, 3 septembre 1848 ; terminé à Paris le 10 mai 1850. » ou « ruines du château de Montfaucon, 13 septembre 1856 ; terminé en juillet 1858. »

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