Article : 1870 Strasbourg brûle-t-il ?

Une publication des Archives et la ville et de la communauté urbaine de Strasbourg, 2010, 160 pages

 

Maintes expositions ont été consacrées à la Première ou à la Seconde Guerre mondiale, les anniversaires des 11 novembre et 8 mai offrant l'occasion de commémorer régulièrement ces deux conflits. La guerre de 1870 n'a pas bénéficié du même traitement : plus éloignée de nous dans le temps, elle s'est achevée sur une défaite française, événement que la mémoire collective souhaitait plutôt refouler.

Cependant, pour Strasbourg et l'Alsace, c'est une date charnière qui inaugure l'histoire mouvementée et souvent tragique de cette région au XXe siècle. Pendant soixante-dix ans, l'Alsace demeure au coeur de l'opposition entre France et Allemagne. Pour Strasbourg, les destructions et la défaite de 1870 marquent le point de départ d'une grande évolution économique, urbanistique et politique, fondée sur la volonté de l'empire allemand d'en faire une vitrine de sa prospérité et de sa culture. La ville passe alors du statut de ville de province moyenne à celui de capitale régionale.

Cette exposition a tout d'abord été concue à partir du fonds 272 MW consacré à la guerre de 1870 et inventorié en 2003. Il contient des documents relatifs aux événements militaires, aux mesures d'urgence et à la gestion des sinistrés avec, notamment, les dossiers du comité de secours de Strasbourg, révélateurs de la détresse de la population, ainsi que des photographies et des affiches. Elle s'est enrichie de la redécouverte, au Staatsarchiv de Bâle-Ville, d'une magnifique collection de vues stéréographiques du siège de 1870. Cette collaboration avec la Suisse offrait également l'occasion de rappeler le soutien de la Confédération helvétique à la population strasbourgeoise, commémoré par un monument érigé en face de la gare de Bâle.

Ce travail pluridisciplinaire et transfrontalier permet de poser un nouveau regard sur l'histoire du siège de 1870, son cortège de destructions et la guerre de l'image qui s'en suivit.

 

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