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Article : Permaliens et identifiants pérennes

Comprendre les permaliens et les identifiants pérennes

Qu’est-ce que qu’un permalien ? A quoi servent-ils ?

Un « permalien » est un lien actionnable, un point d’entrée construit pour maintenir dans la durée l’accès à une ressource numérique.

Le permalien, constitué d’un nom de serveur rendant le lien « actionnable »  et d’un « identifiant pérenne » (ARK, DOI, URN, Handle…) associé à une ressource particulière, a vocation à garantir un accès stable et durable à la ressource identifiée indépendamment des changements d’infrastructures technologiques et informatiques, des noms des sites Internet abritant l’objet numérique en cas de changement de nom de l’institution ou si la ressource est transférée d’une institution à une autre, d’un changement des protocoles de communication qui évoluent au fil du temps.

Un permalien est un point d’accès. Il permet la possibilité de citation et d’appel d’un objet numérique, qu’il s’agisse d’une cote d’archives ou d’un ensemble de cotes, d’un sous-ensemble ou d’une collection thématique : une page numérisée, un registre, un fonds composé de multiples cartons…

Permaliens et identifiants pérennes : gare à la confusion !

La confusion entre ce qu’est un « permalien » et un « identifiant pérenne » est souvent de mise.

Le permalien est un lien et plus généralement une URL, «actionnable » par l’utilisateur qui en cliquant dessus, sera redirigé vers la ressource à laquelle il souhaite accéder.  

L’identifiant pérenne est l’un des composants du permalien. Il identifie la ressource en tant que telle.

Le permalien est composé de trois sous-ensembles :

  • le protocole d’accès (« http:// » ou « https:// »)
  • le nom du serveur d’accès (ou nom d’hôte, dit « hostname »)
  • l’identifiant pérenne qui peut correspondre à plusieurs schémas (Handle, ARK, DOI, PURLs…).

 

Schéma d'un lien ark composé du protocole d'accès, du serveur d'accès de l'autorité d'adressage et de l'identifiant pérenne lui même composé dans l'exemple de l'étiquette ark, de l'identifiant de l'institution et du l'identifiant unique (=nom ark)
Schéma d'un permalien composé d'un identifiant ARK

 

L’identifiant « pérenne » est dénommé ainsi car il est en principe généré selon des recommandations qui permettent de le prémunir contre toute modification et toute réplication au sein de l’environnement web. En résumé, l’identifiant pérenne est dit pérenne car il restera toujours identique et unique au monde. Cependant, cette pérennité pour être effective est conditionnée par de nombreux facteurs (voir Sans maintenance, pas de pérennité).

Le permalien n’est pas non plus pérenne en lui-même :

  • Le protocole d’accès peut changer
  • Le nom du serveur d’adressage est transitoire et sera peut-être amené à changer au cours du temps, en fonction des mutations et fusions institutionnelles, des transferts de ressources d’une organisation culturelle à une autre, de la refonte d’un site web, ou de la cessation d’activité d’un service ou d’une administration.

Sans maintenance, pas de pérennité

La pérennité n’est jamais donnée une fois pour toutes. Pour être assurée elle doit être maintenue dans la durée et faire à cette fin l’objet d’une veille régulière et permanente aux niveaux organisationnel et technique. La pérennité de l’accès à une ressource n’est effective qu’au prix d’un effort constant de maintenance.

L’identifiant pérenne, qu’il s’agît d’un ARK ou d’un DOI, pourra répondre à toutes les normes garantissant sa « pérennité », il ne sera réellement utile et exploitable uniquement tant que derrière lui seront déployés les efforts nécessaires à la maintenance du permalien auquel il est associé afin de garantir l’accès à la ressource.

Cette maintenance ne tient pas qu’à des enjeux techniques et technologiques, mais elle s’illustre également sur le plan organisationnel et juridique. Les infrastructures pourront être bien mises en place, la maintenance du lien ne sera vraiment optimale et réussie que lorsqu’une gouvernance anticipée et concertée sera développée au niveau de l’organisation comme au niveau national et international.

L’identifiant ne fonctionne pas seul : identification et accès, les fondements indissociables de l’ARK

Identification et accès, ce sont là les deux fonctions liées attendues de l’identifiant et de son permalien.

  • L’identification est la première association unique et univoque entre une chaine de caractères et la ressource à laquelle elle est attribuée. Une fois assigné à une ressource l’identifiant n’est en principe jamais réattribué.
  • Après l’identification est nécessaire l’accès à cette ressource. C’est là qu’intervient le résolveur : mécanisme technique d’adressage, il permet la redirection de l’utilisateur via le permalien vers la ressource recherchée. Il est, dans le permalien, matérialisé par la partie initiale et est composé du protocole d’accès et du nom du serveur web de l’autorité d’adressage.

Identifiants pérennes et résolveurs : le fonctionnement d’une combinaison gagnante

La résolution est un mécanisme technique d’adressage permettant de fournir l’accès à la ressource identifiée par l’identifiant pérenne. La résolution est nécessaire à la permanence du permalien, car c’est elle qui va rediriger, en cas de changement de nom de serveur web (protocole d’accès « https »/ « http » et nom de domaine ) ou de changement d’infrastructure technique la ressource vers le serveur Web actuel où elle est hébergée. La résolution est un procédé qui aboutit à une redirection.

La résolution est effectuée par un « résolveur », un serveur Web, global ou local, spécialisé dans la réorientation des identifiants afin de continuer à fournir l’accès à la ressource demandée.

resolver.png

 

Deux types de résolveurs existent :

  • Des résolveurs d’institutions, dits « locaux », par exemple sur le site web d’une bibliothèque ou d’un service d’archives, donnant l’URL à jour d’un identifiant produit par cette institution, et ceci même à partir d’une adresse obsolète comprenant l’identifiant de l’institution en question.

    Par exemple, la Bibliothèque nationale de France dispose de son propre résolveur : http://ark.bnf.fr/

    Un résolveur local, propre à une institution, redirige et résout des identifiants ‘ARK’ pour les ressources de l’institution.

    Resolveur local ARK.jpg

    Un résolveur local a l’avantage de pouvoir être plus adapté pour un chercheur ou un usager qui fréquenterait assidument une institution.

    L’institution de son côté est totalement indépendante et le paramétrage du résolveur local est entièrement maitrisable. Elle peut par exemple maitriser plus finement les qualificatifs.

    Disposer de son propre résolveur implique pour l’institution des opérations de maintenance régulières afin de garantir une mise à jour constante des URLs actives.

    Il est nécessaire de mettre en place des « pages fantômes » afin que l’utilisateur soit averti lorsque l’identifiant ne pointe plus vers une ressource. Par exemple lorsque la ressource a été déplacée ou renumérisée, une page spécifique apparait avec des explications afin que l’utilisateur soit averti de la raison de cette indisponibilité ( à la place par exemple d’une « erreur 404 »).

  • Des résolveurs généralistes disposant d’un registre régulièrement mis à jour des URLs institutionnelles, ils permettent de rediriger toute URL contenant un ARK vers le site web le plus à jour de l’institution hébergeant la ressource. Exemple : le résolveur global http://n2t.net

    Un résolveur global peut quant à lui résoudre n’importe quel identifiant, indépendamment de son institution de conservation et rediriger l’URL vers le site institutionnel en question.

    Ex :  Une référence dans un ouvrage cite l’ « Autorisation donnée par l'évêque de Saint-Flour aux choriers du chapitre de Notre-Dame […]» de 1454 sous la forme « ark:16075/a011350284478fSDfDc ». Le résolveur général va renvoyer à la page adéquate des Archives départementales du Cantal :

    Resolveur global ARKCantal.jpg

Le résolveur est un système où il peut être nécessaire de rentrer individuellement chaque identifiant à rechercher (des APIs peuvent exister), mais a priori plus durable que la redirection, car plus simple à maintenir.

N’hésitez donc pas à les utiliser lorsque le préfixe du permalien est modifié (la partie de l’adresse URL correspondant au nom du site) ou absente.

Le système ARK

Les acteurs d’un identifiant ARK

Comme l’URL, l’identifiant ARK repose sur un partage successif des responsabilités entre les acteurs suivants.

L’ARK Alliance, une communauté structurée autour de la California Digital Library (CDL) et regroupant différentes institutions. Elle maintient le système ARK dans son ensemble.

Elle fournit gratuitement à toute institution qui en fait la demande un numéro unique. Il est consigné dans le registre des autorités nommantes (en anglais, « NAAN registry »), co-hébergé à la CDL et à la Bibliothèque nationale de France.

Elle permet la mise à jour des résolveurs transverses à partir des informations du registre NAAN.

Les autorités nommantes, ou Name Assigning Authority (N.A.A.), habilitées gratuitement et sur simple demande, reçoivent un identifiant unique dans le registre NAAN. Elles peuvent dès lors attribuer des identifiants ARK à partir de cette racine et à les associer aux ressources qu’elles produisent.
Cela peut être réalisé par des prestataires extérieurs ou alors délégué en interne à des unités de l’institution.

Les autorités d’adressage, ou Name Mapping Authority (N.M.A.), sont les services chargés de résoudre l’identifiant ARK, c’est-à-dire de le rendre « actionnable » en permettant l’accès à la ressource qu’il identifie (ou à un substitut approprié), à ses métadonnées et à une déclaration de permanence via l’URL le plus à jour.

Qui utilise le système ARK ? ARK et DOI, les principaux systèmes d’identifiants pérennes

Le système ARK

Le Service interministériel des Archives de France recommande l’adoption et la bonne utilisation du système ARK, système d’identifiants pérennes cité par le Référentiel général d’interopérabilité de l’État.

Le schéma ARK (Archival Resource Key) est un format d’identifiant pérenne créé en 2001 par la California Digital Library (CDL) qui a vocation à identifier des ressources de tout type – physiques (échantillons destinés à une expérience scientifique, produits éditoriaux, etc.), numériques (livres numérisés, notices de catalogue, etc.) ou même immatériels (concepts). Son but est de fournir des identifiants adaptés aux besoins des producteurs et diffuseurs de données sur le web, mais également capables de durer sur le long terme. 

Le système ARK est gratuit et décentralisé : après avoir demandé un identifiant d’institution (NAAN), chaque organisme est responsable du maintien des identifiants des objets numériques de ses collections : les identifiants peuvent être déployés au rythme des projets.

Pour en savoir plus sur les ARKs : la FAQ en français du projet Arks in the Open

Combien d’institutions françaises ? Le reste du monde

Plus de 750 institutions dans le monde sont inscrites au registre ARK – entre autres exemples la California Digital Library, Library and Archives Canada, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Österreiche national Bibliothek, Internet Archive, la National Library of Medicine des États-Unis, la New York Public Library, la Biblioteca Nacional de Portugal, la British Library, etc. Les USA et l’Europe sont majoritaires sur la carte indiquant où sont les utilisateurs d’ARKs dans le monde.

En France, outre la Bibliothèque nationale de France qui a été l’établissement pionner et champion de l’usage des ARKs, plus de 360 organisations sont inscrites à ce jour au registre ARK. Il s'agit essentiellement d'institutions publiques à vocation patrimoniale, mais non exclusivement. On citera notamment

  • des bibliothèques : la bibliothèque municipale à vocation régionale de Toulouse, la Bibliothèque interuniversitaire Cujas, la Bibliothèque Publique d’Information, Médiathèque de Rueil-Malmaison etc. ;
  • des archives : les Archives nationales (AN) et archives nationales d'outre-mer (ANOM), Mémoire des Hommes (Ministère de la Défense), 80 services d’Archives Départementales et près de 40 services d’archives municipales ;
  • des institutions spécialisées dans la préservation des données numériques : le Centre Informatique national de l'Enseignement Supérieur (CINES), l’Institut national de physique nucléaire et de physique des particules (IN2P3), etc. ;
  • des universités : Claude Bernard Lyon 1, Lille 3, Sciences-Po Paris, la Cité numérique de la Méditerranée, etc. ;
  • des musées : le musée des Augustins, les archives du musée Picasso, la Cité des Sciences et de l'Industrie, le musée d’Histoire naturelle de Toulouse, etc. ;
  • d’autres organismes publics à vocation patrimoniale : le Centre de Musique Baroque de Versailles (CMBV), le site Son d’Aquí pour le patrimoine musical ; l'Institut national d'Histoire de l'Art (INHA) ; l’Institut de Recherche et d’Histoire des Textes (IRHT), la Maison de l’Orient et de la Méditerranée, la Fédération des Ressources sur l’Antiquité (FRANTIQ) ;
  • Il est également utilisé par d'autres organismes publics tels que le Ministère de la Culture et de la communication (MCC), le Centre national de documentation pédagogique (CNDP), la Ville de Paris, la Ville de Besançon et le Conseil général de la Martinique; il est enfin utilisé par l'Agence régionale ACCOLAD et l’Assemblée Nationale.
  • Enfin, certaines organisations du secteur privé l’utilisent, en particulier le monde de l’édition (Éditis, Hachette Livre, etc.) et de l’éducation (Effios, Explorateur de métiers, English Attack!).

Les autres systèmes existants : DOI, Handles, URNs, PURLs

Si ARK est le schéma d’identifiant pérenne le plus répandu au sein des institutions patrimoniales françaises, il existe d’autres schémas qui possèdent peu ou prou la même structure et répondent à des objectifs similaires : DOI, Handle, PURL et URN... Tout comme ARK ils sont utilisés comme références (profils Data Citation Index™, Wikipedia, ORCID.org) et même si certains d’entre eux sont plus utilisés pour un type de ressources plutôt qu’un autre, ils permettent de citer des contenus divers (objets numériques, physiques, concrets ou abstraits).

 

Système

Protocole d’accès

Autorité d’adressage

Etiquette

Identifiant de l’autorité nommante

Identifiant de la ressource

ARK

https://

n2t.net/

ark:/

99999

12345

DOI

https://

doi.org/

 

10.99999

12345

Handle

https://

hdl.handle.net/

 

10.99999

12345

PURL

https://

archive.org/services/purl/

 

 

12345

URN

https://

<divers>/

urn:

99999

12345

 

Aucun de ces schémas n’est pérenne en soi et ne peut garantir de façon durable un accès à la ressource si derrière des efforts de maintenance (humains, techniques, juridiques) ne sont pas fournis (voir 10 mythes persistants sur les identifiants pérennes et Sans maintenance, pas de pérennité ).

Le DOI (Digital Object Identifier) est un identifiant numérique et international de ressource qui offre un accès pérenne aux ressources sur internet (publications, données, revues, rapports, etc.) grâce à un lien unique et stable. Il est formé d’un préfixe et d’un suffixe séparés par un slash " / ". Au niveau international, l’attribution de DOI pour les données de la recherche est gérée par l’organisme DataCite. En France, l’agence d’attribution est l’Inist-CNRS.

Pour attribuer des DOI à des données de recherche, il faut posséder un compte DataCite. La création de celui-ci nécessite d’établir au préalable un contrat entre l’organisme souhaitant obtenir des DOI et l’Inist-CNRS. Un préfixe propre à l’organisme lui sera alors attribué. L’organisme pourra ensuite générer des DOI en fonction des besoins de ses chercheurs (https://opidor.fr/identifier/). Pour pouvoir enregistrer des DOI, les organismes ou institutions de recherche doivent souscrire un abonnement payant.

 

Utiliser et citer les permaliens et les identifiants ARK

Citation et référence : quelle stratégie adopter ?

Plusieurs cas de figure :

  • Si vous citez l’identifiant et non le permalien dans son entièreté: si vous citez la partie du permalien commençant par l’étiquette « ark:/ » ou « ark : », cela réduira le risque d’atterrissage sur une page introuvable et diminuera en parallèle l’irritation des utilisateurs. Cependant, cela inclut une manipulation supplémentaire pour l’utilisateur, qui n’est pas nécessairement averti de l’usage d’un résolveur.
  • Si vous citez le permalien dans son entièreté : cela a l’avantage de rendre la ressource accessible, ce qui, pour l’expérience utilisateur, présente nombre d’avantages, mais elle peut aussi avoir un inconvénient si le permalien n’est pas maintenu de façon optimale et aboutit à une page introuvable.

Recommandations de citation : 

  • Replacez la ressource dans son contexte institutionnel et documentaire: citez l’institution de conservation, éventuellement les informations descriptives de l’acte, du livre ou de la page citée tel que vous le feriez pour d’autres références de sources ou bibliographie. Pour les documents en ligne, référez-vous aux formules de citation affichées en général en début ou fin d’article. Cette remise en contexte(s) permettra au chercheur de disposer des informations clés liées à la localisation tant documentaire qu’institutionnelle de la ressource.
  • Une solution mixte : citer un permalien sera plus aisé pour un utilisateur d’accéder à la ressource. Pour en garantir un accès sur le long terme, citez l’identifiant ARK de votre ressource et adjoignez-lui comme préfixe un résolveur global, par exemple https://n2t.net

 

Exemple :

Votre permalien : https://archives.cantal.fr:443/ark:16075/a011350284478fSDfDc

La citation :            https://n2t.net/ark:16075/a011350284478fSDfDc

 

En pratique : certaines institutions patrimoniales offrent des références de citation « clé en main » dans les données associées à un objet ou une vue. Utilisez-les !

Ces recommandations vont de pair avec d’autres paramètres liés à la qualité même de l’identifiant pérenne : par exemple, plus celui-ci sera court, plus il sera facile pour l’utilisateur de s’en saisir.

 

Où puis-je trouver le permalien ou l’identifiant pérenne d’une ressource ?

  • Dans la barre URL une fois que vous avez accédé à la ressource
    • Sur la page d’accueil du registre, selon les choix d’implémentation du service
Site internet des Archives Départementales de la Somme
Site internet des Archives Départementales de la Somme

 

    • Directement dans la visionneuse
      Site internet des Archives Départementales de la Somme
      Visionneuse des Archives Départementales de la Somme
  • Grâce à l’icône   Icone permalien   présente sur de nombreux sites internet
Visionneuse des Archives Départementales de la Gironde
Visionneuse des Archives Départementales de la Gironde

 

 

  • Directement cité sur le site internet:
Notice du "scribe accroupi" - Musée du Louvre
Notice du "scribe accroupi" - Musée du Louvre

 

 

  • En note de bas de page

Citation d'un permalien en note de base de page

Comment reconnaitre un identifiant pérenne ?

Vous pouvez reconnaitre le type d’identifiant grâce à son étiquette :

  • Pour les ARKs : « ark:/» ou « ark: »
  • Pour les DOIs : « doi:»
  • Pour les URNs : « urn:»
  • Pour les Handles : « hdl:»

Notez  : Pour certains identifiants, comme les identifiants DOIs et Handles, leur étiquette n’apparait pas dans le permalien.

Reconnaitre le type de schéma de l’identifiant pérenne vous permettra de choisir le résolveur adéquat pour le résoudre.

 

Si je trouve un ARK dans une note en bas de page, comment élucider l’énigme ?

 

Il est de plus en plus courant de découvrir à la lecture d’un ouvrage un identifiant pérenne utilisé en guise de référence dans les notes de bas de page. Dans l’idéal, l’ARK est accompagné des références bibliographiques permettant de recontextualiser la ressource identifiée par l’ARK.

  • S’il s’agit uniquement d’un ARK, il peut être difficile d’identifier l’institution de conservation.
  • Si l’identifiant contient une indication de pagination, dans un registre par exemple, il se peut également qu’il ne corresponde plus à la page précise initialement citée, car les éléments de pagination sont plus susceptibles de changer au gré des campagnes de (re)numérisation, des ajouts ou des retraits de vues modifiant le nombre total de pages.

Recommandations :

S’il s’agit d’un permalien entièrement cité qui ne fonctionne pas :

  • Si l’institution dispose d’un résolveur local

Utilisez le en inscrivant l’identifiant ARK (commençant par l’étiquette « ark:/ » ou « ark : ») à la fin pour accéder à la ressource identifiée. Attention, les résolveurs locaux fonctionnent uniquement pour les ARKs institutionnels.

  • Si l’institution ne dispose pas de résolveur local

Utilisez résolveur global (http://n2t.net ), qui lui sera à même de résoudre n’importe quel identifiant ARK. Pour cela il vous suffit d’inscrire l’adresse du résolveur dans la barre URL de votre navigateur Web, puis directement à sa suite l’identifiant ARK, les deux séparés d’un simple slash (‘/’).

S’il s’agit d’un élément de pagination qui est caduc et vous guide à une page différente que celle à laquelle il vous guidait auparavant :

  • Feuilletez le registre dans un sens ou dans l’autre. Ces décalages de pagination sont dus principalement à des ajouts ou des suppressions de ressources en ligne, et il se peut que la ressource que vous recherchiez ne soit qu’une ou deux pages avant ou après celle à laquelle le permalien et l’identifiant pérenne vous ont mené.
  • Si le problème persiste, contactez le service responsable de la ressource afin de pouvoir accéder de façon certaine à la ressource que vous souhaitez consulter.

AUTRE CAS LIE A L’IMPLEMENTATION DES SPECIFICATIONS ARK:

  • Certains résolveurs locaux, lorsque l’institution a émis des ARKs comprenant des demi-cadratins ou traits d’union (‘-‘), peuvent en demander pour pouvoir résoudre un ARK. Dans ces cas-là, en cas d’impossibilité de résolution, nous vous conseillons de vous rapprocher d’un résolveur global (ex : https://n2t.net/)

 

Quel résolveur puis-je utiliser ?

Pour le système ARK, le résolveur global N2T : https://n2t.net. Il permet de résoudre n’importe quel identifiant ARK, indépendamment de son institution de conservation. N2T peut résoudre près de 700 systèmes d’identifiants. Vous pouvez l’utiliser si vous cherchez à résoudre un DOI par exemple.

Pour les DOIs, utilisez le résolveur global https://dx.doi.org. Le résolveur global DOI ne peut résoudre que des identifiants de type DOI.

Pour les Handles : https://hdl.handle.net

Comment dois-je utiliser un résolveur ?

  • Accédez à la page d’accueil du résolveur, par exemple https://n2t.net ;
  • Collez ou inscrivez manuellement l’identifiant dans la barre URL en haut de la page, à la suite du nom du résolveur ;

Exemple :

Utilisation du résolveur global "N2T"
Résoudre un identifiant ARK avec le résolveur global "N2T"

 

  • Validez.

La résolution et la redirection sont automatiques, et vous accéderez directement à la ressource identifiée.

Certaines institutions disposent de leur propre résolveur local, et si vous cherchez à accéder à une ressource détenue par une telle organisation dont vous savez qu’elle dispose de ce dispositif, vous pouvez résoudre l’identifiant exactement de la même façon qu’avec un résolveur global. Par exemple la Bibliothèque nationale de France dispose de son propre résolveur : http://ark.bnf.fr/

Attention : le résolveur local ne vous permet d’accéder qu’à une ressource précise identifiée par l’autorité nommante qui a développé le résolveur en question. Si par exemple, vous cherchez à accéder à une ressource identifiée par un service d’Archives Départementales par le biais du résolveur de la Bibliothèque nationale de France, cela ne fonctionnera pas.

 

Message d'erreur

Message d’erreur s’affichant sur la page du résolveur http://ark.bnf.fr/  lorsque l’on cherche à accéder à une ressource qui n’est pas détenue par la BnF.

 

Fabriquer et maintenir des identifiants pérennes

 Définir une politique de gouvernance

La pérennisation d’une ressource et de son accès n’est jamais fixe, c’est un processus constant d’anticipation, de prévision, de choix concertés, sur le plan technique, juridique, financier, au sein de l’organisation elle-même et sur un plan collaboratif plus large.

Il est nécessaire de :

  • Définir au sein de l’organisation une politique claire et planifiée d’assignation des identifiants : avant la création de la ressource ? Au moment de sa création ? Plus tardivement ? Sous quel format ? Avec quels outils ?
  • (Re)connaitre les engagements auxquels l’institution est tenue et les faire connaitre: en termes d’attribution des identifiants, en termes de politique(s) de maintenance, ce qui a été prévu en cas de cessation d’activité ou d’impossibilité à remplir ses engagements.

Il est de bonne pratique de disposer d’un document récapitulatif de ces choix institutionnels, de leurs justifications et de leurs implémentations et de partager ce document de synthèse pour la documentation des agents et des utilisateurs au sein de l’institution et au-dehors.

Recommandation :  ce document doit être accessible par tout utilisateur en ajoutant le suffixe « .policy » à la fin d’un ARK dans la barre d’adresse URL.

  • Exemple de la page ‘.policy’ de la Bibliothèque nationale de France :
Page '.policy' de la BnF

Définir une politique de nommage

La génération et l’attribution aux ressources des noms d’identifiants sont laissées à l’entière liberté des organisations ou de leurs unités, mais ils ne peuvent être générés de manière aléatoire.  Ils doivent être générés selon des règles syntaxiques précises qui participeront à garantir leur unicité et leur utilisabilité.

Recommandations (selon la spécification ARK) :

    • Des noms courts: des noms courts faciliteront la citation par les utilisateurs et réduiront les risques d’erreur de saisie.
    • Des caractères à privilégier et à éviter :
    • Utiliser des consonnes (excepté le « l » pour ne pas le confondre avec un « I » majuscule) et des chiffres (excepté le « 0 » pour ne pas le confondre avec un « O »).
    • L’utilisation des voyelles est déconseillée pour ne pas risquer de former un terme ou un acronyme, transitoires dans le temps et sémantiquement, ce qui nuirait à l’opacité du nom d’identifiant.
    • L’intégration dans le nom d’identifiant de plus de 2 lettres qui se suivent dans l’ordre alphabétique est déconseillée.
    • Les caractères = ˜ * + @ _ $        sont autorisés.
    • Les caractères % -  .  /               ont un usage réservé (granularité, service, encodage de caractères particuliers…) et leur intégration dans le nom d’identifiant est déconseillée.
    • L’intégration d’un caractère de contrôle: il doit être calculé automatiquement à partir du nom d’identifiant par le logiciel générant l’identifiant lors de sa création. Il apparait au bout du nom d’identifiant et doit permettre de renseigner l’utilisateur, lorsque celui-ci saisit l’identifiant manuellement dans la barre URL, d’une potentielle erreur de saisie.

Exemple d’un identifiant ARK ( Archives Départementales de la Gironde) :

ark:/25651/vta2d384d6460e229a6

S’inscrire au registre international ARK

Pour pouvoir mettre en place un système correct et fiable d’attribution d’identifiants pérennes ARK, vous devez au préalable formuler une demande au nom de votre institution via ce formulaire pour recevoir un numéro d’autorité nommante, aussi appelé Name Assigning Authority Number.

Le NAAN identifie de manière unique sur l’ensemble du globe votre institution, en lui attribuant un identifiant composé de 5 chiffres. Le registre est public et vous pouvez le consulter librement ici.

Disposer d’un NAAN fait de votre institution une autorité nommante, une Name Assiging Authority (NAA), et vous permet, dans un délais de 48h après votre demande de commencer à attribuer des identifiants ARK à vos ressources.

Disposer d’un NAAN est la condition sine qua non pour vous assurer que les identifiants que vous attribuez à vos ressources sont bien des identifiants uniques au niveau mondial. En effet, bien plus qu’un chiffre identifiant votre institution de manière globale et unique, il est avant tout l’espace de nom de niveau supérieur qui préviendra vos noms d’identifiants de tout conflit avec des noms d’identifiants identiques qui pourraient être attribués par d’autres institutions.

Recommandation : Si vous souhaitez réaliser des tests avant l’implémentation concrète du système ARK pour votre institution, vous avez la possibilité d’emprunter un NAAN de test (99999, 12345, 99152, 99166) réservés pour cet usage.

Gérer son ou ses espaces de nom

Un espace de nom est un domaine au sein duquel une autorité nommante attribue des identifiants à ses ressources.

Un identifiant pérenne n’est unique que dans un espace de nom défini. Un nom d’identifiant n’est qu’une suite de caractères alphanumériques, générée selon des règles syntaxiques définies par votre institution. Deux institutions peuvent très bien générer localement deux noms d’identifiants identiques. C’est là que le NAAN intervient, puisqu’étant unique de par le monde, et rattaché au nom d’identifiant que vous avez créé, c’est lui qui va permettre à votre identifiant pérenne d’être unique au monde.

Attention : il ne faut pas confondre :

  • Le nom identifiant : suite de caractères alphanumériques, généré localement, associé une ressource issue d’une chaine de production au sein de l’institution.
  • L’identifiant pérenne : globalement unique, composé (entre autres) du NAAN et du nom d’identifiant de la ressource.