Article : Boëttes, registres, layettes. Retrouver les archives de la ville

Une publication des Archives municipales d’Avignon, 2020, 137 pages

 

Le fonds d’archives d’Avignon révèle une histoire singulière. Érigée en commune ou ville libre au XIIe siècle (1161) et placée sous la protection du Saint-Empire, Avignon fait figure de capitale économique régionale importante grâce à son positionnement géographique et à la présence du Rhône capricieux au-dessus duquel elle bâtit un pont, le seul alors entre Lyon et la mer. En 1226, le siège que mène le roi de France, en route pour la croisade contre les Albigeois, se solde durement pour Avignon. Les conditions de la reddition anéantissent temporairement et concrètement les moyens de défense de la cité. Elle se retrouve en outre placée sous la double tutelle des comtes de Toulouse et de Provence, frères du roi, qui réduisent le pouvoir communal et restaurent le pouvoir comtal. En 1290, la ville tombe dans la seule escarcelle du comte de Provence. Mais l’installation de la cour pontificale à Avignon en 1309 apporte un autre statut à la ville qui devient État pontifical en 1348 par acte d’achat à la comtesse de Provence.

Si les papes retournent s’établir à Rome en 1376, Avignon devient le symbole du Schisme puisqu’elle accueille ensuite deux antipapes. La ville demeure État pontifical jusqu’au rattachement définitif à la France (par autodétermination) en 1791, en pleine période révolutionnaire. Elle n’en est pas moins, jusque-là, tout au long des siècles, déjà étroitement et quotidiennement liée à son voisin français.

La sélection des documents présentés ici s’est révélée ardue. Fruit d’une redécouverte émue du fonds par les archivistes municipaux, elle s’applique à rendre compte des équilibres de cet ensemble documentaire, à dévoiler des documents incontournables pour esquisser l’histoire de la ville tout en s’attachant à en montrer d’autres, plus anecdotiques, mais ni moins beaux ni moins éclairants. Elle s’attelle aussi à mettre en relation des documents antérieurs et postérieurs à la Révolution, soulignant que l’histoire et les archives forment un long continuum, se souciant peu des bornes chronologiques officielles.

 

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