Article : Besançon photographiée. Portrait d’une ville (1960-2000)

Une publication des Archives municipales de Besançon, 2021, 142 pages

À partir des photographies prises durant plusieurs décennies par Jean-Paul Tupin, le service des Archives municipales évoque les transformations vécues à Besançon durant la seconde moitié du XXe siècle. Les villes françaises sont entrées au sortir de la guerre dans un cycle continu de métamorphoses qui touche tant leur forme que la manière d’y vivre. La croissance démographique alimentée par l’exode rural, l’extension des compétences et des politiques confiées aux municipalités font surgir le besoin de mettre en avant l’action publique menée par les exécutifs locaux. La presse locale ne suffit plus à couvrir l’ensemble des activités et des réalisations municipales alors que dans le même temps la politisation croissante de la vie locale en rend plus pressante la nécessité. Par ailleurs, l’individualisation des modes de vies, le développement de l’habitat dans des zones éloignées rendent caducs les traditionnels modes de transmission de l’information comme les rencontres au café, les discussions dans les marchés ou les annonces du garde-champêtre. C’est à cette époque que sont fondés les bulletins municipaux. Le Besançon votre ville, familièrement appelé le BVV, naît à Besançon en 1967. Ce n’est pas encore la communication politique telle que nous la connaissons aujourd’hui, mais ses premiers tâtonnements. À ce nouvel organe de presse dédié à l’action municipale, il faut impérativement des images. Jean-Paul Tupin sera ce photographe qui durant plus de 30 ans couvrira l’action publique de deux maires de la ville, Jean Minjoz et Robert Schwint.

Le photographe de la ville est présent pour immortaliser les modifications urbaines d’une ville alors en plein développement. Il est présent aux inaugurations officielles des nouveaux bâtiments : l’inauguration de l’hôpital Minjoz, la construction du Président, cet immeuble symbole du chic pompidolien, le percement du tunnel sous la citadelle, l’aménagement des ronds-points de part et d’autre du tunnel… Il est encore présent lors des réceptions d’hôtes prestigieux : le Président François Mitterrand, l’accueil de la coupe Davis et de son prestigieux capitaine, Yannick Noah

Des milliers de clichés qui racontent la vie de tous les jours, la saveur des jours enfuis et le pittoresque inépuisable d’une ville en perpétuelle transformation. Et paradoxalement, l’impression ressentie est curieuse. Tout vieillit dès le lendemain de son inauguration. Le neuf a déjà l’empreinte du vieux : la carrosserie des voitures, la coupe des costumes, le style des coiffures, les sourires de circonstance… Et on est pris à la vue de ces clichés d’un de ces accès de nostalgie douce-amère que l’on éprouve à compulser un vieil album de famille. Le temps fuit… Et les images, abondantes, délivrent ce lancinant message.

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