Article : Un camp pour les Tsiganes en Anjou pendant la Seconde Guerre mondiale : Montreuil-Bellay

Un dossier pédagogique des Archives départementales de Maine-et-Loire, 2016, 8 pages

L’histoire de l’extermination des Tsiganes dans l’Europe nazie est moins connue que celles de Juifs. Pourtant, eux aussi furent poursuivis et martyrisés. Sur un million de Tsiganes recensés en Europe en 1939, au moins un tiers furent victimes de ce génocide particulier.

D’abord incertains de la place à leur assigner dans la hiérarchie des races, les nazis les considèrent comme des asociaux et les rassemblent dans des camps. Puis très vite en Europe de l’Est, la guerre les entraîne dans le processus génocidaire. Ils subissent des massacres systématiques, et trois milles d’entre eux sont gazés à Auschwitz dans la nuit du 2 au 3 août 1944. En Europe de l’Ouest, ils connaissent l’enfermement et dans une moindre mesure la déportation.

Qu’en fut-il en France ? Dans le Maine-et-Loire, quelle est l’histoire des Tsiganes enfermés dans le camp de Montreuil-Bellay ? Dès le début de la guerre se met en place une étroite surveillance des nomades. Elle s’accentue sous l’Occupation, et s’accompagne de mesures d’internement. C’est à l’automne 1941 qu’est décidée l’ouverture de ce vaste camp, ancienne poudrerie de l’armée française, puis stalag allemand. De dimension inter-régionale, il comptera jusqu’à 1 100 détenus en 1942.

Du 8 novembre 1941 au 16 janvier 1945, cette population exclue y survivra, individus isolés et familles souvent nombreuses. Certains parvinrent à obtenir leur libération, la plupart y demeureront pendant des années. De nombreux enfants y grandiront, dans des conditions de grande misère que tentent d’améliorer les rares intervenants extérieurs, dans le difficile contexte de la guerre.

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