Article : La Haute-Marne intime de François-Alexandre Pernot

Une publication réalisée avec la participation des Archives départementales de la Haute-Marne, 2012, 156 pages

Originaire de Wassy où il naquit le 10 février 1793, où il mourut le 3 novembre 1865 et où il fût inhumé, François-Alexandre Pernot appartient pleinement à la Haute-Marne. S’il la quitta dès 1811, à l’âge de dix-huit ans, pour faire carrière à Paris, il y demeura très attaché, ainsi que son épouse, Louise-Céline Gillot, Wasseyenne comme lui. Chaque année ou presque, tous deux et leurs trois filles revenaient passer les mois d’été dans leur petite patrie où résidaient leur mère et grand-mère, Marie-Anne Coquard (décédée en 1832), et leur père et grand-père, Alexandre-François Pernot (mort en 1847). En 1845, l’artiste faisait entreprendre des travaux dans la maison où sa femme Céline était née. Cette demeure sera sans doute l’habitation principale du peintre dans les dernières années de son existence.

Haut-Marnais donc, Pernot le fut sans aucun doute. Mais jusqu’à quel point ? La capitale était au moins sa seconde patrie. Sa carrière fut essentiellement parisienne et il travailla surtout pour des amateurs parisiens. C’est aux Salons annuels qu’il présentait ses œuvres, lesquelles n’étaient pas toujours inspirées par son département d’origine. Qu’était-ce du reste que ce département, créé de pièces et de morceaux en 1790, trois ans avant la naissance de l’artiste ? Cette circonscription nouvelle restait fragile et la conscience d’appartenir à cette entité, que certains trouvent toujours artificielle, prenait forme très lentement. En parcourant le département du nord au sud, en envoyant certaines de ses premières lithographies aux préfets Gigault de la Salle et Courbon de Saint-Genest, Pernot montra au moins une forme d’adhésion à l’œuvre administrative de la Révolution et de l’Empire. En dessinant et en peignant paysages et monuments haut-marnais, il contribua à sa façon à une meilleure connaissance du département, qu’il voyait au travers de ses sites « pittoresques », de son histoire ressuscitée et d’une familiarité quelque peu nostalgique avec le « bon vieux temps ».

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