Article : 14 février 1944, la fin de l’École des cadres de Draix. D’un hameau abandonné à un lieu d’art et de mémoire

Un dossier pédagogique des Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, 2022, 83 pages

En 2020, les Archives départementales proposent une exposition intitulée « Lieux abandonnés ». Des villages devenus fantômes témoignent de l’exode rural à partir de la première moitié du XXe siècle, abandonnant ainsi villages, hameaux, fermes isolées. Parmi ces lieux photographiés en 2019 se trouve Belon, au nord de Draix. Ce hameau est, comme la plupart des lieux abandonnés, en ruine ; pourtant un bâtiment a été restauré et il est devenu un site où sont honorés art et mémoire.

La « ferme Belon », inhabitée depuis les années 1920, a en effet été le théâtre d’un des nombreux drames qui se sont noués dans le département à la veille de la Libération. Le 14 février 1944, le bâtiment, qui abritait depuis peu l’École des cadres du maquis mise en place par les Mouvements Unis de la Résistance au niveau régional et dirigée par Gérard Pierre-Rose, dit « Manfred », est investie par deux colonnes de l’armée allemande. Les jeunes maquisards sont arrêtés, la ferme incendiée.

Aujourd’hui propriété du musée Gassendi de Digne-les-Bains, Belon n’est plus un lieu abandonné et encore moins oublié. Étape de chemins de randonnées où sont rappelés par une plaque commémorative les événements de février 1944, le bâtiment a fait l’objet d’une restauration complète et conserve maintenant une œuvre de la collection hors les murs du musée Gassendi. Elle est en effet un des neuf « Refuges d’art » qui abritent une œuvre de land art de l’artiste britannique Andy Goldsworthy.

Ainsi, le destin de la ferme Belon permet à lui seul d’aborder plusieurs thématiques de l’histoire des Basses-Alpes qui sont l’objet de cette publication : le phénomène de l’exode rural, la Résistance et la réappropriation culturelle et artistique de lieux abandonnés.

Retrouvez les inventaires des Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence.

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