Article : Rapport « Qui sont les usagers en ligne communs entre les Archives et la BnF ? » (2022)

Le rapport « Qui sont les usagers en ligne communs entre les Archives et la BnF ? » témoigne d’une démarche originale d’analyse conjointe des deux plus grandes enquêtes françaises actuellement réalisées sur les usages des patrimoines numérisés : l’enquête de la Bibliothèque nationale de France (BnF) menée en octobre-décembre 2020 (5 198 répondants) et celle du Service interministériel des Archives de France (SIAF) menée en janvier-mars 2021 (27 723 répondants). 

Ces enquêtes n’ayant pas été conçues a priori pour pouvoir être analysées ensemble, peu de comparaisons peuvent se faire terme à terme (à part des caractéristiques sociodémographiques). Les analyses se concentrent donc sur des tendances observées pour tel ou tel type d’usagers au sein de chacune des enquêtes. Ainsi ce rapport a-t-il une dimension exploratoire.

Le rapport se divise en deux parties qui abordent :

-          le profil et les usages des généalogistes, analysés dans leurs ressemblances et leurs différences entre les deux institutions ;

Les généalogistes côté archives et côté BnF ont quasiment le même âge mais la présence des hommes est plus forte côté BnF tandis que les généalogistes des services d’archives en ligne sont moins diplômés que ceux de la BnF. On ne sait pas en effet de quelles manières les généalogistes se forment alors même qu’ils accèdent aux ressources avec les mêmes services que ceux historiquement pensés pour la recherche académique. Le poids du diplôme pèse moins que la familiarité avec les établissements patrimoniaux (et, pour la BnF, les légitimités associées à son image).

-          les parcours d’usagers passant d’une plateforme numérique à une autre pour leurs recherches documentaires

Est soulignée que la familiarité numérique ordinaire des usagers joue plus fortement dans la consultation de nombreuses plateformes de ressources que le diplôme et l’ancienneté de la pratique de recherche en archives. Cette constatation invite à prendre en compte davantage les spécificités de l’espace numérique et des pratiques informatiques. Se pose la question de savoir quelle est l'influence du diplôme dans l’usage des patrimoines numérisés, là où la familiarité numérique peut s'acquérir dans des pratiques qui ne sont pas strictement liées au diplôme ou à la profession exercée.

En conclusion, s’ouvrent des pistes d’investigation : réfléchir à des outils de recherche, des interfaces, pour permettre des navigations transverses entre les établissements documentaires ; mettre en œuvre des espaces de travail réunissant amateurs et professionnels pour une montée en compétences de tous les acteurs ; former les agents.

Ce rapport, objet d'une commande conjointe du SIAF et de la BnF, a été rédigé par l'agence Voix / Publics et par la BnF.

Consulter le rapport.

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