Article : À la recherche des blasons de la Loire. Petit guide à l'usage des enseignants

Une publication des Archives départementales de la Loire, 2011, 16 pages

Considérée depuis la Révolution comme l’un des attributs de la noblesse, l’héraldique était condamnée à disparaître avec les autres signes distinctifs de cette classe sociale. Napoléon l’ayant transformée en une sorte de galon pour hiérarchiser militaires et hauts fonctionnaires, elle devint pratiquement sans intérêt avec l’avènement de la République.

L’intérêt grandissant de nos contemporains pour la généalogie et l’histoire l’a fait considérer sous un nouveau jour.

Objet d’une multitude d’ouvrages, toujours utilisée dans de nombreux pays européens, on s’est aperçu que loin d’être un apanage nobiliaire, l’héraldique avait été, pendant de longs siècles, un complément identitaire ou professionnel pour tout un chacun. Toute personne, noble ou roturière, pouvait adopter des armes à sa convenance pourvu qu’elle n’en reprenne pas d’existantes ou qu’elle n’utilise aucun ornement extérieur, couronne ou collier d’ordre, auquel elle n’aurait pu prétendre.

L’enregistrement obligatoire et payant, mis en place par Louis XIV, la réserva alors implicitement aux classes fortunées et commença de la discréditer aux yeux des classes moyennes et pauvres.

De multiples tentatives de classement ont été proposées : art, science, emblème ésotérique, code social, signature… En fait c’est un peu tout cela puisqu’en s’identifiant à une personne ou une famille, elle les représente dans toute leur complexité. Ayant participé à la décoration d’objets ou de monument, on peut la ranger parmi les arts. Son apparente difficulté, la nécessité d’avoir certaines connaissances pour bien l’appréhender, son rôle symbolique, peuvent lui octroyer un statut de science. Les insignes et les emblèmes souvent héréditaires qui la complètent et qui permettent d’identifier et de distinguer des individus, des groupes familiaux, des corporations ou des nations permettent d’en faire un code social efficace. Son utilisation, en sigillographie notamment, est une véritable signature d’un individu permettant d’authentifier les actes et souvent de les dater.

Pour arriver à de pareils résultats, il était nécessaire de fixer des règles communes à tous et relativement strictes. Ce travail de plusieurs siècles aboutit à la création d’un code appliqué dans l’Europe entière. L’utilisation des langues médiévales a donné à l’héraldique cette terminologie assez particulière et quelquefois désuète. Mais le vocabulaire provenant de l’utilisation de termes anciens se rapportant souvent à la guerre ou à la chasse reste d’une grande précision.

Retrouvez les inventaires des Archives départementales de la Loire.

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