Article : Archives professionnelles de Michel Bezançon, architecte-urbaniste (1952-1985). Répertoire numérique détaillé du fonds 17J

Une publication des Archives départementales de la Savoie, 2011, 230 pages

L’essor des stations de montagne à partir des projets de Courchevel en 1946 a été pour la Savoie une période historique majeure qui a radicalement changé la vision que les Français et l’Europe entière pouvaient avoir de ces pays de montagne. La plus ancienne est l’image du domaine de la nature indomptée et romantique, puis s’imposent les vallées industrieuses de l’hydroélectricité et en même temps, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, pour une petite minorité privilégiée le théâtre de séjours saisonniers, en cure thermale puis pour les activités sportives ou mondaines. Depuis les années 50, la montagne de Savoie est devenue un territoire de loisirs accessibles à tous, les stations de sports d’hiver, avec leurs 350 000 lits, leurs centaines de kilomètres de pistes aménagées voisinant des espaces naturels immenses et préservés, présentent une offre d’hébergement et d’activités dont la diversité et la qualité n’ont pas d’équivalent au monde. Ces bouleversements historiques ont évidemment des conséquences économiques et sociales majeures. Ils posent de manière impérieuse la question du devenir à court et moyen terme pour l’emploi et les entreprises, à long terme pour les habitants, les modes de vie, l’aménagement des territoires, l’environnement.

Michel Bezançon confie parfois à ses interlocuteurs : « le miracle, c’est que ça a marché ». De La Plagne à Valmorel, de 1959 à 1985, il est un des témoins et acteur voire bien souvent, urbaniste autant qu’architecte, l’initiateur des étapes de cette aventure des stations de montagne.

Jeune architecte, il met son talent au service du docteur Borrione, maire d’Aime, et de Maurice Michaud, l’ingénieur chargé de conduire le fameux « plan neige ». Les premières remontées de La Plagne sont mises en service il y a bientôt 50 ans, le 22 décembre 1961. Mais Michel Bezançon est de cette race particulière d’architectes pour lesquels le processus créatif ne se limite pas à leur table à dessin mais appartient a un environnement aussi bien économique que matériel, autant humain qu’esthétique. C est ainsi qu’avec pragmatisme, il s’approprie et fait radicalement évoluer pour l’adapter à la demande le concept même de station intégrée. Des premiers immeubles de La Plagne jusqu’à Valmorel, en passant par le « paquebot des neiges » d’Aime 2000, sans oublier les stations balnéaires, l’éclectisme des formes est au service d’un authentique processus créatif. Michel Bezançon, dut-il s’en défendre, est un artiste, mais un artiste ouvert au monde qui en partage pleinement les attentes, les désillusions et les interrogations.

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