Article : Signatures. L’art de s’identifier

Une publication des Archives départementales de Loire-Atlantique, 2022, 46 pages

La signature, dans son acceptation la plus large, se définit comme un signe, une marque qui permet, par exemple, à l’auteur d’un document, au créateur d’une œuvre, au propriétaire d’un bien, etc. d’être reconnu et identifié comme tel. Ce terme générique recouvre donc de multiples réalités derrière lesquelles se trouve un être humain ou une personne morale. Pour autant, peut-on qualifier les mains en négatif laissées sur les parois de certaines grottes préhistoriques de signature, ou ces empreintes résultant de la pression d’un corps sur un autre, comme le motif de la semelle laissée par le premier homme ayant marché sur la lune ?

Rien n’est moins sûr si l’on considère la signature comme une manifestation volontaire de son auteur. S’il est légitimement permis de s’interroger sur la volonté de l’homme ou de la femme préhistorique de « signer » ses fresques et peintures grâce à l’empreinte de sa main, il est certain que l’empreinte du pas du premier homme sur la lune, fortuite et imprévisible, échappe à cette définition, même si, symboliquement, son impact reste retentissant.

Les premiers témoignages de la signature sont manuscrits, et ils figurent alphabétiquement le nom de leur auteur ; ils renvoient à des concepts juridiques de preuve, de validation et d’authentification. Ils restent aujourd’hui valables malgré la variété des formes que prend la signature (sensorielle, artistique, etc.) qui continue de traduire, comme hier, l’émancipation de l’homme dans la société tout au long de son histoire, tandis que les signatures aujourd’hui biométriques et électroniques illustrent, paradoxalement, les apports des nouvelles technologies pour l’identification des individus.

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