Article : Habitations et industries agricoles de la Martinique en 1960. Atlas foncier par commune

Une publication des Archives départementales de la Martinique, 2018, 102 pages

 

Cet Atlas foncier de la Martinique en 1960 constitue un document d'une valeur inestimable pour les chercheurs, historiens, géographes, anthropologues, mais aussi pour le grand public avide de mieux connaître le cheminement du peuple martiniquais à travers les siècles.

La question de la terre, de la structure foncière, de la répartition de la propriété, reste une donnée particulièrement sensible dans un pays qui porte l'héritage du système de plantation, où les tensions ont parfois été vives entre grands propriétaires terriens et petite paysannerie pauvre, ces « cultivatrices » et « cultivateurs » qui se consacraient à la production vivrière tandis que les grands domaines, les « habitations » s'adonnaient aux cultures d'exportation. Ces tensions sont d'autant plus aiguës dans un pays à forte pression démographique à l'époque, un pays exigu, volcanique, où les plaines et les terres mécanisables sont activement convoitées. La carte porte en elle les premières occupations du début de la colonisation, les premiers « étages » perpendiculaires à la mer.

La question est toujours actuelle : nourrir d'abord sa population ou consacrer l'essentiel des terres agricoles aux spéculations commerciales, lorsque ces terres ne sont pas tout simplement détournées de leur vocation agricole pour devenir des lotissements à usage d'habitat ou des complexes touristiques et commerciaux. L'exemple le plus frappant est peut-être celui de l'habitation Acajou au Lamentin, victime de l'extension urbaine. Les problématiques du XXIe siècle sont aussi celles de la qualité du sol sur ces grands domaines tournés vers les spéculations agricoles, fortement consommatrices de pesticides.

Cet Atlas foncier, témoin d'une époque charnière de l'histoire de notre pays, en donnant à voir la transformation du lieu, du grand domaine, de l'habitation, du réseau routier permet de prendre conscience du chemin parcouru pour continuer à avancer pour un développement meilleur, durable et solidaire.

 

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