Article : Drôles de guerre : être un enfant en 14/18

Une publication du service documentation archives de la commune de Cenon, 2017, 14 pages

 

Quand on aborde la Première Guerre mondiale, le rôle des enfants n'y est pas prééminent. Pourtant, ceux-ci tiennent un rôle primordial en tant qu'acteurs et spectateurs de la guerre. A la fois protégés et manipulés par le pouvoir, ils sont impliqués directement ou indirectement dans la guerre. Ils sont au coeur des lois sociales et de protection, tout en restant maintenus à distance des conflits par leurs pères et par l'école. La propagande de guerre s'approprie cependant l'image naïve de l'enfance pour renforcer et réanimer le sentiment patriotique.

Au-delà de cette manipulation, ce sont des millions d'enfants qui vont souffrir et perdre leur innocence. De simples bambins ou écoliers, ils deviennent orphelins, travailleurs, réfugiés... Victimes de la Grande Guerre. Malgré le soutien de l’État, 700 000 pupilles de la nation, restent livrés à eux-mêmes avec le souvenir d’un foyer terrassé et les difficultés qu’engendrent une vie faite de privations et d’absence d’éducation.

Pourtant, le pays a besoin de ces enfants, de cette génération meurtrie, blessée au sens propre comme au figuré pour faire renaître le pays, relancer l’économie, faire disparaître petit à petit les ruines et les traces de cette guerre qui pour la première fois de l’Histoire, n'aura épargné aucun Français. Les « Drôles » de 14, privés de leur enfance, doivent être les artisans de la reconstruction d'une Nation exsangue avec comme credo « la der des der » ; et pourtant moins de 20 ans plus tard, ils seront à nouveau en première ligne pour contrer la montée du nazisme et se réfugier derrière la ligne Maginot.

 

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