Guillaume Claude Delaleu, neveu du notaire Guillaume Delaleu (étude CV), est baptisé le 24 octobre 1712. Il est le fils d'Etienne Vincent Delaleu, marchand bourgeois de Paris, et de Denise Thérèse Chamball, demeurant rue Saint-Denis

Il y a traité d'office de notaire (CVIII) entre les héritiers de Pierre François Masson, notaire, et Guillaume Claude Delaleu le 8 juin 1740.

Alors qu'il habite rue du Bourg-Tibourg, il épouse Marie Geneviève Dutartre en juillet 1742 (15 juillet 1742, contrat de mariage), elle-même fille du notaire Jean Dutartre (LVI) et de Marie Geneviève Doyrière. Il a parmi ses témoins Jean Etienne Delaleu, colonel des gardes l'hôtel de ville (qui a épousé Bonne Céleste Maigret), Joseph Delaleu, bourgeois de Paris (qui a épousé Marie L'Evêque), ses frères, Marie Thérèse Delaleu (qui a épousé Pierre Claude Merlin, notaire), sa soeur, et ses oncles (dont Guillaume Delaleu, notaire), tantes et cousins ou cousines.

Sa soeur, Marie Thérèse, épouse Pierre Claude Melin, notaire (étude CVII).

Delaleu est le notaire du duc de Saint-Simon et de Voltaire.

Il acquiert un office de secrétaire du roi en 1753, puis de conseiller au conseil du comte d'Artois en 1773, dont il est le doyen en 1774.

Delaleu est sans doute malade dès juillet ; l'étude est tenue par Simon Girault (étude III) du 1er au 20 août 1774, avant la prise de fonction de son successeur, Augustin Millon-Dailly, son neveu par alliance. C'est d'ailleurs Girault qui détient le testament de Delaleu, reçu le 21 juillet 1774. Sa veuve et Augustin-Millon Dailly en sont les co-exécuteurs.

Delaleu meurt à Chaillot, dans une maison qu'il loue, le 31 juillet 1774 selon son inventaire après décès, le 1er août 1774 selon un extrait mortuaire déposé (25 juin 1776). Son inventaire après décès, particulièrement volumineux, a lieu le 12 août 1774. C'était un bibliophile averti, et sa veuve vend sa bibliothèque, dont le catalogue nous a été conservé, en 1775 pour rembourser en partie les créanciers, Guillaume Claude Delaleu étant mort en laissant beaucoup de dettes.

Sa succession est longue à être réglée, de nombreux actes conservés parmi les minutes de son successeur et gendre Augustin Millon-Dailly le montrent, en particulier l'acte d'union de ses créanciers, le 6 février 1776 et l'arrêté de compte du 16 octobre 1776. Au total, 48 actes concernent la succession Delaleu dans le minutier Millon-Dailly.

Il existe une gravure de lui d'après un portrait de Maurice Quentin de La Tour. Son dernier domicile est sis rue Vieille-du-Temple ; il s'agit de l'hôtel de La Tour du Pin (n°75 actuel).

L'inventaire après décès est fait à la requête de la veuve de Delaleu, ainsi que de :

- Augustin Millon-Dailly, co-exécuteur testamentaire et mari de Marie Antoinette Delaleu, nièce du défunt, fille de feu Charles Delaleu, secrétaire du roi

- Thérèse Delaleu, veuve de Pierre Claude Melin, notaire, soeur du défunt

- Joseph Delaleu, ancien marchand bourgeois de Paris, frère du défunt

- Quentin Louis Pierre Delaleu, employé dans les vivres, demeurant cloître et paroisse Saint-Merri, neveu du défunt, fils de feu Charles Delaleu, secrétaire du roi

-Jean-Baptiste André Huart du Parc, écuyer, avocat au Parlement, secrétaire du roi, au nom de son épouse Anne Thérèse Marie Hélène Delaleu, nièce du défunt, fille de Charles Delaleu, secrétaire du roi

- Charles Delaleu, écuyer, maréchal des logis, aide major des gardes de Monsieur, neveu du défunt, fils de Charles Delaleu, secrétaire du roi

- Adrien Delaleu, écuyer, ingénieur, neveu du défunt, fils de Charles Delaleu, secrétaire du roi

- Joseph Raymond Delaleu, écuyer, demeurant à Saint-Domingue, neveu du défunt, fils de Charles Delaleu, secrétaire du roi

- Guillaume Delaleu, écuyer, neveu du défunt, fils de Charles Delaleu, secrétaire du roi

- Angélique Antoinette Delaleu, épouse Lochet, demeurant à Epernay en Champagne, nièce du défunt, fille de Charles Delaleu, secrétaire du roi

- Anne Françoise Charpentier, veuve de Charles Delaleu, demeurant à Cambrai, pour Joseph Delaleu, leur fils mineur

- et d'autres encore.

L'inventaire comprend la description des pièces occupées par les clercs, l'étude elle-même, le cabinet du notaire... A partir du n°399, les tableaux sont décrits, dont un Van Dyck "représentant un repos en Egypte où les anges forment un groupe intéressant" (3000 livres).

Le Catalogue des livres de la bibliothèque de feu M. Delaleu, secrétaire du Roi, et notaire à Paris (Paris, Saillant et Nyon, 1775, in-8, xx-138-118-lxix [i.e. lxvij]-[1 bl.] p., 1.956 lots [les lots 295 à 303, p. 36, et 1.141 à 1.144, p. 138, manquent]) se termine par une Table des auteurs, une Liste de 178 volumes imprimés chez les Elzévirs et la liste des 24 vacations qui eurent lieu du mardi 2 au mercredi 31 mai 1775, en son hôtel :

« Monsieur Delaleu a employé 40 à 50 ans à former ce cabinet dont il faisoit son amusement. […]

Nous ferons cependant remarquer que les Belles-Lettres sont composées de presque tous les Auteurs Latins, dits Elzevirs, & de toutes les plus belles Editions des Auteurs Latins & François ; que la partie du théâtre, soit Françoise, soit Italienne est assez nombreuse : mais nous recommandons sur-tout de faire attention à l’exemplaire de la Jérusalem délivrée en Italien, indiqué au numéro 757 auquel nous renvoyons [illustrations coloriées]. Quant à l’Histoire, outre les meilleures Editions d’Auteurs Latins, François & Italiens, que l’on y rencontre dans les différentes divisions dont elle est composée, l’Histoire de France y tient le premier rang.

Nous ajouterons aussi que la condition de ces Livres est très-belle, en général ; que beaucoup sont en grand papier, lavés & réglés ; que le plus grand nombre provient des ventes les plus fameuses faites à Paris, telles que celles de MM. Dufay, le Comte d’Hoym, de Rothelin, de Pompadour, &c. & que les relieures en ont été faites par les plus habiles Ouvriers du temps. […]

Nous avons détaillé les différentes Pièces de théâtre, contenues dans les Œuvres d’Auteurs peu connus ; & ce sont les Catalogues de Madame de Pompadour & celui de M. de Pont-de-Vesle qui nous ont donné cette idée : mais nous n’avons pas cru qu’il fût utile de détailler celles d’Auteurs plus connus, tels que Corneille, Molière, &c. » [sic]