Destiné par son père à une carrière dans le négoce, Henri Duveyrier (1840-1892) séjourne en 1854-1855 en Allemagne, à Leipzig, pour suivre des études commerciales et où il est aussi l'élève de l'orientaliste éminent, le docteur Fleischer qui lui enseigne l'arabe. Attiré par l'Afrique, il fait au printemps 1857, sous la direction du géographe Oscar Mac Carthy, son premier séjour en Algérie, dont il tirera un récit ( Journal de voyage dans la province d'Alger, publié en 1900).

Soutenu par l’explorateur allemand Henri Barth, qu'il admire, Duveyrier effectue en 1859-1861 le voyage qui le rendra célèbre chez les Touaregs du Sahara algérien et tunisien. Officiellement chargé en 1860 de recueillir des renseignements pour les ministères de l'Intérieur, de l'Agriculture, des Colonies, de l'Algérie, du Commerce et des Travaux Publics, il est l'un des premiers occidentaux à vivre parmi les Touaregs Ajjer et à entretenir de très bons rapports avec leurs chefs. Parti de Marseille en mai 1859, il rejoint Tripoli en septembre 1861 puis Marseille où il reste plusieurs mois malade. En mai 1862, il accompagne en métropole une délégation de chefs touaregs. Il se voit décerner en 1861 la légion d'honneur et en 1864 la grande médaille d'or de la Société de géographie.

Duveyrier est mobilisé lors de la guerre de 1870, et passe plusieurs mois dans un camp de prisonniers en Silésie. Il fait par la suite quelques excursions sur les confins du Maghreb. Outre un ouvrage sur Les Touaregs du Nord (1864), on lui doit des études sur la Tunisie (1881) et le Sahara algérien et tunisien (1905), une Liste des positions géographiques en Afrique (continent et îles) dont seul parut le premier fascicule (1884), un Journal d’un voyage dans la province d’Alger : février-mars-avril 1857 (1900). Duveyrier a aussi publié le Bulletin annuel de la Société de géographie en collaboration avec Charles Maunoir (1830-1901), qui fut secrétaire de la Société de géographie de 1867 à 1897.