Issu de la Résistance et s’inspirant des principes de la démocratie chrétienne et du Sillon, le Mouvement républicain populaire (M.R.P.) est créé à Paris en novembre 1944. Il obtient à la Libération une audience sans commune mesure avec celle de son prédécesseur de l’entre-deux-guerres, le Parti démocrate populaire. Avec le Parti communiste français, le M.R.P. est en effet le grand vainqueur des élections législatives de 1945 et participe, avec celui-ci et les socialistes, au système du tripartisme. Ce parti, dont plusieurs membres jouent un rôle important sous la IVe République comme présidents du Conseil ou ministres (Georges Bidault, Robert Schuman, Pierre Pfimlin), propose un programme de réformes sociales et familiales, se fait l’artisan du rapprochement franco-allemand et de la création d’une Europe unie. Le M.R.P. se veut un « mouvement », organisé sur la base de fédérations départementales. Sa direction théorique appartient au congrès national qui se réunit chaque année et, dans l’intervalle, au conseil national. Maurice Schumann fut le premier président du parti. Parmi les principaux dirigeants du M.R.P. figurent Paul Bacon, André Colin, Robert Bichet, Georges Bidault, François de Menton et Pierre-Henri Teitgen. Divisés sur la question algérienne, ses membres se rallient au gaullisme, ou, avec Jean Lecanuet, fondent, en 1966, le Centre démocrate.