La mission « Grande pauvreté et réussite scolaire » est créée en juillet 2014 à l'initiative de Benoît Hamon, ministre de l'Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (avril-août 2014) ; elle a pour objectif d'étudier et d'aider à prendre la mesure du problème des écarts de réussite entre les élèves, notamment en raison de leurs origines sociales. Elle s’inscrit dans la continuité de la loi du 8 juillet 2013 pour la refondation de l’école de la République, qui a pour objectif de réduire les écarts de résultats entre élèves selon leur provenance sociale.

Trois points d’attention sont fixés à la mission :

- un devoir de connaissance et de meilleure prise en compte de la précarité de vie des famille sen grande difficulté ;

- les relations entre les familles pauvres et l'école ;

- les moyens pédagogiques pour assurer la réussite de tous et la qualité de la formation des personnels.

La mission s'effectue dans un cadre inédit, en étroite collaboration avec le Conseil économique, social et environnemental (CÉSE).

Elle est confiée par lettre de mission du ministre en date du 16 juillet 2014 à Jean-Paul Delahaye, inspecteur général de l'Éducation nationale (groupe établissements et vie scolaire), qui rend son rapport « Grande pauvreté et réussite scolaire, le choix de la solidarité pour la réussite de tous », en mai 2015, à la ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Najat Vallaud-Belkacem (août 2014-mai 2017).

Le rapport est structuré en deux parties. La première décrit l'aggravation de la détresse sociale au sein de l'école et les difficultés de celle-ci pour répondre aux besoin des élèves qui vivent dans des familles en situation de grande pauvreté. La seconde identifie quatre leviers pour faire réussir les élèves et combattre les inégalités au sein du système éducatif : une concentration indispensable des efforts et des moyens pour mieux venir en aide aux enfants des familles pauvres, condition nécessaire pour une égalité des droits ; une politique globale pour une école plus inclusive qui s’organise pour privilégier le « scolariser ensemble » au cours de la scolarité obligatoire et permettre à tous les élèves de réussir ; une politique de formation et de gestion de ressources humaines pour réduire les inégalités ; et une alliance éducative entre l’école, les parents, les collectivités territoriales, les associations.

Najat Vallaud-Belkacem demande à Jean-Paul Delahaye de prolonger sa mission jusqu'en janvier 2016 pour communiquer les conclusions et les 68 propositions du rapport auprès des académies, ainsi que pour assister le cabinet de la ministre pour préparer les actions à conduire.