L’informateur explique sa démarche d’enquêteur auprès des habitants de la vallée du Jabron entre les années 1983 et 1990. Sa famille étant elle même implantée dans la vallée depuis le 17ème siècle, il s’est toujours senti impliqué personnellement dans l’histoire du pays. Il détaille ses relations avec les informateurs qui sont pour la plupart des parents d’enfants qu’il fréquentait étant petit, ou même des parents de son épouse. Il a participé au développement culturel de la région en travaillant sur des fouilles autorisées sur la période gallo-romaine, mais aussi en créant un journal local appelé Lou Contaïre. Avant d’aller sur le terrain, il s’est documenté sur l’histoire officielle de la vallée (en faisant des recherches dans les archives notamment), mais aussi sur les anecdotes populaires comme celles concernant les seigneurs de Saint-Vincent et Châteauneuf. L’informateur éclaircit certains points de son enquête, comme par exemple sur la question des veillées. Pour lui, les veillées racontées comme étant un lieu de chant, danse et l’occasion de se raconter des histoires est un mythe. Elles servaient seulement de lieu d’entraide pour trier les noix. Il ajoute quelques anecdotes qui ne figurent pas sur les enregistrements mais qu’il a entendu dire dans la vallée. Il donne ensuite des informations complémentaires sur les témoins qu'il a interrogé. Il aurait aimé donner suite à ses enquêtes en travaillant sur les néo-ruraux. Il évoque d’ailleurs différentes communautés de néo-ruraux qui se sont installés dans la vallée et s’étonne qu’ils ne s’intéressent pas plus à son histoire et ses pratiques ; à ce propos il évoque l'association militante Longomaï près de Forcalquier. L'entretien se termine sur la différence entre anthropologie et sociologie.