Document d'archives : État de frais des procès de l’abbaye en Parlement. Récolement des inventaires des meubles et titres de l’abbaye....
Titre :
État de frais des procès de l’abbaye en Parlement. Récolement des inventaires des meubles et titres de l’abbaye.
Contenu :
« État général des frais faits dans les différentes
affaires de MM. les abbé, prieur et religieux de l’abbaye
royale de Prébenoît par MM. du Goisllons, procureur au
parlement, et Lescot, avocat et aussi procureur en la cour,
son successeur », dont les religieux ont accusé récépissé
par lettre du 28 janvier 1790 : affaires contre la veuve
Gaillardon, Silvain Rapin, Doizon, Janneton, curé de Bétête,
les religieuses hospitalières de Guéret, de La Roche-Aymon,
Chaillot, cabaretier, les fermiers de La Faye ; etc.
Inventaire, fait en l’abbaye de Prébenoît, les 23, 24 et
25 août 1790, en présence de Pierre de Gesne, prieur, par
Alexis-Pierre Périchon, lieutenant en la justice de
Châtelus, François Paret, bourgeois, demeurant au lieu de
Ricros, paroisse de Bétête, et Martin Micheau, bailli de
Pradeau, tous commissaires nommés par délibération du
directoire du district de Boussac, à l’effet de procéder au
récollement des inventaires que les municipalités du canton
de Genouillat ont fait ou dû faire, de tout le mobilier, des
titres et papiers dépendant des établissements religieux :
les fonds de l’abbaye consistent en trois moulins produisant
annuellement 898 livres ; trois dîmes affermées 425 livres ;
dîme de charnage, 180 livres ; rentes annuelles, 1400
livres, les dites redevances formant un revenu annuel de
5,502 livres 10 sous. Les charges sont : le paiement annuel
de 1800 livres à l’abbé commendataire suivant bail qui a été
exhibé ; 974 livres de décimes ; 772 livres pour la portion
congrue du curé de Bétête et le supplément à sa vicairie ;
une rente constituée de 150 livres au profit des filles de
N. D. de Limoges ; de 474 livres 18 sous 11 deniers aux
religieuses hospitalières de Guéret ; 812 livres pour
l’entretien des chœurs de quatre églises paroissiales et des
bâtiments de l’abbaye ; les 12 setiers de blé donnés au
garde et les gages des domestiques payés 60 livres, chacun ;
le total des charges s’élève à 5,188 livres 18 sous 11
deniers, de sorte qu’il ne resterait à la maison que 373
livres 11 sous 1 denier. Communication par le prieur de son
registre de comptabilité, et explications sur les recettes
et dépenses ; dettes à acquitter : 168 livres à M. Gérouilhe
des Fosses ; au sieur Lescot (procureur au parlement)
suivant mémoire sans date ni signature, 4,410 livres ; à
l’abbaye de Bonlieu, pour argent prêté, 170 livres ; à M.
Gilbert, pour médicaments à dom Lautier, ancien prieur,
suivant la sentence de la taxe de la sénéchaussée, non
compris la signification, dont le coût est de 180 livres.
Requis de représenter les titres de propriété de la
communauté, le sieur prieur « a répondu que, par le conseil
du lieutenant-général de la Marche, il avait renfermé les
plus essentiels dans une male, qu’il avait fait ensuite
transférer à Guéret chés le sieur Bonnyaud, qu’il offre de
les représenter quand il en sera requis ; il n’a
actuellement en la main que les baux déjà représentés et un
état de tous les titres de la communauté consistant en six
cahiers » ; le prieur a représenté en outre des lièves, des
anciens baux, différents papiers et registres « que M. le
curé nous a assuré être de peu de valeur, qui, cependant,
dans le nombre pourront être de quelque nécessité » ; les
officiers, pour en assurer l’existence et la conservation,
ont formé de ces documents 6 grosses liasses qu’ils ont
ficelées et scellées, chacune d’un cachet ; le prieur
observe encore qu’il existait d’autres titres, outre ceux
indiqués, « chez les différents procureurs de la maison de
Paris, chez le sieur Lescot, ou, à Issoudun, entre les mains
de la communauté des procureurs de Guéret, entre les mains
du sieur Bonnyaud, enfin la liève courante qui est entre les
mains du sieur Purat ». Invité à représenter l’argeterie, le
prieur répond « qu’il n’en avait d’autre que celle destinée
au service divin déposée dans la sacristie : il est en effet
de notre connaissance que, depuis quinze ans, il n’en existe
pas d’autre dans la maison ». La sacristie renferme sept
ornements de toutes couleurs dont un assez propre, mais les
autres de peu de valeur ; pour les objets d’orfèvrerie, une
croix, un petit bénitier, une petite chasse de
Saint-Eutrope, « un mausolée » en cuivre et en bois, « une
main en bois contenant un ossement de Saint-Bernard et
partie de sa robe, et nous a dit (le prieur) qu’il y avait
deux cloches assez belles ». L’église est « très belle et
spacieuse, mais fort peu décorée ; le chœur est simplement
boisé ; il y a un tableau de la vierge au-dessus de
l’autel ». Requis de représenter « la bibliothèque, livres,
manuscrits et médailles de la maison, a répondu (le prieur)
n’avoit trouvé dans la maison qu’un rituel pour tout livre
et un missel, qu’il ni avait ni manuscrit ni médailles ». A
la demande au prieur de faire connaître les meubles les plus
précieux de la maison : « il nous a répondu qu’attendu le
peu de revenus de la maison, il n’y avait pour tous meubles
que trois chambres garnies de chacune un lit, une table et
chaise, dont une destinée au fermier et les autres à
recevoir les étrangers ». Les bâtiments « sont considérables
et assez bien entretenus ; les entours en sont fort
agréables ; il y a de belles écuries, une cour très vaste,
un jardin très spacieux, bon et fort bien tenu, mais, malgré
l’étendue du bâtiment, il n’est pas possible de rendre la
maison conventuelle ». Les bois sont divisés ; une partie
est située près de Saint-Dizier, le bois dit du Monteau, mis
en coupes réglées, contient 72 arpents, mais, malgré la
vigilance du garde, il est totalement dévasté et ne rapporte
rien à la maison depuis plus de 30 ans ; la réserve contient
43 arpents 41 perches ; pour son chauffage, la maison n’a
d’autre ressource qu’un morceau de bois bien planté,
contenant 51 arpents 49 perches ; les bois pour l’entretien
des bâtiments sont pris dans un bois de haute futaie situé à
Sinaize ; prié de faire connaître les noms des religieux, le
prieur a répondu « qu’il était le seul religieux de la
maison, vu la modicité des revenus ; qu’il s’appelle Pierre
Degesne, originaire de Champagne, profès de la maison de
Chalivois, en Berry, qu’il était âgé de 45 ans, qu’il
n’avait qu’un seul religieux profès et affilié à la maison,
qui se nomme Locquet, qu’il peut avoir 24 ans, demeurant
actuellement dans l’abbaye de Cercamp, en Artois ». Sur le
fait de savoir s’il voulait sortir de la maison, le prieur
déclara « que quelque disposition qu’il eût à profiter du
bénéfice des décrets de l’assemblée nationale et de la
liberté qu’ils offrent, différents motifs l’empêchaient de
prendre dans ce moment aucune détermination ; que d’un côté,
il ne peut abandonner la maison sans que l’administration en
soit confiée à quelques autres personnes, que de l’autre son
sort n’est pas encore irrévocablement déterminé ; qu’en
conséquence il se réservait à s’expliquer plus
catégoriquement dans un temps plus opportun ; que,
cependant, si la nation était satisfaite de son
administration à laquelle nous, membres municipaux, rendons
témoignage sincère, il préférait sa résidence actuelle pour
le plaisir qu’il goûte dans la sollitude ». Récollement (10
avril 1791) par Benoît-Nicolas Pineau et François Paret,
administrateurs du district de Boussac, de l’inventaire des
vases sacrés, dorures, reliques, argenterie et autre
mobilier de Prébenoît : les objets sont mis en dépôt dans
l’église de Bétête, entre les mains du sieur Gérouilhe,
curé ; mais, comme il serait très dispendieux de descendre
les cloches ainsi qu’un « vieux mausolée en bois et
cuivre », les administrateurs remettent à une autre date
leur transfert et prient le « sieur Degesne de veiller
jusqu’au moment de leur enlèvement à ce que lesd. cloches,
mausolée et grand autel de ladite église ne soient gatés ni
détériorés », ce dont il a bien voulu se charger.
Procès-verbal (7 janvier 1811) d’apposition d’affiches,
annonçant la vente des biens de la ci-devant abbaye de
Prébenoît appartenant à la Caisse d’amortissement, signé
Étne Gérouilhe, maire de Bétête.
Cote :
H 533
Inventaire d'archives :
Description physique :
Liasse. 4 pièces,
papier.