Document d'archives : Prieuré Saint-Bertaire-et-Saint-Athalène de Bleurville (ordre de saint Benoît)

Contenu :

Une légende donne au prieuré de Bleurville des origines très lointaines. Au temps de Pépin le Bref, Bertarius ou Bertier, prêtre d’Aquitaine, et le diacre Attalenus se rendaient en pèlerinage lorsqu’ils furent massacrés « in villa Manaore », lieu que l’on identifie avec Menoux, dans le canton d’Amance, non loin de l’abbaye de Faverney. Leurs têtes furent jetées dans la rivière de Lantenne, où un pêcheur les retrouva. Il prévint de sa découverte les religieuses de Faverney qui vinrent pour les recueillir. Mais il leur fut impossible de les emporter. On enterra les têtes sur place et un autel fut élevé au-dessus. Par la suite, la grande affluence des pèlerins nécessita la construction d’une véritable église. À quelque temps de là, les deux martyrs apparurent en songe à une veuve, qui, sur leur ordre, fit enlever les cercueils et les fit transporter à Bleurville. Sur les tombeaux, un riche clerc, Mérannus, éleva une basilique. Telle est, très résumée, l’histoire merveilleuse que nous rapportent les Bollandistes. Les documents historiques ne nous permettent pas de remonter si haut. Nous savons qu’au XIe siècle, du temps que Brunon était encore évêque de Toul, le comte de Toul, Rainard, et ses parents érigèrent à Bleurville une église en l’honneur des deux saints martyrs et la firent consacrer par l’évêque . En 1050, le même évêque devenu pape sous le nom de Léon IX, créa dans l’église un monastère de religieuses dépendant de celui de Remiremont. Il est dit, en effet, dans la bulle pontificale de 1050, que l’abbesse sera, autant que possible, choisie dans la famille du fondateur, et, à défaut, sera prise dans le monastère de Remiremont. Le monastère eut une vie éphémère. En 1128, il était en pleine décadence et presque réduit à néant. Les voués n’avaient pas été étrangers à cette ruine. Le comte de Toul, Frédéric, gendre de Rainard, était lui-même coupable, et l’évêque de Toul, Henri de Lorraine, l’obligea à se démettre de son avouerie. Le même prélat, avec l’approbation du pape Honorius II, donna, en 1128, le fonds de l’abbaye de Bleurville, devenue simple prieuré, à l’abbaye de Saint-Mansuy-lès-Toul, qui y envoya des religieux. Le prieuré eut, par la suite, une vie assez modeste et une histoire fort calme. La commende s’y introduisit au début du XVIIe siècle avec Pierre Berget. En 1627, le pape Urbain VIII supprime le titre prieural et unit Bleurville au prieuré bénédictin de Saint-Nicolas-de-Port. La bulle d’union fut fulminée en 1629. Le fonds du prieuré comprend très peu de pièces antérieures au XVIe siècle, et, parmi elles, un seul original du XIIe siècle (V H 1). La pauvreté du chartrier provient en partie des ruines qu’accumulèrent à Bleurville les guerres du XVIIe siècle et dont quelques documents peuvent donner un aperçu (V H 22).

Cote :

5 H 1 à 35

Inventaire d'archives :

Clergé régulier

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