Le grand-père de Fernand Carlhian-Ribois jouait du violon à une époque où la région (de Briançon à Monnetier les Bains) comptait dix-sept violonistes dont le père Gomin, le père Janel et Gustave Fine. Son grand-père jouait dans les bals accompagné d'un trompettiste Justin Monnier. Les bals avaient lieu le samedi soir et le dimanche après-midi. Les airs de danse à la mode étaient : la valse, la scottish, la polka. Les frères Lansi (immigrés italiens) étaient réputés pour avoir un répertoire de danses extrèmement varié qui leur pemettait de tenir un bal entier sans rejouer le même air. Son grand-père accompagnait en musique les conscrits le jour du conseil de révision du Pont-de-Cervières jusqu'à la mairie de Briançon, puis un autre musicien les raccompagnait en musique jusqu'au village et jouait pour le bal. Une autre coutume était de chanter l'aubade aux conseillers municipaux et au curé le 1er janvier. L'informateur chante quelques paroles de "Ouvre la porte" et "La passion de Jésus-Christ". Il récite le début de la chanson des pénitents : le "Réveillez-vous des trépassés" qui était chantée dans la rue quand une personne était décédée. L'informateur se souvient que la chorale de l'église du Pont-de-Cervières était uniquement constituée d'hommes, ce qui semblait être une constante dans les villages, à l'exception de la chorale de Briançon qui était mixte.

Entretien enregistré par Olivier Richaume auprès de Fernad Carlhian-Ribois