Gérard Pontoizeau, né le 19 janvier 1938 à Notre-Dame-de-Riez, est incorporé le 4 mars 1958 au 5e régiment des cuirassés à Vannes, et affecté aux transmissions à Saint-Brieuc (vues 1-8).
A bord de l’Athos II, ancien navire de guerre, ce soldat de 1ere classe (matricule 2671) rejoint l’Algérie via Marseille avec d’autres appelés en septembre-octobre 1958 (vues 20-26).
Il intègre le 4e Régiment de Dragons cantonné dans la 10e Région Militaire, à El-Arous, dont la devise est « Je boute avant » (vues 9-19)
Ce régiment formé le 15 novembre 1955 d’un Escadron de Commandement et des Services (ECS) et de 4 escadrons de combat à pied, répartis à Tempier, Corneille, Barika puis Genzet et Arraca, à partir d’éléments de la 5e D.B. (2e cuirassiers, 11e chasseurs d’Afrique, 2e Spahis Algériens) est commandé successivement par les lieutenants-colonels Pierre de Maupeou jusqu’au 13 avril 1958, et par François de Sevelinges jusqu’en juillet 1960. Il s’installe en Petite Kabylie, en Zone Ouest Constantinois dans le secteur de Sétif, son PC est installé à Lafayette. Un 5e escadron d’appelés sera formé le 25 mai 1956 à Sétif (vues 27-31)

Ses missions consistent au maintien de l’ordre et à se rapprocher des populations tout en développant ses actions de pacification par la création d’écoles, de centres de soins, de chantiers de constructions, de villages d’autodéfense (1) … avec l’emploi de prisonniers dont les habitants pouvaient leur fournir de la nourriture (vues 36-38, 52-53). Les colis envoyés par le Secours Catholique en été et à Noël sont les bienvenus dans un quotidien rendu difficile, au rythme des embuscades ou opérations à El Maïn, Aïn Roua, dans le djebel Anini dès janvier 1959 puis dans les Gorges du Guergour en avril 1959. L’été de cette même année, des commandos de chasse viennent renforcer l’action opérationnelle du régiment. L’aviation concentrée à Constantine (120 km à l’Est de Sétif) vient appuyer les opérations et met à disposition un hélicoptère pour l’évacuation les blessés. (vues 35-51, 54-74)
Gérard Pontoizeau, aux transmissions, communique avec 8 escadrons. Il reçoit et envoie journellement en moyenne plus de 100 messages en morse (vues 75-76). Son escadron ravitaille quotidiennement les autres cantonnés autour de Sétif. Il obtient une permission de 15 jours après 18 mois et se rend à Constantine (vues 32-35). Son retour définitif à sa maison natale de Saint-Ambroise, à Notre-Dame-de-Riez (vues 6-8) se fera à la mi-juin 1960 (vues 77-83).
De 1956 à juin 1960, le 4e régiment des Dragons aura récupéré 1200 armes, abattu 1500 rebelles, plus de 100 militaires auront été tués ou portés disparus, 85 auront été blessés au combat ou par accident. Le 11 novembre 1960, il cède le secteur de Lafayette au 20e Dragons.

(1) : Les informations recueillies sur le 4e Dragons proviennent de « fiche Algérie 1954-1964 du 4e Dragons , par le Lt colonel (H.) Claude Aïcardi ; des « Mémoires d’un Dragon » par Gérard Bastien d’Herbignac ; et du « Sang des djebels, des Gorges du Guergou aux Gorges d’El Akra » par Jean Pineau.