Le 28 avril 1920, la France reçoit de la Société des Nations un mandat sur la Syrie et le Liban ; elle en fait un protectorat et transforme ces anciennes provinces ottomanes en deux républiques laïques. L' État du Grand Liban est proclamé à Beyrouth le 1er septembre 1920 par le général Henri Gouraud, représentant l'autorité française mandataire sur la Syrie. La formation du Grand Liban consistait à tracer, dans ce territoire de l'empire ottoman déchu, une frontière séparant un État Syrien d'un État libanais. Le Moyen-Orient est alors découpé en cinq zones :

-zone française, d'administration directe formée du Liban actuel et de la Cilicie (Turquie d'Asie) ;

-zone arabe d'influence française comportant le nord de la Syrie actuelle et la province de Mossoul ;

-zone britannique, d'administration directe formée du Koweït actuel et de la Mésopotamie ;

-zone arabe d'influence britannique, comprenant le sud de la Syrie actuelle, la Jordanie et la future Palestine mandataire ;

-zone brune, d'administration internationale comprenant Saint-Jean-d'Acre, Haïfa et Jérusalem.

La campagne de Cilicie est une série de conflits entre les forces coloniales françaises, alliées à la Légion arménienne et les forces turques de la Grande assemblée nationale de Turquie, de mai 1920 à octobre 1921. Les Français qui ont débarqué en 1918, resteront en butte à l'opposition locale jusqu'à leur départ.

De 1919 à 1927, Charles Mazen prend part aux nombreuses opérations dans la zone d'influence française, telle que définie dans le mandat donné par la SDN. En 1919, Il est affecté à l'état-major de l'armée du Levant sous les ordres du général Gouraud et prend en 1921 les fonctions de chef du service des renseignements. Charles Mazen occupa aussi des fonctions de commandement de la région du Chouf. Il fut ensuite envoyé en renfort pour des opérations au Maroc contre Abd el Krim ; il y reçut du roi d'Espagne Alphonse XIII, l'ordre du Mérite espagnol.