Une conseillère pédagogique à l’inspection du département franco-arabe à Tahoua est interrogée par deux enquêteurs sur son parcours, son travail et sa vision de la fonction publique nigérienne. Les vingt premières minutes sont assez mal audibles. On comprend qu’il est question des études et du parcours de l’informatrice qui a débuté sa carrière en 1983, du matériel que son service met à sa disposition ainsi que de ses relations avec son supérieur hiérarchique. A partir de vingt minutes, la qualité du son s’améliore. L’entretien s’oriente sur les conséquences du statut de femme dans l’administration. Sans considérer les rapports professionnels hommes-femmes comme dysfonctionnels, l’informatrice relève certaines discriminations et considère qu’il lui a fallu s’imposer pour être entendue. Sur les 156 personnes qui composent le corps enseignant de son service, il y a 56 femmes et 99 volontaires. Selon l’informatrice, ces derniers manquent de formation et ne sont pas au niveau. De plus,le cursus des enseignants diplômés est passé de deux à un an, entraînant là-aussi une baisse de compétences et une qualité insuffisante de l'enseignement dispensé. En dernier lieu, les enquêteurs demandent à la conseillère pédagogique ce qu’elle pense de la fonction publique et de l’Etat nigériens. Pour elle, les fonctionnaires sont mal payés et mal considérés, ce qui ne les motive pas. Ce ne serait toutefois pas de la faute des textes, qu’elle juge bons, mais de ceux chargés de les appliquer. Un autre problème réside dans la forte politisation de la fonction publique, induisant des recrutements souvent davantage fondés sur les orientations politiques que sur les compétences des candidats. Elle insiste ainsi sur la nécessité de dépolitiser la fonction publique.