Document d'archives : Canal de Silvéréal.

Contenu :

Lettre du contrôleur général Orry à l'Intendant, relativement au mémoire que lui ont remis les fermiers généraux « sur le mauvais état du canal de Silvéréal, qui sert au transport des sels des salins de Peccais, tant pour le fournissement des greniers du Roy que pour la traite étrangère ; sur la nécessité d'y faire faire incessamment les réparations qu'il convient pour le rendre navigable, et sur l'utilité qu'il y auroit de construire un second canal de 2 000 toises de longueur, pour que la navigation ne soit plus interrompue » (3 mars). - Mémoire des fermiers généraux (non signé et s. d.) : - « lorsque le canal de Silvéréal fut construit, on lui donna cinq toises de largeur à la superficie, trois toises à la baze et six pieds de profondeur ; il a dans sa longueur 4 401 toises depuis l'embouchure du petit Rosne, où il commence, jusqu'à sa jonction au canal du Bourgidou, près le fort de Peccais ; comme il s'i fait continuellement des en sablemens par les dépôts des vazes que le Rosne y entraine, on est dans l'obligation d'en faire le curage toutes les années ; mais cet entretien, qui est sur le compte du Roy, a été si fort négligé depuis plus de 30 ans, que ce canal n'a plus aujourd'huy que trois toises de largeur, au lieu de cinq qu'il avoit dans les commencemens, et trois pieds de profondeur, au lieu de six qu'il en avoit eu d'abord » ; - « la navigation se trouve interrompue depuis le 15 novembre jusqu'au premier de mars, que ce canal demeure fermé pour pouvoir le curer » ; - deux barques « ne peuvent aler toutes deux de front, à cause du peu de largeur » ; - en raison du peu de profondeur, « l'entrepreneur ne peut charger sur chaque barque qu'un muid et demy tout au plus de sel, au lieu qu'elles devroient porter deux muids au moins » ; - plus de 30 chevaux perdus cette année par l'entrepreneur, « dont six ont culbuté les uns sur les autres et se sont étouffés » ; - les fermiers généraux demandent que M. d'Asfeld ordonne à « M. de la Blotière, ingénieur chargé de l'inspection des canaux en Languedoc, de se transporter sans perte de tems à celuy de Silvéréal, pour voir les réparations qu'il convient d'y faire incessamment, à l'effet de le rendre navigable pour le service de l'année prochaine, et examiner en même tems l'utilité du nouveau canal qu'il serait à propos d'y construire pour que la navigation ne soit plus interrompue, en dresser son devis et en fixer la dépense, qui pourra estre prise sur le produit des cinq sols par minot établis pour l'ouverture du Grau du Roy, près Aigues-Mortes ». - Lettres di verses du subdélégué Novy (12, 15 et 24 mars) : - « vériffication prochaine de la profondeur des eaux du canal de Silvéréal » ; - avis de monsieur de la Blottière sur « ce nouveau canal» ; - « vériffication qui fut faite... au mois de novembre dernier... pour mettre les salins en sûreté contre les incursions des fauxsonniers » ; - « sonde des canaux d'Aigues-Mortes » ; - maladie de Novy ; - tenue de l'Assiette. - Lettres de l'Intendant à M. Orry (26 mars et 2 mai) : - d'après la sonde faite par monsieur de la Blottière, les canaux d'Aigues-Mortes sont « en assez bon état ; ce qui y manque ne provient pas de la faute de l'entrepreneur du curage » ; - « il résulte du procès verbal dressé par les sieurs de la Blottière et de Senès, en exécution de l'arrest du 18 septembre dernier, qu'ils n'ont pas pensé que les seuls ouvrages proposés par les fermiers généraux, qui consistaient uniquement à escarper les bords des canaux de Silvéréal et du Bourgidou et à interdire des passages appelés gazes, fussent suffisans pour mettre les salins en sûreté contre les entreprises des fauxsonniers... » ; - à leur avis, « l'unique moyen pour mettre les salins en sûreté et empêcher en même tems le versement des marchandises de contrebande, était d'approfondir et d'élargir tous les canaux qui servent au transport des sels, pour leur donner cinq toises de largeur à la superficie et cinq pieds de profondeur d'eau, en observant de placer des bacs dans les endroits où il sera nécessaire de conserver aux riverains les passages d'un bord à l'autre et d'établir un corps de garde à chacun de ces bacs pour veiller avec attention sur tout ce qui pas sera » ; - « la dépense, suivant l'aprétiation faite par les ingénieurs, montera à 164 040 livres » ; - « les canaux étant plus larges, deux batteaux, qui se rencontreront en chemin, pourront passer aisément sans s'embarrasser, au lieu que, dans l'état où sont les canaux aujourd'huy, il arrive souvent, lorsque deux batteaux se rencontrent, que l'un des deux est obligé de reculer pour chercher à se renger dans de petits bassins qu'on a pratiqués de distance en distance, jusqu'à ce que l'autre ait passé » ; - la construction d'un « nouveau canal ou contre canal, de 4 400 toises de longueur, » de l'écluse de Silvéréal au canal du Bourgidou, ne parait pas à l'Intendant d'une « nécessité aussy urgente et aussy indispensable que... l'élargissement et l'approfondissement des canaux actuels ».

Cote :

C 4533

Inventaire d'archives :

Intendance de Languedoc

Description physique :

Portefeuille. - 9 pièces, papier.

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