Jean-Baptiste Kléber naquit à Strasbourg le 9 mars 1753. Fils d'un tailleur de pierres, il vint à Paris suivre les cours d'architecture de Chalgrin. Il exerça la profession d'architecte à Besançon, puis à Strasbourg. En 1775, il se rendit à Munich où il fut admis à l'école militaire, et servit dans l'armée jusqu'en 1785. Il rentra en Alsace pour remplir les fonctions d'inspecteur des bâtiments publics, résidant à Belfort. Il fit construire le château de Grandvillars, l'hôpital de Thann et la maison des chanoinesses de Massevaux.

A la Révolution il prit du service dans la Garde nationale, et devint adjudant-major dans le 4e bataillon du Haut-Rhin le 8 janvier 1792. Nommé, en mai, lieutenant-colonel, il participa au siège de Mayence où il se distingua. Nommé chef de brigade en août 1793, il passa général de brigade, et c'est en cette qualité qu'il alla en Vendée avec la garnison de Mayence. Il fit preuve d'un très grand courage et fut blessé le 19 septembre à Torfou. Il prit une part active aux victoires du Mans et de Savenay en 1793.

Destitué quelque temps, il fut envoyé en 1794 à l'armée du Nord et prit une part importante à la victoire de Fleurus le 26 juin. Nommé à l'armée de Sambre-et-Meuse le 20 juin, il fit toutes les campagnes jusqu'à l'acceptation de sa démission, le 26 décembre 1796. Il quitta l'armée et s'installa dans une petite maison à Chaillot.

Il reprit du service en janvier 1798, dans l'armée d'Angleterre, comme général de division. Il suivit Bonaparte en Égypte et fut blessé à la première attaque d'Alexandrie le 2 juillet 1798.

Il fit ensuite la campagne de Syrie et commanda le corps d'observation pendant le siège de Saint-Jean-d'Acre. Nommé commandant en chef de l'armée d'Égypte lors du départ de Bonaparte pour la France, le 21 août, il négocia, le 24 janvier 1800, avec l'amiral anglais Sidney Smith une convention d'armistice que le gouvernement anglais refusa de ratifier. Indigné, Kléber reprit les armes, défit les Turcs à Héliopolis le 20 mars, revint assiéger le Caire révolté le 27 mars et reprit possession de la ville le 25 avril. Il avait complètement réorganisé l'administration lorsque, le 14 juin, il fut assassiné par un turc fanatique (Cf. , p. 110). Huit siècles d'archives...

Le fonds conservé sous la cote 196 AP est important pour la connaissance des opérations militaires. La série des registres de correspondance, malheureusement incomplète, apportera beaucoup de renseignements utiles à qui voudra étudier les opérations militaires menées par Kléber.