Inventaire d'archives : Domaine de La Grange-le-Roi (Grisy-Suisnes)

Contenu :

Le contenu du fonds se révèle indissociable de ses détenteurs successifs et notamment des propriétaires du domaine de la Grange dont nous avons précédemment retracé l'historique. La longévité de la famille Le Lièvre explique que le fonds ait été préalablement associé à cette famille en particulier. Les dossiers couvrent cependant une plus large période, allant du début du XVIe siècle au milieu du XXe siècle. Cette étendue chronologique, qui élude néanmoins les origines de la seigneurie, explique la nature hétéroclite des documents au sein du fonds. Leur état de conservation s'avère dans l'ensemble bon, bien que les minutes des actes les plus anciens passés devant le tabellion soient plus fragiles et parfois très abîmées et que quelques documents de grand format aient subi des dommages à leurs extrémités.

Le fonds du domaine de la Grange peut être divisé en deux grandes catégories de documents : les archives familiales et personnelles d'une part et les archives domaniales d'autre part. Il contient toutefois peu de papiers strictement personnels, à l 'exception de pièces éparses relatives à des héritages, de comptes, de correspondances et surtout de procédures à la requête de membres des différentes familles seigneuriales. L'essentiel du fonds témoigne par conséquent du fonctionnement quotidien du domaine, tant du point de vue de l'exercice de la justice, du rôle du tabellionage que de l'administration générale des terres. On y retrouve donc principalement des archives judiciaires, des actes passés devant le tabellion ainsi que des documents (comptes, rapports, etc.) laissés par les gestionnaires successifs du domaine : fermiers, admoniateurs, receveurs, gardes, concierges, mandataires puis régisseurs. Sous l'Ancien Régime, certains receveurs et admoniateurs ont occupé d'autres fonctions auprès du seigneur, au sein de l'auditoire ou du tabellionage local par exemple. Les documents issus du greffe, du tabellionage et de l'entretien des propriétés se recoupent donc fréquemment, surtout aux XVIIe et XVIIIe siècles, car les noms des mêmes protagonistes surgissent souvent dans les documents.

Pour la période la plus récente, il faut souligner la présence et la variété des documents iconographiques : plans, calques, affiches de ventes par adjudication, etc. Les trois grands plans qui illustrent les projets d'aménagement du jardin et du parc au milieu du XIXe siècle, acquis séparément du reste du fonds, ont déjà été valorisés en dehors du cadre des Archives départementales de Seine-et-Marne. Ils ont été présentés au château de Fontainebleau en 1992 lors de l'exposition intitulée « Le temps des jardins ».

Le fonds comble des lacunes dans l'histoire de la Grange, de la vie de ses propriétaires successifs aux transformations architecturales de son château. Son principal atout est qu'il permet d'envisager presque tous les aspects de la gestion d'un domaine sur plusieurs siècles consécutifs. Le contenu du fonds est cependant déséquilibré, tant au niveau de la nature des documents que de la période couverte. Près des deux tiers des documents émanent en effet de la justice et du tabellionage de la Grange et Grisy sous l'Ancien Régime.

Cote :

216J1-59

Publication :

Archives départementales de Seine-et-Marne
Novembre 2020
248 avenue Charles Prieur, 77190 Dammarie-les-Lys

Informations sur le producteur :

Les origines de la Grange : du Moyen Âge au début de l'époque moderne

Les origines de la Grange sont assez obscures. Le lieu tire probablement son nom d'une exploitation agricole isolée bâtie durant les grands défrichements. Le premier seigneur de la Grange semble avoir été Ansellus ou Ancellus de Granchia, au début du XIIIe siècle. La seigneurie connaît à cette période un rayonnement modeste puisque son détenteur, chevalier de la châtellenie de Corbeil, détient le rang de vavasseur. Elle comprend toutefois un domaine déjà important qui inclut des bois, une ferme, des terres labourables étendues et un château fort. Un village de taille réduite voit rapidement le jour à proximité de cette bâtisse. La Grange dépend de Jeanne de Navarre, reine de France de 1285 à 1304, comme l'un des arrière-fiefs de son château de Brie-Comte-Robert. Sa propriété revient néanmoins pour moitié à la famille des comtes de Melun.

Au début du XIVe siècle, vers 1319, un dénommé Nevelon ou Nivelon, changeur et bourgeois de Paris, devient propriétaire de la Grange. Il lui aurait donné le nom sous lequel la localité est connue jusqu'à la fin du XVIe siècle et dont nous trouvons la trace au sein du fonds : Granche-Nivelon puis Grange-Nyvelon. En 1391, Jean de Tournelle est le nouveau seigneur de la Grange. Le domaine passe ensuite à Jacques de Villiers, seigneur de Villiers-le-Bel et de Gris, qui l'acquiert vers 1458, avant de revenir à un certain Artus de Girosme. Ce dernier vend finalement la Grange à une famille de la bourgeoisie d'office dans la seconde moitié du XVe siècle : les Le Picart.

En achetant cette terre noble, Martin Le Picart, domicilié à Paris, notaire et secrétaire du roi, acquiert le titre de seigneur de la Grange. Le 20 novembre 1505, il fait aveu et dénombrement de la seigneurie de la Grange-Nivelon, dont dépendent alors 21 fiefs et notamment celui de Suisnes, auprès de Louis de l'Hospital, seigneur de Vitry et de La Feuillarde. Les fils et petit-fils de Martin Le Picart, propriétaires de la Grange après lui mais logeant rarement sur place, occupent respectivement des postes de maître des comptes et de conseiller au parlement de Paris. Ils agrandissent le domaine par plusieurs achats de fiefs et d'arrière-fiefs. La Grange n'est donc pas le seul domaine de cette famille : plusieurs de ses membres sont en effet seigneurs de Villeron, d'Attilly en Brie, de Sévigny, de Vaux d'Argent, des Chapelles, de Chérelles, de Vuideville, de Villefavreuse, etc. Le dernier représentant des Le Picart à se dire seigneur de la Grange meurt au début des guerres de religion, sans épouse ni descendants. Les ayants-droit des Le Picart décident par conséquent de vendre le domaine. Pierre de Menchy, seigneur des Adrets et de Grisy, acquiert une grande partie des terres en 1576. Quant à Jeanne Reynault, veuve de Martin Le Picart IV, puis Jean Le Picart, seigneur de Chérelles, ils cèdent peu à peu des possessions à Girault de Gourdan, chevalier et gouverneur de Calais, qui agit pour le compte de Jacques Le Roy.

Naissance de la Grange-le-Roi à la fin du XVIe siècle

Les historiens et chercheurs sont revenus de la théorie du XIXe siècle attribuant la fondation du château de la Grange à François Ier. L'appellation « Le-Roy », ou plus tardivement « le-Roi », ne découle en effet d'aucune intervention du roi ou quelconque appartenance au domaine royal. Elle résulte plutôt de l'acquisition du domaine par Jacques Le Roy, mis en possession du château et de la seigneurie de la Grange les 8 et 21 octobre 1579. Le village de la Grange, composé d'habitants travaillant presque tous pour le château, est érigé en paroisse en 1580. Le 7 novembre 1581, Jacques de Camprémy, un des successeurs des Le Picart à Grisy, vend la terre et seigneurie éponyme à Jacques Le Roy. Ce dernier obtient du pouvoir royal la haute justice sur Grisy et ses dépendances, qui restent entre les mains des propriétaires du château de la Grange jusqu'à la Révolution française et l'abolition des privilèges. En 1587, les fiefs de la Grange et de Grisy cessent finalement d'être des arrière-fiefs et relèvent désormais directement du roi à cause de son château de Brie-Comte-Robert. Le Roy s'entend de plus avec les supérieurs du Collège de Tours dépendant de l'Université de Paris, au sujet d'un fief et d'une maison seigneuriale qui leur appartiennent à Grisy, et avec le Couvent du Collège d'Écosse, à propos de la terre de la Fermeté devenue la ferme des Écossais. Jacques Le Roy est un personnage de premier plan dans l'entourage d'Henri IV. Conseiller du roi, il est aussi Grand Louvetier de France (1582-1601), trésorier de l'Épargne (1580-1588) et surintendant des Bâtiments à Fontainebleau. Il occupe également la charge de lieutenant du gouverneur de Melun en 1590 avant de devenir lui-même gouverneur de la place l'année suivante. En 1594, il achète au roi le comté de Melun. La famille Le Roy pourvoit ses membres de nombreux bénéfices ecclésiastiques dans les environs, comme au monastère d'Hermières en Brie, à l'abbaye des Bénédictins de Melun ou à l'abbaye de Quincy. Un des fils de Jacques Le Roy, François Le Roy, hérite de son titre de seigneur de la Grange-le-Roy en 1608.

Le 11 juillet 1615, le domaine de la Grange devient la propriété de la famille Brulart. En 1633, Noël Brulart de Sillery revend la propriété et le château à Claude Bullion, un parent par alliance, qui devient aussi propriétaire par engagement du domaine, de la ville et du comté de Brie-Comte-Robert. Un partage successoral fait entrer en 1642 le domaine de la Grange dans le lot de Pierre de Bullion, un des fils de Claude Bullion. Celui-ci en cède la propriété le 3 mai 1652 à Thomas Le Lièvre et à son épouse Anne Favre, des parents éloignés, pour plus de 200000 livres. Pour compléter cet achat, les Le Lièvre acquièrent le fief de la Follye, en échange d'une rente versée à l'abbé de Bullion.

La seigneurie de la Grange et la famille Le Lièvre

La famille Le Lièvre, ou Lelièvre, qui compte plusieurs seigneurs puis marquis ainsi qu'un comte de la Grange, demeure la lignée la plus célèbre du domaine puisqu'elle en est détentrice de 1652 à 1847.

La famille Le Lièvre, issue du milieu du négoce parisien, connaît une rapide ascension sociale. Parvenue à gagner la noblesse de robe au XVIIe siècle, elle est détentrice par ailleurs du marquisat de Fourilles en Bourbonnais depuis 1647. Les Le Lièvre de la Grange prennent cependant le nom de la terre qu'ils ont acquis en 1652, érigée en marquisat en juin 1659 par lettres patentes en récompense des services rendus au roi par Thomas Le Lièvre en tant que conseiller et intendant en la généralité de Paris et comme soutien lors de la Fronde. La terre et seigneurie de la Grange comprend alors entre autres le château, la terre et seigneurie de Lisle-Adam (dite la Petite Grange), le lieu de la Tixerie (la basse-cour du château), les terres et seigneuries de Grisy, de Chérelles, de Blanchardière, de la Chapelle Saint-Martin, de la Routte (dite « les Souches »), le fief du Jard, un moulin à eau près de Grisy, des pressoirs, le droit de pêche en la rivière d'Yerres, etc. Thomas Le Lièvre, seigneur haut-justicier, dispose du droit de haute, moyenne et basse justice sur les terres de la Grange et de Grisy. La prévôté existante est érigée en bailliage qui bénéficie des services d'un bailli en la personne d'Etienne Jobert, aussi avocat en la cour, prévôt de Suisnes et notaire à Soignolles. Parmi les droits seigneuriaux rattachés à la Grange figure également la présence d'un tabellionage où officie un tabellion, à l'instar de Jean Boucher ou bien d'Henri Esnault, qui est par ailleurs arpenteur des Eaux et Forêts de la maîtrise de Paris et résidant à Grisy. La fonction de tabellion s'avère toutefois antérieure à l'érection en marquisat, comme en attestent les actes passés notamment devant Jean Tablier ou Louis Petit avant le milieu du XVIIe siècle. Le seigneur s'entoure aussi de receveurs, comme Germain Guillot, chargé de la perception des droits seigneuriaux.

Au décès de Thomas Le Lièvre en 1669, ses titres sont transférés à son fils ainé, Pierre-François Le Lièvre, qui décède dès 1677. Ses titres reviennent donc à son frère cadet Armand-Joseph. Celui-ci renonce à rentrer dans les ordres et devient le nouveau marquis de la Grange, titre qu'il conserve jusqu'à sa mort en 1727 ou 1732 (les sources contradictoires recueillies ne permettent avec certitude d'établir l'année de son décès). Son fils unique, François-Joseph, incarne l'une des figures les plus originales de la famille. Militaire, il gravit les échelons jusqu'à devenir lieutenant-général des armées en 1784. Le roi lui confie le poste de gouverneur des ville et château de Brie-Comte-Robert. Figurant parmi les principaux seigneurs de la Brie, il est marquis de la Grange et de Fourilles et marquis d'Attilly. Sa fortune est considérable. La terre de la Grange lui appartient jusqu'à son décès en 1808. Deux de ses fils s'illustrent comme généraux d'Empire : Adélaïde-Blaise-François, marquis de la Grange, et son frère Armand-Charles-Louis, titré comte de la Grange par Napoléon en 1808, receveur de la paierie en 1832 puis sénateur en 1859. L'aîné du premier, Adélaïde-Édouard, est député et sénateur et hérite du titre de marquis. La terre de la Grange reste en indivision entre les six enfants de François-Joseph jusqu'en 1813. À cette date, un partage a lieu entre ses descendants : le marquis de la Grange a la ferme de la Chapelle Saint-Martin ; la comtesse de Cambis (sa fille Adélaïde-Louise) obtient une part des bois ; Ange-François reçoit les Souches ; la baronne de Curnieu (sa fille Adélaïde-Françoise) hérite de la ferme de Grisy ou Grande maison ; Auguste-François-Joseph se voit attribuer la ferme de Chérelles, les bois de la Chenets et des Écoliers de Tours ; le comte récupère le château, la ferme attenante, le parc et les autres bois. Ces divers biens sont successivement vendus à des tiers par les membres de la famille de la Grange, à l'exception de la ferme de Grisy, qui resterait la propriété du marquis de Luppé, arrière-petit-fils de la baronne de Curnieu, au début du XXe siècle.

La Grange à l'époque contemporaine

Le comte de la Grange habite peu la propriété qui se dégrade et dont il hérite, lui préférant l'hôtel qu'il possède au centre de Paris au 23 boulevard Poissonnière. Le 20 avril 1847, Armand-Charles-Louis Le Lièvre de La Grange finit par se défaire de la propriété de la Grange en la vendant d'un seul tenant à son mandataire sur place : Jean-Baptiste Hubert, minotier de Gonesse. La propriété mesure plus de 235 hectares. La date de cette acquisition est parfois erronée car rapportée dès 1842. Jean-Baptiste Hubert se révèle l'ascendant des propriétaires suivants du domaine, en l'occurrence la famille Destors. Après J.-B. Hubert, décédé en 1889, la propriété revient en effet à l'un de ses gendres, Alfred-Léon Destors, par ailleurs président du conseil d'administration de la Société d'Assurances Mutuelles de Seine-et-Marne. À sa mort en 1907, le domaine familial de la Grange reste en indivision entre ses trois fils : René, Maurice et Léon. Deux d'entre eux, Maurice et Léon, sont co-auteurs d'une notice historique sur la Grange-le-Roi . Durant la Première Guerre mondiale, le domaine est momentanément abandonné par ses propriétaires et réquisitionné comme quartier général des alliés. Le château de la Grange-le-Roi est classé sur la liste des monuments historiques en 1926. Décédé en 1930, l'aîné, René, laisse un testament instituant ses neveux et nièces pour légataires universels. Il nomme Jean, l'aîné de ses neveux, exécuteur testamentaire. Cette succession oblige son frère cadet, l'architecte Léon, à se séparer de la Grange au profit de ses propres enfants. La propriété rentre plus tard dans le giron des familles Lacau et Lefebure, apparentées par mariage à la famille Destors. Les trois familles s'associent vers 1933-1934 pour fonder la Société civile de la Grange-le-Roi, toujours active à la fin des années 1950, afin de gérer l'administration de leurs propriétés.

L'identité exacte des occupants et des propriétaires de la Grange au cours de la seconde moitié du XXe siècle reste imprécise, tout comme la localisation du fonds avant son acquisition par les Archives départementales. Le château de la Grange-le-Roi est à l'abandon depuis le milieu des années 2000. Le domaine fait toutefois l'objet de plusieurs projets : dépôts de terres polluées, golf, résidence hôtelière, ferme pédagogique, etc. La Société d'aménagement foncier et d'établissement rural (SAFER) d'Île-de-France en est détentrice depuis 2012 et tente de réhabiliter la Grange sur les plans agricole et culturel.

Informations sur l'acquisition :

Modalités d'entrée : Fonds entré par voie extraordinaire par deux achats successifs des Archives départementales de Seine-et-Marne : 1/ en février 2003 auprès de la librairie La Poste d’Autrefois (entrée n° 18033), 2/ le 22 décembre 2004 auprès de P. Bergé, Drouot (entrée n° 18854).

Description :

Mise en forme :
Le classement des documents suit le schéma défini par la circulaire AD 54-16 du 29 juin 1954 qui fixe le cadre de classement des archives seigneuriales. Cette circulaire respecte la diversité de ce type de fonds, qui allient en quantité variable archives familiales et archives domaniales. Ce cadre réglementaire a connu quelques aménagements pour tenir compte de la spécificité du fonds de la Grange et mettre davantage en valeur son originalité : une vaste étendue chronologique et une répartition inégale entre papiers personnels, archives judiciaires, actes passés devant le tabellion et documents produits par la gestion du domaine.

L'inventaire présente dans un premier temps, par ordre chronologique, les papiers personnels des seigneurs puis des propriétaires de la Grange, du début du XVIe siècle jusqu'au milieu du XXe siècle : de Menchy, Le Roy, Le Lièvre, Hubert et Destors. Cette première partie fait dans une moindre mesure une place à quelques papiers familiaux de gestionnaires et notables du domaine sous l'Ancien Régime.

Viennent dans un deuxième temps les documents relatifs aux terres de la Grange et qui constituent le plus grand ensemble du fonds.

L'inventaire introduit d'abord différents documents liés à la gestion du domaine et aux titres de propriété du XVIe siècle au XXe siècle : de rares papiers relatifs aux actes de fois et hommages, aveux et dénombrements, des documents produits à l'occasion d'opérations d'arpentage, des déclarations de terres et des fragments de censiers et cueilloirs. Cette partie comprend aussi différents contrats relatifs à des acquisitions, ventes, conventions, échanges, baux et fermages. À ceci s'ajoute un état d'hypothèques datant du XIXe siècle.

Le fonds compte ensuite, en raison des droits de justice rattachés à la seigneurie, un important volume d'archives judiciaires issues du greffe de la Grange et de Grisy. Si la majorité des affaires mentionnent des anonymes, certaines, réunies à part et placées au début, concernent spécifiquement des litiges touchant les droits et les terres des seigneurs du domaine. La présence d'un tabellionage implique aussi au sein du fonds celle d'actes passés devant le tabellion. Le dépouillement des cartons dans lesquels étaient précédemment conservés tous les documents a permis de reconstituer les séries chronologiques du greffe et du tabellionage, c'est-à-dire des registres d'audiences, des répertoires et des minutes de ces deux institutions auparavant dispersées. Ces séries demeurent toutefois incomplètes et dans certains cas lacunaires. Elles comptent aussi des pièces isolées ou éparses parfois complexes à reclasser, ou bien dont la logique d'archivage sous l'Ancien Régime nous échappe encore. Pour faciliter la lecture des documents et éviter des manipulations maladroites, les liasses ont été soigneusement déreliées.

L'inventaire s'attache ensuite à l'entretien du domaine de la Grange sur le long terme, de l'Ancien Régime jusqu'à l'époque contemporaine. Les gestionnaires, quels que soient leurs titres officiels, ont laissé de nombreuses pièces de procédures, documents comptables, rapports, etc. dans le cadre de leurs missions quotidiennes d'entretien et de surveillance. Le cadre de classement respecte autant que possible l'ordre chronologique suivant lequel se sont succédé lesdits gestionnaires dont nous avons pu retrouver des mentions du XVIe au XIXe siècles : Hugues Aubel, de Bonféal, François Venot, Antoine Musnier, Pierre Noblet, Paul de la Navere (l'orthographe de son patronyme est fluctuante mais celle-ci est la plus courante), Cottelle, Robillon, Bieuvelet, Jean-Baptiste Hubert, etc. Les archives produites par les achats de fournitures pour les propriétaires du château et par les travaux de construction et d'aménagement des bâtiments et du parc donnent finalement une idée de la nature des dépenses et des recettes du domaine, surtout dans la première moitié du XIXe siècle. Il a été convenu d'inclure à la fin de cette partie dédiée à la gestion les trois plans acquis indépendamment du reste du fonds par les Archives départementales. Puisqu'ils ont déjà été communiqués auparavant, ils gardent leurs cotes d'origine (216 J 1 ; 216 J 2 ; 216 J 3). Ils peuvent être conservés matériellement à part dans la mesure où cela ne remet en cause ni l'intégrité ni la compréhension du fonds. A contrario, les nombreux autres documents iconographiques, de natures et de formats variés, souvent pliés et insérés dans les dossiers du XXe siècle, ont donc conservé leur place originale. Ils nécessitent toutefois d'être manipulés avec précaution.

Quelques documents liés aux paroisses et fabriques de Grisy et de Cossigny, à quelques kilomètres de distance, sont rassemblés à l'issue de ces deux grandes parties de l'inventaire. Étant donné qu'il n'était pas clairement relié au domaine de la Grange, un mémoire des rentes de Chevry (aujourd'hui Chevry-Cossigny), une localité à proximité immédiate de Grisy, est placé à leur suite. Un document isolé, sans lien apparent avec le reste du fonds, bénéficie finalement d'une cote spécifique.

Le fonds conserve les notes manuscrites de Léon Destors. Un de ses arrière-petits-fils témoignait de son goût pour la recherche des origines de ses propriétés et pour l'histoire de la région Île-de-France . Ses notes signalent des actes relatifs à des personnages éminents de la seigneurie et donnent une analyse rapide, voire une transcription de documents anciens pour lesquels Destors a manifesté de l'intérêt. D'autres notes font directement référence à des affaires contemporaines qui concernent sa propre famille. L'identité du rédacteur de ces notes semble attestée par leur support, en l'occurrence des fragments de correspondance et leur en-tête. Bien qu'incomplètes et parfois difficiles à déchiffrer, elles éclairent partiellement l'histoire de l'exploitation du fonds et sa transmission d'un propriétaire de la Grange à un autre. Les aiguilles qui reliaient parfois ces notes aux documents, et toutes celles présentes au sein du fonds, ont été retirées par mesure de sécurité et pour préserver les documents.

Conditions d'accès :

Selon les articles L. 213-1 à L.213-7 du Code du patrimoine, le fonds est librement communicable

Conditions d'utilisation :

Conditions de reproduction : Reproduction uniquement par photographie

Langues :

Tous les documents sont écrits en français.

Description physique :

4,5 mètres linéaires.

Ressources complémentaires :

Sources complémentaires :

Archives nationales

Fonds publics

Q1 1401*1-5 - Registres de la seigneurie de Grisy-Suisnes : aveux (1495 et 1556), censier (1556), déclarations (1557 et 1671).

S 2291 - Registre des fiefs mouvant de la seigneurie de Melun.

X1A 8647 - Paris, 4 mars 1587. Contrat, passé par devant Jean Marchant, notaire au Châtelet de Paris, entre Anne d'Anglure, seigneur de Tancarville, et Jacques Leroy, seigneur de la Grange-le-Roy et de Grisy, par lequel la moitié de la seigneurie de la Grange-le-Roi et la plus grande partie de la seigneurie de Grisy, qui relevaient du seigneur de Tancarville, en seraient distraites pour relever directement du roi à cause de son château de Brie-Comte-Robert (fol. 361v-363). – Paris, mars 1587. Lettres patentes d'Henri III confirmant le contrat précédent (fol. 363-364). – Paris, 4 février 1613. Lettres patentes de Louis XIII portant mandement pour l'enregistrement des lettres ci-dessus, nonobstant leur surannation (fol. 364-365). – Enregistrés au Parlement de Paris le 27 février 1613.

X1A 8652 - Lettres patentes de Louis XIII donnant à Claude de Bullion, garde des sceaux et surintendant des finances, cinquante cordes de bois par an dans les forêts de l'Échelle, situées dans la seigneurie de la Grange, tenue du roi à cause du château de Brie-Comte-Robert (1634).

Y 121 (fol. 70) - Girault de Gourdan, gouverneur de Calais, donne la Grange à Jacques Le Roy : insinuation au Châtelet de Paris (8 octobre 1579).

Z1J 914 - Expertise des travaux de toiture réalisés de 1760 à 1767 au château de la Grange sur les divers bâtiments appartenant au marquis de la Grange, conduit par Denir-Loir et Eustache Robert de Villiers, architectes-experts, et Jean-Claude Lecoeur, greffier des Bâtiments à Paris (24 septembre 1767).

F/7 477414 - Comité de sûreté générale (1746-1820). – Dossiers individuels (Legras-Lell : procès-verbaux de perquisition du domicile du citoyen Lelièvre-Lagrange à l’hôtel de la rue Montmartre avec mentions de papiers liés à la terre de la Grange), résumé du mémoire du citoyen Joseph Le Lièvre La Grange, etc.

BB29 967 - Titre de comte, accordé par décret du 28 octobre 1808, à Armand, Charles, Louis Lelièvre de la Grange (26 avril 1810).

20144792/62 - Archives des musées nationaux. – Documents versés par Jacqueline Bouchot-Saupique, secrétaire particulière de Jacques Jaujard puis conservatrice au musée du Louvre : procès-verbal de la visite du château de la Grange-le-roi et notice relative à sa protection (en allemand, s.d.).

Archives personnelles et familiales

314 AP/27 - Fonds Gourgaud (XVIIIe-XIXe siècles) : notes sur le château de la-Grange-le-Roi (1879-1886).

341 AP - Fonds Lelièvre de La Grange (1324-1876).

Minutier central des notaires de Paris

Et. (RE) XI/25 - Quittance, solde de paiement de château et terres, 235ha, 100000f sur 470000f, Grisy-Suisnes (Seine-et-Marne) château de la-Grange-le-Roi (1er février 1851).

Et. XI/1103 - Acte de vente du château de la Grange-le-Roi entre M. Armand-Charles- Louis Le Lièvre, comte de la Grange, et Jean-Baptiste Hubert et Victoire- Sophie Adeline son épouse (20 avril 1847).

Et. XIX/335 - Marché de fourniture de bois pour le comble du château de la Grange- le-Roi concernant Jacques Le Roy, conseiller d'Etat, propriétaire du château de la Grange-le-Roi (12 avril 1597).

Et. XXI/41 - Devis et marché de charpenterie par Jean Fontaine et Pierre Bourdelet, maîtres charpentiers, pour des travaux à réaliser au château de la Grange-le-Roi, pour Jacques Leroy, son propriétaire (2 mars 1582).

Et. XXI/46 - Marché par Guillaume Walrane, maître fontainier, demeurant en l'hôtel du duc de Nevers, envers Jacques Leroy, seigneur de La Grange-le-Roy, pour faire une pompe de plomb et autres travaux en son domaine (3 juillet 1584).

Et. XXI/47 - Marché d'entretien des couvertures par Nicolas Desbordes, couvreur de maisons, demeurant à Fontainebleau, envers Jacques Leroy, seigneur de la Grange-le-Roy (31 octobre 1585).

Et. XXIII/256 - Transaction entre les boursiers du Collège de Tours, fondé en l'Université de Paris et Pierre de Marenand, procureur de François Le Roy chevalier, seigneur de la Grange, conseiller d'état, bailli et gouverneur de Melun, logé à Paris, rue du Roi-de-Sicile, au sujet des terres et seigneuries de Grisy et la Grange-le-Roi (29 mai 1618).

Et. XXIX/145 - Bail de maison et terres situées à la-Grange-le-Roi près Dourdan au profit des religieuses de l'abbaye de Longchamps (29 décembre 1625).

Et. XLVI/673 - Inventaire après décès de François-Joseph Lelièvre de Lagrange (17 aout 1808).

Et. LI/174 - Devis de la reconstruction du château de la Grange-Le-Roy (1634).

Et. LII/356 - Bail à ferme de la ferme du château de Grisy, pour le laboureur Pierre Leroy de la paroisse de Coubert-en-Brie (29 mai 1751).

Et. LII/415 - Contrat de vente, droits de justice, bois, rente, Grisy-Suisnes, entre Marie Madeleine Cassan d’Orriac et Armand-Joseph et François-Joseph de La grange (22 avril 1761).

Et. LII/753 - Succession du marquis de la Grange (24 juin 1812).

Et. CV/161 - Marché entre Jacques Potier, maître charpentier, et Jacques Le Roy, seigneur de la Grange (2 juillet 1603).

Et. CV/166 - Marché entre Nicolas Hullot, maître couvreur, et Jacques Le Roy, seigneur de la Grange (1er février 1606).

Et. CXXII/169 - Inventaire après décès de Marie de Herberay, veuve de Martin Le Picart, conseiller au parlement, demeurant rue des Fossés-Saint-Germain-l'Auxerrois, dressé à la requête de Philippe Le Tirant, seigneur de Chenevenelles et vicomte d'Orbec, exécuteur testamentaire de la défunte (17 juin 1535).

Bibliothèque nationale de France

Cartes et plans

GE DD 4028 - Plan des forêts, bois et buissons du département de la grande maîtrise des eaux et forêts de l’Île-de-France, Brie, Perche, Picardie et pays reconquis (v. 1668) [disponible en ligne sur Gallica, vue n° 20].

GE FF 14090 - Recueils de plans de forêts du Royaume de France… (v. 1660-1700) [disponible en ligne sur Gallica, vue n° 228].

Archives départementales de Seine-et-Marne

Archives anciennes

2 BP 1421 - Minutes du greffe et registres d’audiences de la prévôté de la Fermeté (1743-1788).

2 BP 1501 - Registres d’audiences du bailliage de la Grange-le-Roi (1706-1790).

2 BP 1502-1503 - Minutes du greffe du bailliage de la Grange-le-Roi (1740-1790).

2 BP 1507 - Minutes du greffe du bailliage de Grisy (1700-1790).

2 BP 1508 - Informations criminelles et nomination d’officiers de justice au bailliage de Grisy (1780-1785).

2 BP 1509 - Ventes, adjudications et partages au bailliage de Grisy. Comptes rendus par les syndics.

1 C 48/10 - Plan d’intendance de Grisy-Suisnes (1788).

Archives modernes

4 P 37/558 - Plan du cadastre napoléonien : tableau d’assemblage des 5 sections pour la commune de Grisy-Suisnes.

1 Q 1959 - Inventaire partiel du mobilier du château de la Grange appartenant à François-Joseph de La Grange, suspecté d’immigration (3 février 1793 et suiv.)

32 Q 5 - Déclaration de succession de François-Joseph Lelièvre-Delagrange au bureau de Brie-Comte-Robert (21 septembre 1808).

Séries toutes périodes

F° 366 - Généalogie de très haut et puissant seigneur Messire Adélaïde-Blaise-François Lelièvre chevalier, marquis de la Grange, de Fourilles, etc. (1823).

134 F 190 - Papiers d’Albert Catel sur Grisy-Suisnes.

135 F 78 - La Grange-le-Roy, à Grisy-Suisnes. – Foi et hommage, baux (XVIIe et XVIIIe siècles).

J 906 - Armorial général des d’Hozier : notice Le Lièvre de la Grange (1872).

100 J 497 - GRAND-MESNIL (Marie-Noële), Histoire du château de La Grange-Le-Roy à Grisy-Suisnes (Seine-et-Marne), 1991-1993, 162 p.

Séries complémentaires propres aux Archives départementales de Seine-et-Marne

30 Z 199 - Monographie communale : Grisy-Suisnes, par l’instituteur Mavre (1888).

AZ 5028 - DESTORS (M. et Léon), Le Château de La Grange Le Roy, 1906, 61 p.

4 AZ 1253 - PHILLIPE (Alain), Marie-Léon Destors : éléments biographiques, 2008.

MDZ 1355 - Notes manuscrites concernant le château de la Grange-le-Roi à Grisy-Suisnes, par Françoise Jenn-Mattei, conservatrice aux archives départementales de Seine-et-Marne (1976).

Rev 871/3 - GRAND-MESNIL (Marie-Noële), « Histoire du Château de la Grange-Le-Roy (commune de Grisy-Suisnes », Revue des Amis des Monuments et des Sites de Seine-et-Marne, n° 29, 1998, p. 30-64.

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAD077_3331W1012

Où consulter le document :

Archives départementales de la Seine-et-Marne

Archives départementales de la Seine-et-Marne

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