Inventaire d'archives : Fonds du théâtre de marionnettes Pitou

Contenu :

Le fonds se compose de documents liés à toutes les activités du théâtre Pitou, à la fois administrative et créative. On notera la présence d'un carnet de croquis d'Émile Pitou lui-même, généralement très rare dans les fonds d'archives de théâtres de marionnettes.

Cote :

93P1-93P/38

Publication :

Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (MuCEM)
2018
CCR - 1, rue Clovis Hugues - 13003 MARSEILLE
J4 - 1, esplanade du J4 - 13002 MARSEILLE

Informations sur le producteur :

Émile Pitou
Le théâtre Pitou est un théâtre forain composé de marionnettes à fils ayant circulé en France dans la région du Rhône et de la Loire au milieu du 19ème siècle jusqu'en 1914. Ce théâtre a été novateur car il se déplaçait en chemin de fer et parce qu'il a très vite utilisé la publicité par affiches.
 
Hubert Chok (1811 - 1867) fonde le « Théâtre des Fantoccini » vers 1830. Il embauche Emile-Auguste Pitou, un garçon épicier de Mortagne (né à Bellème dans l'Orne en 1826-1881) qui jouera le personnage de Crasmagne crée par Chok à cette période. Il en fera son associé et lui fera épouser sa nièce et héritière Eugénie vers 1855. Entre 1840 et 1867, le Théâtre des Fantoccini se développe. Y travaillent, outre des employés payés au cachet, les trois enfants d'Emile-Auguste (Clémentine, Emile-Isidore, Paul), et deux employés permanents : un décorateur parisien Jules et un menuisier italien, Dominique Vigada.  C'est ce dernier qui construit la « première baraque », un théâtre démontable en tôle et bois (30 m sur 15), couvert de bâche à deux pans de toile. Cette structure mobile est chauffée et doté de l'éclairage au gaz et de gradins comprenant trois catégories de places (15, 25 et 50 centimes). Les spectateurs s'asseyaient sur des bancs disposés en gradins, recouverts de velours rouge aux premiers rangs. Cinq jours de main-d'oeuvre était nécessaire au montage de cette installation qui assurait le confort des spectateurs. Quatre voitures tirées par des percherons transportent ce théâtre avec son matériel.
 
Emile-Auguste Pitou succède à Hubert Chok en 1867. La tournée du théâtre Pitou se répartit en ville les mois d'hiver et à l'automne, le printemps et l'été étant réservés à la tournée des communes extérieures. Le théâtre ne suit pas l'itinéraire des foires mais crée son propre circuit, jouant en ville morte, c'est-à-dire hors des périodes de foire. Ainsi en hiver il tourne dans des grandes villes et se rend en été dans les communes extérieures. Il effectue ainsi cinq séjours par an d'environ deux mois et demi et donne une représentation six jours par semaine à 19 heures et une le dimanche matin. Emile-Auguste associe aux pièces de théâtre des chansons (chants patriotiques, mélodies, chansonnettes de sa composition personnelle). Les décors étaient réalisés par Emile Pitou lui-même, les costumes taillés et cousus par Mme Pitou. Les cinq ou six montreurs se tenaient invisibles sur un balcon au-dessus de la scène. C'était une affaire de famille exploitée par le père, la mère, le fils, la fille et le gendre.
 
A la mort d'Emile-Auguste en 1881, le théâtre est à l'apogée de sa gloire. Il est repris par le fils aîné Emile-Isidore, et mis en faillite dès 1882. Emile-Isidore remonte le théâtre en 1884 et regagne Rive-de-Gier, son port d'attache. Il s'affirme alors comme un virtuose des effets spéciaux tant dans ses pièces d'aventures (Nick Carter, La course aux dollars...) que dans ses féeries et mystères (Le pied de mouton, Crasmagne à l'Académie...). Ses pièces sont truffées d'interventions fantastiques (diables, squelettes...) ou merveilleuses (feux de Bengale, explosions, aurores boréales...). En 1891, Emile-Isidore inaugure une nouvelle baraque, dans le genre des théâtres de féerie, truffée de rues, costières, trappes, et éclairages électriques. Avant-gardiste, et entrepreneur de grande envergure, Emile-Isidore Pitou abandonne la traction animale pour le chemin de fer, moins coûteux. La tournée s 'étend à l'Allier, La Nièvre, le Rhône, et jusqu'à Nevers et Moulins.
 
Au début du siècle, il a une véritable politique de communication avec la presse, ce qui n'empêche pas le théâtre d'avoir des difficultés de paiement vers 1912. La guerre de 1914 stoppe définitivement son activité de marionnettiste. Les forains ayant pris l'habitude d'introduire dans leurs attractions de petits films, il finit par ouvrir une salle de cinéma avec son frère Paul à Rive-de-Gier, où l'ensemble du matériel est conservé.
 
La collection du théâtre PITOU constituée de 887 pièces (marionnettes, accessoires, affiches, éléments de décors,) répartie entre le musée national des arts et traditions populaires (MNATP) (environ 31 items), le musée d'Art et d'Industrie de Saint-Etienne (29 items) et le musée Gadagne de Lyon (environ 835 items). Le lot déposé le 31 janvier 1958 au musée Gadagne de Lyon comprend 835 objets et 6 autres pièces qui seront envoyées ultérieurement. A Paris, au MNATP, le célèbre Crasmagne est présenté en vitrine dans la galerie culturelle inaugurée en 1975. Il s'agit d'une copie de l'ancien réalisé par Emile Pitou.
 
Généalogie :
Hubert CHOK ( 1811 à Norroy-le-Veneur 1867 à Rive-de-Gier)
Emile Auguste PITOU (1826 - 1881) succède à CHOK en 1867.
Emile Isidore Joseph PITOU (13 février à Roquevaire, Bouches-du-Rhône 19 octobre 1942 à Rive-de-Gier), fils du premier. Activité jusqu'en 1913.
Paul Benoît Jean PITOU (1892 à Pontchara, Rhône 1966 à Rive de Gier)

Informations sur l'acquisition :

Achat (1956).

Description :

Évolutions :
Fonds clos.
Critères de sélection :
Aucun tri n'a été effectué. Conservation définitive.

Conditions d'accès :

Communicable

Description physique :

Importance matérielle :
0,42 ml, 38 article(s)

Ressources complémentaires :

Collections :
Achat Paul Pitou : décors de théâtre de marionnettes en toile peinte (1956.127.105.1 / 1956.127.111 / 1956.127.139 / 1956.127.140 / 1956.127.150 / 1956.127.152), décors de théâtre de marionnettes (1956.127.273.2 à 8), costume de marionnettes (1956.127.388), marionnette à tringle et à fils (1956.127.744), accessoires de marionnettes (1956.127.745 / 1956.127.760.1-34 / 1956.127.769), chandeliers pour marionnettes (1956.127.759.1 à 8), estampes (1956.127.883 à 887).
 
Archives :
Fonds de l'enquête-collecte sur les théâtre de marionnettes : 32W/1-32W/292.
 
Musées Gadagne (Lyon) :
Collections et fonds documentaires du Musée des arts de la marionnettes.

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (MuCEM)

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRMUCEM_000203

Où consulter le document :

Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (MuCEM) - Centre de conservation et de ressources

Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (MuCEM) - Centre de conservation et de ressources

Liens