Inventaire d'archives : Compagnies des mines de Carvin et de Meurchin : fiches individuelles des mineurs.

Contenu :

Ce fonds se compose des fiches individuelles des mineurs nés avant 1900 des compagnies des mines de Carvin et de Meurchin (ces deux concessions, géographiquement très proches, étant instituées au même moment par le décret du 19 décembre 1860). Constituées par les compagnies minières elles-mêmes, elles permettaient le suivi nominatif de chaque employé. Suivant les cas, sont ainsi précisés les nom et prénom du mineur, son numéro de matricule, ses date et lieu de naissance, son parcours professionnel et ses différents postes. Des informations militaires ou personnelles (date de mariage, nombre et noms des enfants) sont parfois renseignées.
Si l'ensemble est lacunaire (les lettres A et B sont par exemple manquantes), il offre néanmoins une mine de données pour toutes recherches historiques et généalogiques.

Cote :

2008 30 1 à 5828 et 2013 26 1 à 981

Publication :

Archives nationales du monde du travail
2010-2020

Informations sur le producteur :

Compagnie des mines de Carvin
Compagnie des mines de Meurchin
* La concession de Carvin est instituée par le décret du 19 décembre 1860. Située au Nord du Bassin du Pas-de-Calais, elle s'étend sur 1 150 hectares. Elle est limitée au Sud par la concession de Courrières, à l'Est et à l'Ouest, par celles d'Ostricourt et de Meurchin.
De mai 1857 à 1907, quatre puits sont forés.
  • Le creusement du premier puits de la Compagnie des mines de Carvin est entrepris par la Société libre de recherche de Monsieur Grenier en mai 1857. L'extraction du charbon de type maigre commence en 1859. Le puits atteint la profondeur de 256 mètres. La fosse est détruite et noyée en 1918.
  • Le second puits est foncé en avril 1861, jusqu'à une profondeur de 299 mètres. L'extraction du charbon débute en 1863. Il devient la fosse 12 du groupe d'Oignies à la nationalisation.
  • Le creusement du troisième puits, appelé le puits Saint Louis, débute en mai 1867. De ce puits, les premiers charbons sont extraits en 1870. La fosse devient la fosse 13 lors de la nationalisation des mines. Après l'arrêt de l'extraction de la houille en 1943, les installations sont converties en centre de formation des jeunes mineurs.
  • Il faut attendre 35 ans après la création du premier puits de mine, avant que soit entreprit le fonçage du quatrième et dernier puits baptisé « Boudenoot » en 1902 au sud-est des trois autres, dans une partie encore vierge de la concession : le Mont Soleau. La mise en service de ce nouveau puits entraîne l'arrêt de l'exploitation des fosses 3 en 1907 et 2 en 1909. La fosse 1, située dans une autre partie du gisement, est arrêtée définitivement en 1909.
Les trois premières fosses sont caractéristiques des fosses du XIXe siècle, ce sont de petites installations. En revanche, la quatrième fosse est moderne. Le puits de 5 mètres de diamètre est parmi les plus importants du bassin du Nord-Pas-de-Calais. Le carreau très grand comporte toutes les installations propres à un siège d'extraction moderne : lavoir, usine à boulets, usine à briquettes, centrales électriques.
La production annuelle d'avant guerre voisine de 250 000 tonnes et en 1905, la Compagnie emploie 1 436 ouvriers. La grande majorité de l'extraction repose sur la Fosse Boudenoot.
La Première Guerre mondiale stoppe l'élan de la Compagnie qui est occupée par l'ennemi pendant toute la durée du conflit. Au moment de leur retraite, les Allemands anéantissent toutes les installations du jour et noient les travaux souterrains en dynamitant les cuvelages. Les pertes sont importantes. Il faut d'abord déblayer, avant de dénoyer les puits et reconstruire l'ensemble des installations (lavoir, usines à boulets). Le déblaiement est entrepris début 1919 et le dénoyage à la fin de l'année 1920. Celui-ci dure 2 ans.
En 1923, les nouvelles installations sont terminées. L'année 1924 voit la reprise de l'exploitation du charbon. La production journalière dépasse les 500 tonnes, soit plus de la moitié du tonnage d'avant guerre. La Centrale de Carvin assure seule l'alimentation des divers services de la Compagnie. En 1938, la Compagnie des mines de Carvin emploie 1 785 hommes.
La loi du 17 mai 1946, crée les Houillères du Bassin du Nord-Pas-de-Calais (HBNPC). La compagnie de Carvin avec celle d'Ostricourt constitue alors le groupe de Oignies, qui couvre une superficie totale de 3 517 hectares. La fosse produit 285 728 tonnes nette de charbon durant l'année 1951. Elle cesse d'extraire le 31 mars 1953. Le tonnage total extrait par cette fosse s'élève a un peu plus de 8 millions de tonnes. La fosse ne servira plus désormais que pour l'aérage de la fosse 24/25 d'Estevelles (Compagnie des mines de Courrières) jusqu'en 1969.
Devenu inutile, le puits est remblayé en mars 1969 et le chevalet est abattu en mars 1971. Les autres installations sont détruites dans les années qui suivent afin de libérer l'espace pour créer une zone industrielle. Le terril est enlevé à partir de 1975. Il est emmené par convois ferroviaires vers le lavoir de Fouquières pour être traité. Les charbons récupérés sont brûlés dans les centrales électriques des Compagnies d'Harnes ou de Courrières.
* La concession de Meurchin est instituée par le décret du 19 décembre 1860 en même temps que celles de Carvin, Annoeullin et Ostricourt, géographiquement très proches. En effet, située au Nord du Bassin du Pas-de-Calais, la concession des mines de Meurchin est limitée au Sud par la concession de Lens, à l'Est et à l'Ouest, par celles de Carvin et de Douvrin.
En 1854, la Société béthunoise Daquin et Compagnie installe des sondages à Haverskerque et à Saint-Venant (Nord-Pas-de-Calais). Elle entreprend aussi des travaux à Meurchin où elle trouve le charbon en janvier 1957. La concession des mines de Meurchin se compose de plusieurs puits dont le premier est foncé en août 1857. Cette fosse est le théâtre d'un douloureux accident en février 1872, causant la mort de huit mineurs. Les travaux de creusement de la seconde fosse commencent en 1864 mais celle-ci est rapidement noyée.
Le fonçage de la troisième fosse est entrepris en 1875. C'est la fosse la plus importante de la Compagnie. Le 1er septembre 1873, un second puits à 35 mètres du premier est foncé au sein de cette même fosse afin d'assurer l'aérage de celle-ci.
En 1879, la concession de Meurchin extrait 110 000 tonnes de charbon. En 1884, elle absorbe la concession d'Annoeullin. Vers la fin du siècle, la compagnie emploie 1 100 mineurs et produit 394 000 tonnes de charbon. En 1920, la Compagnie de Meurchin est rachetée par la Compagnie des mines de Lens.

Informations sur l'acquisition :

Ces fiches nominatives ont été confiées par l'Agence nationale de garantie des droits des mineurs en deux fois. Un premier lot est parvenu en 2008 (entrée 2008 30), complété en 2013 des lettres manquantes (entrées 2013 26 correspondant aux dossiers Du et V à Z). Les lettres A et B demeurent manquantes.
2008numéroviareprise_872Agence nationale pour la garantie des droits des mineurs (ANGDM)
Historique de conservation :
Les fiches individuelles qui constituent ce fonds ont été produites par les Compagnies des mines de Carvin et de Meurchin dans le cadre du suivi de leur personnel. Les changements institutionnels survenus autour des houillères (nationalisation et création de Charbonnages de France en 1946) ont eu pour effet de faire passer ces dossiers entre plusieurs mains, en particulier l'Agence nationale pour la garantie des droits des mineurs (ANGDM), qui les a enfin transférés aux Archives nationales du monde du travail en avril 2008 et en 2013.
Établissement public créé par la loi du 3 février 2004, l'ANGDM est l'héritière du Centre national de gestion des retraités (CNGR) créé en 1985. Elle est chargée de garantir les droits sociaux des anciens mineurs et de leurs ayants droit. Depuis la liquidation de Charbonnages de France survenue le 31 décembre 2007, elle a repris les obligations sociales de l'ex-employeur CdF envers ses salariés. C'est au titre de ses missions qu'ont été confiés à l'ANGDM la majeure partie des dossiers du personnel des anciennes compagnies minières, puis de Charbonnages de France : elle les conserve toujours aujourd'hui, à l'exception de ceux qu'elle a rétrocédés aux ANMT (à savoir les dossiers des mineurs nés avant 1900 des compagnies de Carvin-Meurchin, Béthune, Lens et Aniche - voir également les sources complémentaires présentées en introduction de cet instrument de recherche).

Description :

Mise en forme :
À leur arrivée aux ANMT, les fiches étaient conservées dans douze classeurs (entrée 2008 30) et classées par ordre alphabétique. Ce classement n'a pas été modifié : chaque fiche a toutefois été reconditionnée dans une sous-chemise.
Le travail de pré-tri a été réalisé par Andrée-Marie Dormion, secrétaire de documentation en 2008 et en 2009-2010 par Emmanuel Vandecavez, adjoint technique. Ces travaux ont permis par la suite la rédaction, par Adeline Markey archiviste du projet Mineurs du Monde de la Région Nord-Pas-de-Calais, d'un premier instrument de recherche en 2010.
L'inventaire de 2010 été revu et complété en 2019-2020 par Raphaël Baumard, conservateur du patrimoine, à l'occasion de la mise en ligne des dossiers individuels sur le site internet des ANMT. Il a à nouveau été complété cette année-là suite à l'indexation d'une deuxième partie des fiches (entrée 2013 26) par Charline Gouget et Timothée Dumontois.

Conditions d'accès :

Archives privées. Les fiches sont antérieures à la nationalisation des compagnies minières en 1946, à ce titre il s'agit d'archives privées.
Fonds communicable suivant les délais du Code du patrimoine par analogie avec les archives publiques, à savoir 50 ans à compter de la date du document au titre du respect de la vie privée. Pour les fiches contenant des informations médicales, le délai de communicabilité est portée à 120 ans à compter de la date du document ou 25 ans à compter de la date de décès si cette dernière est connue (Code du patrimoine, livre II).
Publiable sur internet

Conditions d'utilisation :

La reproduction et réutilisation des documents extraits du fonds sont libres, sous réserve des dispositions relatives aux droits de propriété intellectuelle et au respect de la vieprivée (voir les modalités d’application sur le site internet des ANMT).

Description physique :

Importance matérielle :
5.60

Ressources complémentaires :

- Dossiers individuels de mineurs.
À l'exception des dossiers des mineurs nés avant 1900 des compagnies d'Aniche et de l’Escarpelle (entrée 1994 8), Carvin-Meurchin (entrée 2008 30), Béthune (entrée 2013 24) et Lens (entrée 2006 1), conservés par les Archives nationales du monde du travail (Roubaix) et intégrablement consultables en ligne, le reste des dossiers des mineurs du Nord-Pas-de-Calais est conservé au sein de l'Agence nationale pour la garantie des droits des mineurs (ANGDM), 23 Avenue de la Fosse, 62221 Noyelles sous Lens (Tél : 03.21.79.48.48).
- Sources sur les compagnies des mines de Carvin et de Meurchin.
Archives nationales du monde du travail (ANMT) : voir la recherche thématique en ligne "industrie extractive".
Archives départementale du Pas-de-Calais : photographies des Compagnies des mines d'Ostricourt, Carvin, Courrières, Bruay, Liévin, Lens (10 Fi).
Centre historique minier de Lewarde (Nord) : contacter le centre des ressources documentaires.

Références bibliographiques :

(entre parenthèse, la cote de l'ouvrage disponible aux ANMT)
GARIN (Henri), Les mines, édition Que sais-je, Presses Universitaires de France,1969. (H 2702)
GILLET (Marcel), Les Charbonnages du Nord de la France au XIXe siècle, édition Mouton, 1973. (H 35)
KOURCHID (Olivier), KUHNMURCH (Annie), Les Mines et les cités minières du Nord et du Pas-de-Calais, photographiées aériennes de 1920 à nos jours, PUL, Lille, 1990.
Guide des Houillères du Nord et du Pas-de-Calais, édité par "Le Nord Charbonnier" et "Le Nord industriel", 1936. (H 796)
Le charbon une histoire d'hommes, Historia, hors série numéro 9610 H, 1996.
Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais, 250 ans d'histoire, Houillères du Nord-Pas-de-Calais, Douai, 1977.

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRANMT_IR_2008_30_2013_26

Où consulter le document :

Archives nationales du monde du travail - ANMT

Archives nationales du monde du travail - ANMT

Liens