Inventaire d'archives : Armement terrestre: Atelier de construction de Roanne: Entretien et réparation de véhicules blindés et armements d'origine...

Titre :

Armement terrestre: Atelier de construction de Roanne: Entretien et réparation de véhicules blindés et armements d'origine américaine (1943-1964)

Contenu :

Documents concernant l'entretien et la réparation de véhicules blindés et armements d'origine américaine.
Le fonds comprend principalement des documents d’origine américaine (manuels de réparation, notices d’entretien) concernant en particulier les blindés Patton mais aussi d'autres matériels (automitrailleuses, mitrailleuses etc), ainsi que les traductions françaises de certains documents pour permettre l’entretien des matériels au sein des ateliers de l'ARE.
Table des sigles
-AA : Anti-aérien
-AFN : Afrique du nord
-AMX : Atelier de construction d’Issy-les-Moulineaux
-ARE : Atelier de construction de Roanne
-ARL : Atelier de construction de Rueil
-Cal : Calibre
-BM : Bulletin modificatif
-DEFA : Direction des études et fabrications de l’armement
-L O : Lubrification Order
-MIL : Military Spefication
-MWO : Modification Work Order
-ORD SNL : Ordnance Stock Number List
-OTAN : Organisation du traité de l’atlantique nord
-TB : Technical Bulletin
-TM : Technical Manual

Cote :

AA/23/3/H/8

Publication :

Service historique de la Défense
Version de Mai 2011. La présente édition annule et remplace les versions antérieures de l’inventaire n°23.
Châtellerault

Informations sur le producteur :

producteur: Fonds de l'Atelier de Construction de Roanne (ARE), Atelier des chars moyens, Bureau technique
L’Atelier de Construction de Roanne vit le jour au cours de la guerre 1914-1918. Il s’agissait de rassembler, en les éloignant de Paris, les éléments épars de la fabrication en grande série des obus, notamment de 75 mm et de 155 mm en un même lieu. Trois grands bâtiments composaient l’usine et furent dénommés respectivement Marne, Verdun et Somme. En novembre 1918, l’effectif de l’établissement atteignait alors 16 700 ouvriers constitué également d’une partie de travailleurs étrangers : Espagnols et Chinois. De 1920 à 1936, la production d’obus fut limitée à quelques petites séries (75 mm modèle 1915 et 1917, obus de 105 mm modèle 1914, 135 modèle 1930) et à la remise en état d’obus provenant de différents dépôts et notamment de la poudrerie de Sorgues. L’effectif de l’établissement chutait pour se stabiliser à 1500 personnes au cours de l’entre-deux-guerres. Durant l’Occupation l’établissement entreprit des fabrications civiles : réparations de wagons, machines-outils et tracteurs agricoles. A l’issue de la seconde guerre mondiale, l’établissement se reconvertit progressivement en atelier de réparation de chars légers américains et de chars moyens anglais. Une fonction particulière fut ainsi assignée à chaque bâtiment : Le groupe Somme rassemblait une fonderie, chaudronnerie, pignonnerie et mécanique. Le groupe Marne accueillait la fabrication des caisses de blindés, montage, réparation et conditionnement. Le groupe Verdun abritait les services administratifs. A côté de ces ateliers, un vaste terrain d’essais permettait de réaliser les essais des matériels terminés. L’ensemble était desservi par un port particulier sur le canal de Roanne à Digouin et par un embranchement ferroviaire relié à la ligne SNCF Paris-Saint-Etienne. Dès la fin de la seconde guerre mondiale la France voulu recouvrer son indépendance en matière d’armement en concevant des matériels nationaux. Aussi la construction de chars d'origine nationale fut-elle vitale pour l'industrie française. Cependant l’abondance de matériels de surplus d’origine américaine d’une part et l'état financier de la France ne facilitèrent pas la tâche des ingénieurs qui furent chargés de créer de nouvelles armes. L’atelier de consruction se spécialisa ainsi dans l’entretien et la réparation de véhicules blindés livrés par les Américains. L'arrivée de ces matériels fut une conséquence de l'histoire d'après-guerre. Après l'accord à Yalta sur le partage des zones d'influence et la capitulation allemande, des tensions internationales provoquées par la guerre froide se firent jour. Les Etats-Unis tenaient à constituer face au bloc de l'Est une Europe occidentale capable de se défendre… Ce fut dans cette intention que le général Georges Catlett Marshall, devenu secrétaire d'Etat en 1947, lançait un plan de soutien à la reconstruction économique et militaire de l'Europe. La France acceptait le plan Marshall et entre autres dotations reçut un grand nombre de véhicules, dont les chars Patton neufs dont elle équipait les régiments de cuirassiers et de dragons. Lorsqu'éclata la guerre de Corée en 1950, les Américains eux aussi travaillaient à la mise au point d'un nouveau blindé. Mais devant l'impérieuse nécessité d'aligner au plus vite un char « moyen » sur le terrain des combats, ils improvisèrent un ensemble hybride : une tourelle-canon nouvellement créée montée sur le chassis éprouvé du modèle M-26 Pershing : ainsi naquît le M-47. Le choix du nom de Georges Smith Patton, l'un des grands chefs militaires américains spécialiste de l'arme blindée, allait de soi pour baptiser ce char entièrement fabriqué aux Etats-Unis. Plusieurs modèles portèrent ce nom, celui qui intéressait l'ARE fut le premier de la lignée : Patton-1. En fait ce matériel n'intervint pratiquement pas en Corée, mais il allait contribuer à renforcer les forces européennes. Les force françaises utilisèrent le Patton au moins jusqu'en 1968, en même temps que les derniers AMX-13 et les premiers AMX-30. Comme tous les blindés, le Patton s'usait et avait besoin d'entetien (son point faible étant l'embrayage).La chaîne de réparation Patton redonnait une jeunesse aux blindés américains de 1958 à 1968, sans qu'on puisse préciser le nombre de matériels… Parallèlement, les ingénieurs français mettaient au point le char léger AMX-13. En 1952, la mise en fabrication des chars AMX-13 débutait à Roanne. Les premiers chars furent livrés en 1953. L'ARE se lançait également dans la fabrication d'autres modèles de la famille AMX-13 : l’automoteur de 105 mm, un véhicule transport de troupe, un obusier automouvant de 155 mm… Durant le second semestre 1958, les premiers Patton arrivèrent et furent démontés, étudiés ; on procédait en même temps à la traduction et à l'analyse de la documentation technique américaine : gammes de retouche, fiches de contrôle, listings de pièces détachées, cotes d'usure… Devant l'importance totale de la charge, L'ARE dut confier en sous-traitance la réparation des moteurs Cadillac à l'atelier de construction de Limoges. L'ARE fut chargé d'assurer la totalité des reconstructions des matériels blindés de type Patton, ainsi que des commandes de réparation de chars M-47, pour le compte de la République Fédérale Allemande. En 1964, l'ARE fut chargé de la construction des chars de 30 tonnes, puis de leur réparation profonde, et en 1970 de la construction des véhicules de la nouvelle famille AMX10 en alliage léger. A la création du GIAT en 1971, l'ARE fut désigné comme maître d'œuvre, au sein du GIAT, de la fabrication des blindés pour l'armée française et l'exportation.
Les chars de bataille « Patton » : Après la seconde guerre mondiale, la France comme de nombreux pays alliés avait dans ses rangs des blindés qui étaient presque tous d'origine américaine. Le char de bataille M-46 Patton Le char M-46 Patton fut le premier char d'assaut de la série portant le nom du général Patton. Version modernisée du M-26 Pershing, le char de bataille M-46 Patton fut un modèle de transition entre le M-26 et le M-47 Patton. Il conservait l'avant et la tourelle du M-26 mais il était armé d'un nouveau canon de 90 mm M-3 A-1. Plus de 800 furent produits sur la base du M-26 équipé d'un nouveau moteur et d'une nouvelle transmission, d'un système de tir amélioré ainsi qu'une suspension revue. Il équipa l'armée française à partir de 1954 mais fut remplacé par le M-47 dès l'année suivante. Le char de bataille M-46 Patton était armé d’un canon de 90 mm M-3 A-1, d’une mitrailleuse de caisse de 7,62 mm, d’une mitrailleuse antiaérienne de 12,7 mm. Son moteur était un Continental AV-1790-3 V-12 à essence de 810 chevaux. Sa vitesse était 65 km/h. Son équipage était de cinq hommes. Son poids était de 48 tonnes. Dès 1955, ce char vieillissant et dépassé techniquement fut remplacé par le Patton M47.
Le char de bataille M-47 Patton Développé par la firme Chrysler, le M-47 Patton entrait en service en 1950, mais ne fut pas engagé au cours de la guerre de Corée. En 1953, les premiers M-47 furent livrés à la France dans le cadre de l'OTAN au titre du PAM (Plan d'Assistance Militaire) et affectés au 501ème régiment de chars de combat. Les chars M-47 français furent utilisés lors la crise du canal de Suez en Egypte (1956) mais ne rentrèrent pas en action. Un millier d'engins équipa pratiquement tous les régiments blindés de l'Armée Française jusqu'à la fin des années soixante. Quelques exemplaires terminèrent leur carrière peints en blanc comme polygones de tir dans les camps de manœuvres. Le M-47 Patton se caractérisait par des innovations techniques : - un système de transmission cross-drive qui combinait un convertisseur de couple (qui remplaçait à la fois l'embrayage et la boite de vitesse) et un ensemble de trains épicycloïdaux (qui remplaçait à la fois les réducteurs et le différentiel) ; - un pilotage très simplifié. Les commandes consistaient en un petit levier style « manche à balai », un accélérateur et une pédale de frein ; - un télémètre stéréoscopique ; - un système infrarouge de conduite de nuit. Le Patton disposait également d'un canon puissant pouvant tirer un large éventail de projectiles et d'un excellent système de suspension. Ses défauts majeurs étaient son encombrement important, le rendant difficile à camoufler et à transporter, sa consommation d'essence importante et revers de la médaille, sa sophistication rendant délicate la maintenance. Son équipage était composé de cinq hommes. Il était armé d’un canon de 90 mm (vitesse de l’obus : 1250 m/s), d’une mitrailleuse coaxiale de 7,62 mm, d’une mitrailleuse de 7,62 mm de capot et d’une mitrailleuse de 12,7 mm antiaérienne sur le toit de la tourelle. Il emportait 71 obus de 90 dont 11 en tourelle. Son blindage allait de 13 à 102 mm. Il était équipé d’un poste radio SCR-528 (chef de peloton) ou SCR 528. Il mesurait 8,65 mètres de long, 3,51 mètres de large et 3 mètres de haut. Son poids était de 44,5 tonnes en ordre de combat. Sa pression au sol était de 0,92 kg/cm². Sa puissance massique était de 18 chevaux/tonne. Son moteur Continental V-12 à essence refroidi par air développait 810 chevaux à 2600 tours/minute et l’emmenait sur route à 48 km/h. Son autonomie était de 6 à 9 heures ou 170 km.
Le char de bataille M-48 Patton Le char de bataille M-48 Patton remplaça le char M-47 dans l'US Army vers 1953 comme char moyen. Armé d'un canon de 90 mm, il fut décliné en de nombreuses versions successives (désignées A-1 à A-5) et livré à de nombreux alliés des États-Unis. Il fut ainsi utilisé au combat par le Pakistan, Israël, l'Iran, la Jordanie, le Liban et durant la Guerre du Viêt Nam par l'US Army. Le char de bataille M-48 avait un équipage de quatre hommes. Il mesurait 9,15 m de long, 3,63 m de large et 3,05 m de haut. Il pesait 52 tonnes. Son blindage était au maximum de 120 mm. Il était armé d’un canon de 105 mm M-68 à âme rayée (54 obus), d’une mitrailleuse M-2HB de 12,7 mm (3000 cartouches), d’une mitrailleuse M-240 de 7,62 mm (10000 balles). Son moteur était un Diesel Continental AVDS-1790 de 690 chevaux. Sa suspension était constituée de barres de torsion.

Informations sur l'acquisition :

Historique de conservation :
Les archives ont été versées au Centre des Archives de l’Armement par l’ARE en 1972 dans le cadre des entrées par voie ordinaire.

Description :

Critères de sélection :
Des éliminations ont été réalisées, elles concernaient des documents en double ainsi que des catalogues et nomenclatures de pièces détachées. Il a été éliminé 3,63 ml.
Mise en forme :
Le fonds a été classé par typologie de document. L'archiviste a repris les intitulés de documents tels qu'ils se présentent sur les documents d'époque sans en corriger les fautes de syntaxe et de grammaire anglaise.

Conditions d'accès :

Archives publiques
La communication des documents s’effectue en salle de lecture et selon la législation en vigueur (la loi du 15 juillet 2008 sur les archives) fixant les délais de communicabilité des documents et les possibilités de dérogation.

Conditions d'utilisation :

La reproduction des documents s’effectue selon leur état de conservation. Il est possible d’obtenir des photocopies et des numérisations.

Langues :

français, allemand et anglais.

Description physique :

Importance matérielle :
5,70 mètres linéaires.
Au terme du classement, le fonds comporte 39 cartons.

Ressources complémentaires :

Centre des Archives de l'Armement et du Personnel - Châtellerault
Série 1 H 1 Collection de documents concernant les engins blindés (1920-1978), inventaire n° 503, 1986. L’article 31 porte sur les chars Patton M-46, M-47 et M-48 : caractéristiques et documentation photographique.
Série 3 H 8 Char Patton M-47 (1916-1974), inventaire n° 527, 1988. Cet inventaire porte uniquement sur le char Patton M-47 et rassemble une grande partie des tracés de construction utilisés à l’ARE.

Références bibliographiques :

Ouvrage
BARRAS (Michel), Histoire de l'Arsenal de Roanne 1916-1990, Editions lyonnaises d'art et d'histoire, 1998, 350 p.
ZALOGA (Steven), LAURIER (Jim) : « Los carros medios M47 y M48 Patton », Carros de combate Osprey Military n° 16, p. 3-16.
Site Internet
Chars français : http://www.chars-francais.net/[en ligne], disponible sur l’URL http://www.chars-francais.net/ (consulté le 11/01/2011).

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Châtellerault

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRSHD_REP_AA3H823

Où consulter le document :

Ministère des Armées - Service historique de la Défense (SHD)

Liens