Inventaire d'archives : Plans et dessins d'architecture du fonds ancien de l'Hôtel-Dieu de Paris.

Contenu :

Le fonds se compose de 943 plans. Les premiers concernent l'hôtel-Dieu de Paris, ses bâtiments, ses propriétés , dans l'île de la Cité et sur la rive gauche de la Seine, ses cimetières (dans l'enclos de la Trinité, aux Innocents, au lieu-dit Clamart au faubourg Saint-Marcel) ; viennent ensuite les pièces provenant des fonds des établissements dépendants de l'Hôtel-Dieu (Saint-Louis, Saint Marcel, Sainte-Anne, Sainte-Valère, prieuré de Saint-Julien-le-Pauvre) auxquelles font suite les plans relatifs au nouveau bâtiment, élevé en 1740 rue Saint-Pierre-aux-Bœufs, pour servir à loger le Bureau de l'Hôtel-Dieu et ses archives. Les plans correspondant aux maisons appartenant à l'Hôtel-Dieu dans Paris, forment une masse importante. Les articles qui se rapportent aux biens hors Paris sont un peu moins nombreux. A la suite, il y a eu des additions diverses comme les dessins d'architecture ou techniques, des plans tirés des registres de délibérations de 1786 à 1789, des papiers du cardinal de Noailles (archevêque de Paris), enfin ceux qui viennent du fonds des Incurables.

Cote :

CND/1 à 943

Publication :

Archives de l’AP-HP
2021

Informations sur le producteur :

Hôtel-Dieu (hôpital)
Hôtel-Dieu (hôpital)
En dépit d'une légende tenace qui tend à en attribuer la fondation à l'évêque saint Landry au VIIe siècle, la plus ancienne mention de l'hôtel-Dieu de Paris remonte à 829.
Jusqu'au début du XVIe siècle, l'Hôtel-Dieu est placé sous l'égide du clergé, en particulier des chanoines de Notre-Dame. Un arrêt du Parlement de Paris du 2 mai 1505 en confie l'administration à un comité composé de huit commissaires laïques mandatés pour la gestion financière de la structure. Au début du XVIIe siècle, l'hôpital bénéficie de quelques agrandissements sous la conduite des architectes Claude Vellefaux et Christophe Camard. Il accueille en 1718 près de 2 500 malades, pris en charge par des ecclésiastiques et des religieuses et visités par des chirurgiens. Depuis le règne de Louis XIV, le Bureau des administrateurs, composé de notables de la bourgeoisie, est placé sous l'autorité morale de l'archevêque de Paris, des premiers présidents et procureurs des cours souveraines et des premiers magistrats de la cité.
Au cours du XVIIIe siècle l'Hôtel-Dieu est ravagé par de nombreux incendies : en 1718, en août 1737 puis de nouveau en 1742. Mais surtout, il est la proie des flammes pendant près de onze jours consécutifs en décembre 1772. À la suite de ce dernier sinistre ayant entrainé la destruction de la quasi-totalité des bâtiments situés sur l'île de la Cité, les administrateurs envisagent de fermer l'Hôtel-Dieu et de le reconstruire sur un autre site. Finalement, le projet est abandonné, les administrateurs  se bornent à l'exécution de travaux de restauration et de reconstruction sur les anciennes fondations. Il faut attendre le XIXe siècle pour la reconstruction complète.
Pendant la Révolution, l'hôpital est rebaptisé Grand hospice d'humanité ou encore Maison de l'humanité. En 1801, il est intégré dans l'ensemble des établissements charitables et hospitaliers placés sous la tutelle du Conseil général des hospices de Paris. En 1802, l'Hôtel-Dieu fait l'objet de travaux d'agrandissement et gère plus de 2 200 lits dont une grande partie affectée notamment aux maladies aiguës.
Au fil des siècles, l'Hôtel-Dieu s'est très fortement étendu : outre ses bâtiments le long de la Seine, sur le parvis de Notre-Dame, il s'est implanté sur le Petit-Pont enjambant le petit bras de la Seine, puis le long de la rue de la Bûcherie, sur la rive gauche du fleuve. Il dispose par ailleurs d'un domaine foncier considérable, bâti et non bâti, dans et hors Paris, qui lui procure des ressources non négligeables. Il dispose enfin d'annexes pour accueillir certaines catégories de malades :
- l'hôpital Saint-Louis, construit hors les murs au début du XVIIe siècle, a pour vocation d'accueillir les "pestiférés", scorbutiques et malades contagieux de toutes espèces que lui adresse la maison mère. D'abord ouvert de manière intermittente, en fonction des besoins, il devient un hôpital permanent à compter du 1er mars 1773, mais conserve jusqu'à l'époque révolutionnaire son lien administratif avec l'Hôtel-Dieu, qui l'approvisionne en vivres. Il est temporairement rebaptisé hospice du Nord pendant la Révolution ;
- l'hôpital de la Santé ou Sainte-Anne : installé sur le chemin de Gentilly vers 1607-1608, il devient un sanitat (maison de santé) pour les femmes et filles contagieuses, puis est utilisé comme annexe pour les convalescents de l'Hôtel-Dieu, qui le transforme en ferme ; une partie des terres est cultivée, la propriété admet également les bestiaux destinés à la boucherie et les bâtiments servent d'entrepôt pour les blés et de hangar pour les peaux de moutons. Les pavillons inachevés prévus pour l'accueil des malades sont aménagés en maison de repos pour religieuses. En 1767, l'hôpital Sainte-Anne est brièvement contraint d'accueillir des scorbutiques et des "gens de force" de Bicêtre, c'est-à-dire des aliénés et prisonniers envoyés là par l'Hôpital général ; mais l'Hôtel-Dieu remporte son procès contre ce dernier et Sainte-Anne redevient une ferme lucrative. En 1824 cependant, la ferme Sainte-Anne dont les bâtiments s'effondrent devient une annexe de l'hôpital Bicêtre, et on y envoie les aliénés les plus calmes pour la remettre en état et relancer l'activité agricole ;
- l'hôpital des Incurables : élevé de 1634 à 1639 à Paris, il est destiné au soin des infirmes ou des malades atteints d'affections chroniques et générales incurables.
La démolition de l'ancien Hôtel-Dieu est décidée en 1861, et ses vestiges sont  détruits en 1877, alors qu'est inauguré le nouvel Hôtel-Dieu, de l'autre côté du parvis de Notre-Dame, là où il se trouve encore aujourd'hui. Toutefois l'ancien Hôtel-Dieu n'est pas intégralement démoli. Les bâtiments situés sur la rive gauche de la Seine, rue de la Bûcherie, subsistent jusqu'en 1909 et portent le nom d'Hôtel-Dieu annexe Bûcherie. Une plaque rappelle leur précédente affectation.

Informations sur l'acquisition :

2023-03-09 versement numéro entree_000002650 via Hôtel-Dieu (hôpital)
Historique de conservation :
L'Hôtel-Dieu de Paris avait le plus grand intérêt à conserver en parfait état les titres établissant ses droits et ses possessions dans Paris, dont découlaient une bonne part de ses ressources indispensables pour assurer le soin des pauvres, des enfants délaissés, des déshérités de toutes sortes qui constituaient sa raison d'être. En 1591, le Bureau de l'Hôtel-Dieu, préoccupé d'inventorier les titres de l'établissement, charge Jacques Coignet et Claude Daubray, secrétaires du roi, tous deux administrateurs de la maison, de préparer cette opération. En 1708, le Bureau adopte le principe d'une décision qui conduira au plus important des inventaires, le dernier de l'Ancien Régime concernant tous les titres qui sont dans les archives de l'Hôtel-Dieu. Cet inventaire est publié à partir de 1722. Après la Révolution, l'hôpital se trouve doté d'une structure entièrement renouvelée. La multitude des maisons charitables parisiennes s'était évanouie définitivement en faveur d'une administration unitaire : de nouveaux plans sont donc faits et on dote l'inventaire de 1722 d'un supplément.
Les titres dont il s'agit étaient conservés en liasses mêlant écrits et figures explicatives ou justificatives. Les liasses recevaient une cote avant d'être rangées en layettes (sortes de cartonniers). Ces indications étaient portées au dos des plans où elles figurent encore. Malgré des pertes consécutives aux vicissitudes des temps, et tout mutilé qu'il soit après l'incendie lié à la Commune le 25 mai 1871, le fonds des liasses de l'Hôtel-Dieu conservé aux archives de l'AP-HP garde encore une importance certaine.
Sous l'impulsion de Marcel Candille, dans un souci de préservation des plans dont le grand format s'accommodait mal de l'enliassement, on les a extraits de leur contenant d'origine, restauré les plus abîmés, puis on les a rangés dans des meubles de conservation adaptés. Quelques-uns cependant sont restés dans leur liasse d'origine quand l'extraction s'est révélée impossible.
 

Description :

Mise en forme :
Les plans ont été extraits des liasses en suivant l'ordre numérique de celles-ci. Chaque plan a reçu un numéro unitaire à partir de 1, et s'est vu apposer une étiquette, toujours présente aujourd'hui, indiquant son numéro propre, le numéro de la liasse de provenance, afin de faciliter l'accès aux pièces écrites qui l'accompagnent et l'explicitent.
Les campagnes de reconditionnement des liasses ont eu quelques conséquences sur leur numérotation : certaines, très volumineuses, ont été éclatées en plusieurs boites, ce qui rendait leur gestion particulièrement ardue, les outils informatiques s'accommodant mal de cotes identiques affectées à plusieurs articles. Lors du déménagement de 2019, le parti a été pris de recoter chaque boite de 1 à 583, en établissant une table de concordance avec le numéro originel des liasses.
Chaque notice mentionne ainsi le numéro originel de la liasse dont est extrait le plan, et la cote de rangement correspondante, sous la forme HD/... Lorsqu'un plan est demeuré dans la liasse, la notice l'indique en fournissant le numéro de la liasse et la cote de rangement correspondante. Ce sont les cotes HD/ qu'il convient d'utiliser pour commander les documents.

Conditions d'accès :

Tous les plans ont été numérisés et sont accessibles uniquement sous ce format.
Publiable sur internet

Ressources complémentaires :

Le fonds de l'Hôtel-Dieu est décrit au travers de plusieurs instruments de recherche :
- Candille (Marcel), Catalogue des plans et dessins d'architecture du fonds de l'ancien Hôtel-Dieu de Paris, avec quatre études critiques sur les inventaires des archives de l'Assistance publique, 1973 [1975], 692 p. C'est de cet ouvrage que procède le présent inventaire au format numérique ;
- Comptes de l'Hôtel-Dieu au XVIIIe siècle : https://aphp-diffusion-prod.ligeo-archives.com/archives/fonds/FRAPHP075_000796 ;
- Inventaire des titres de l'Hôtel-Dieu, commencé en 1722 : 995W/1-995W/13 ;
- Inventaire de l'ancien fonds de l'Hôtel-Dieu dit "inventaire Brièle", tome 1, 1866 [réimpr. 1882].
Voir en priorité les liasses dont ont été extraits les plans : HD/1-HD/583.

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAPHP075_000973

Institutions :

Hôtel-Dieu (hôpital)

Type de document :

plan

Où consulter le document :

Département des patrimoines culturels - Archives et Musées de l'AP-HP

Liens