Le rôle et les attributions des contrôleurs financiers :Le contrôle
Le rôle du contrôleur financier dans chaque administration se présente sous deux aspects
différents. Toute mesure ayant pour effet d'engager une dépense doit être présentée au visa du
contrôleur. De plus toute proposition soumise à l'avis ou au contreseing du ministre des
Finances doit être accompagnée de l'avis du contrôleur.
Sa tâche consiste en priorité à examiner les propositions d'engagement des dépenses ordinaires
(titres III et IV) et les propositions d'affectation des autorisations de programme (titre V et
VI), les conventions passées avec des organismes publics ou privés ou d'autres administrations
et comportant, immédiatement ou à terme des incidences financières, et les marchés publics et
les commandes. Il procède en outre à l'examen et a des observations éventuelles pour tous les
projets de textes réglementaires ayant une incidence financière, au contrôle des emplois et de
la réalité des vacances, au visa des notices d'ouverture de concours administratifs, au visa des
arrêtés et décisions concernant la situation des personnels (recrutement, prise en charge,
nominations, promotions, réductions d'ancienneté, indemnités et primes d'installation,
mutations, détachement, etc), au visa des nombreux ordres de missions, au visa des ordonnances
de paiement et de délégation ; il veille au suivi comptable des dotations éventuellement
abondées par des transferts en provenance d'autres départements ministériels ou par des fonds de
concours et diminuées de transferts au bénéfice d'autres ministères et d'annulations de crédits
et procède au visa des titres de recettes etc.
Toutes les propositions d'engagement de dépense soumises au visa du contrôleur doivent être
accompagnées des justifications nécessaires et d'une fiche signée par le chef de service chargé
de la gestion du crédit intéressé indiquant l'objet de la dépense projetée, son évaluation,
l'imputation budgétaire et la disponibilité du crédit. Le contrôleur appose, après
justifications supplémentaires s'il y a lieu, son visa tant sur le document devant entraîner
engagement de dépenses que sur la fiche qui l'accompagne ; ce visa est daté et numéroté par
référence au numéro d'enregistrement sur le carnet d'arrivée (décret 15 juin 1923, art. 2-3). Si
les dépenses dont l'engagement est présenté à son visa lui paraissent entachées d'irrégularités,
le contrôleur doit refuser de donner la formalité. L'instruction du 1er mars 1912 avait précisé
les caractères du refus de visa. En s'abstenant de viser, le contrôleur financier manisfeste son
désaccord avec le service qui propose une dépense. Cette abstention n'a cependant pas la même
signification que le refus de visa formellement exprimé et dûment motivé. Elle intervient bien
souvent, dans la pratique, lorsque le manque d'information ne permet pas au contrôleur de juger
à première vue de l'irrégularité certaine d'une proposition. Le refus formel de visa ne doit
intervenir qu'en cas d'imputation irrégulière de la dépense, d'absence ou d'insuffisance de
crédits disponibles, d'inexactitude flagrante de l'évaluation de la dépense, de violation des
dispositions d'ordre financier des lois et règlements, non conformité des mesures proposées avec
le budget voté par les Chambres, non application ou violation des textes concernant le statut de
la Fonction publique.
Sans être irrégulières au sens propre du terme, certaines mesures peuvent comporter des
réserves d'ordre financier que le contrôleur peut formuler sous la forme d'iun visa avec
observations ou réserves qui peut parfois retarder le dénouement de l'opération engagée ou, plus
simplement, constituer un avertissement aux services concernés. Il peut également différer son
visa laissant ainsi le soin au service en cause
d'amender laproposition d'engament, l'arrêté ou la décision dans le sens indiqué par le
contrôle.
La participation à la préparation du budget
Le contrôle n'est pas l'unique tâche du contrôleur financier. Il participe activement à la
préparation du budget du ministère concerné. Dès le début de l'année, des esquisses budgétaires
sont établies par la direction du Budget, en liaison avec les contrôles, pour amorcer la
préparation de la loi de finances de l'année suivante. Il participe encore à la préparation
directe de la première phase de la conférence budgétaire avec la lettre de cadrage du Premier
ministre, l'établissement des fiches "mesures acquises et mesures nouvelles" qui préparées par
le bureau du budget du ministère dépensier lui sont comuniquées, puis à la seconde phase
sanctionnée par la "lettre plafond" du Premier ministre.
Le rôle d'informateur
Le rôle d'informateur affirmé par la loi de 1922 n'a cessé de se développer parallèlement à
l'extension continue des compétences et des responsabilités du ministre du Budget. Dans cette
tâche d'information, le contrôleur a deux interlocuteurs : la direction du Budget et la Cour des
comptes. Outre l'obligation permanente qui lui est faite de signaler à tout moment à la
direction du Budget toute irrégularité ou erreur, il fournnit à la première des états
trimestriels des crédits de paiement (dépenses ordinaires et dépenses en capital), un état
récapitulatif annuel des crédits consommés, des tableaux des effectifs et des vacances d'emplois
du Département ministériel contrôlé, des notes particulières sur les risques d'insuffisance de
crédits, des études ou analyses concernant, entre autres, les projets de restructuration des
Services, de concentration, ou de suppression de certains d'entre eux, enfin et surtout un
rapport annuel analysant l'exécution du budget du ministère contrôlé, exposant les résultats de
ses opérations et les propositions qu'il a à présenter.
Il doit d'autre part mettre à la disposition de la Cour des comptes toutes les informations
utiles aux magistrats chargés d'établir un rapport annuel sur la gestion des Départements
ministériels en vue d'une insertion dans le rapport d'ensemble de la Haute Juridiction et de
préparer les référés.
Participation du contrôleur financier aux travaux de divers comités ou
commissions
De droit ou de fait, le contrôleur participe à un certain nombre de commissions où sa présence
est utile voir indispensable. Le contrôleur est, par exemple, membre de droit des commissions
spécialisées des marchés. Il est aussi sollicité par les commissions spécialisées du génie civil
ou du bâtiment. il participe aussi aux missions de la commission ministérielle de l'informatique
et de la bureautique (COMIB) et au comité médical institué auprès de l'administration
centrale.
Le contrôleur fait aussi partie de diverses commissions ministérielles spécifiques ou de
comités de contrôle comme le conseil de gestion du Fonds de la formation professionnelle et de
la promotion sociale.
Il participe enfin à des groupes de travail animés par la direction du Budget comme par
exemple, le comité de refonte de la documentation des contrôleurs ou le goupe de travail
traitant de la réforme de la nomenclature.
Le rôle de "conseiller financier
Le rôle de "conseiller" est le pendant des tâches austères de contrôle. L'instruction de 1924
soulignait que les "contrôleurs doivent être pour les chefs de ces administrations de véritables
guides qui, étrangers aux préoccupations particulières des services, les mettent en garde contre
les conséquences de certaines décisisons et leur signalent les cas où leur responsabilité peut
se trouver mise en cause". A la charnière et de l'administration et de la direction du Budget,
le contrôleur peut attirer l'attention sur les défauts, le coût ou le peu d'utilité de certaines
mesures nouvelles, faire les remarques de fond et de forme concernant les projets de textes
réglementaires, donner son avis sur les moyens de réaliser au meilleur coût les projets
envisagés, suggérer des réformes de structures administratives permettant de mieux gérer et de
répondre aux exigences de productivité des services administratifs.