Inventaire d'archives : Fonds Armand Lambert

Contenu :

Le fonds, très succinct, est composé des manuscrits de publications d’Armand LAMBERT. Il comprend des travaux de rédaction d’ouvrages ou d’articles, de traduction ainsi qu’un cours d’astronomie. Un petit dossier porte par ailleurs sur le décès de François LANCELIN.

Cote :

06 AO 001-006

Publication :

Agence Bibliographique de l'Enseignement Supérieur
2018

Informations sur le producteur :

Armand LAMBERT (1880-1944)
Enfance et formation
Armand LAMBERT est né le 19 avril 1880 à Neuilly-sur-Seine. Il est le fils de Bernard LAMBERT, négociant, et de Rosalie STERN. Armand LAMBERT est le benjamin d’une fratrie de cinq enfants.
Boursier de doctorat à la Sorbonne, il est reçu en 1905 au concours de l’agrégation des sciences mathématiques. Puis en novembre 1907, il soutient avec succès sa thèse de doctorat Sur le développement de la fonction perturbatrice des planètes. Le jury est composé de Paul APPELL, président, Henri POINCARE et Jacques HADAMARD.
Déroulement de carrière et postes occupés
Il entre à l'Observatoire de Paris comme élève astronome le 18 juillet 1906 sous la direction de Maurice LOEWY. Pendant un an, il travaille au Bureau des calculs qui, à cette époque, centralise et révise les réductions des observations effectuées dans les divers services d'astronomie de position.
Après un stage d'instruction aux équatoriaux visuels, au grand méridien, à la lunette Gambey, il est affecté au service du cercle méridien du jardin (cercle Bischoffsheim) où se poursuit la plus grande partie de sa carrière d'observateur.
Le 1er avril 1908, il est nommé astronome adjoint. Puis il est choisi le 1er novembre 1919 par Henri ANDOYER comme chargé de conférences d'astronomie et de travaux pratiques à la Sorbonne où il assurera des cours jusqu’à sa radiation des cadres en 1941.
Après avoir dirigé le Service horaire de l’Observatoire de Paris, Armand LAMBERT devient, en 1927, chef du Service méridien et des longitudes et, en 1929, il est adjoint au directeur du Bureau International de l'Heure. Il est nommé astronome titulaire le 18 mai 1930.
Travaux de recherche
Les travaux d’Armand LAMBERT ont été de trois ordres : les travaux théoriques et, particulièrement, de mécanique céleste ; les travaux d'observations astronomiques ; et le problème de l'heure et des longitudes.
En collaboration avec Henri ANDOYER, il publie un cours d'astronomie pratique à la Faculté des sciences. L'ouvrage forme la matière du cours dont il a été chargé à la Faculté des sciences de Paris. Il y traite des instruments et des méthodes d’observation, visuelles ou photographiques , ainsi que des éléments d’astronomie stellaire telle qu’étoiles doubles, mouvements propres, parallaxes, constantes de l’astronomie. Les derniers chapitres sont consacrés à l’astronomie géographique et à l’astronomie nautique.
Catalogues d’étoiles
En 1926, le Catalogue d’étoiles fondamentales de l’Observatoire de Paris est publié sous sa direction. Il comprend 1844 étoiles. Les observations sont poursuivies de novembre 1909 à avril 1914 au cercle méridien du jardin de l'Observatoire de Paris muni du micromètre dit « impersonnel » de GAUTIER.
En 1932, en collaboration avec Fernand MOREAU D'UCCLE, il publie un catalogue de 784 étoiles de repère de la zone 18° à 24°. Ce travail est poursuivi avec la publication en 1940 d’un catalogue de 868 étoiles de repère de la même zone, qui constitue le complément du catalogue précédent.
Opérations mondiales de longitudes
Sur l'initiative du général FERRIE, le Bureau des longitudes avait retenu, dès 1921, un projet d'opérations tendant à établir un réseau mondial de positions géographiques répondant à la précision atteinte par la technique moderne des observations astronomiques et de la radiotélégraphie. Recommencées périodiquement, les opérations pouvaient fournir un apport à l'étude de la déformation des continents.
Armand LAMBERT participe activement aux deux opérations internationales des longitudes organisées par le général G. FERRIE puis le général G. PERRIER, en sa qualité de secrétaire de la Commission des longitudes par télégraphie sans fil de l’Union astronomique internationale (UAI). Membre d’une sous-commission d’étude, il contribue également à l’élaboration des instructions à l’usage des observateurs et au programme de l’opération. Il s’occupe tout particulièrement de ce qui est relatif aux observations méridiennes.
Trois stations fondamentales sont choisies à la même latitude et à des distances mutuelles en longitude d'environ huit heures : Alger, San Diego et Zi-Ka-Wei. Armand LAMBERT est membre de la mission envoyée à l'observatoire d'Alger où il fait usage d’une lunette méridienne à micromètre impersonnel. Et il est chargé par le Bureau des longitudes de la centralisation des mesures tant astronomiques que radiotélégraphiques. La discussion d'ensemble est publiée dans un mémoire sous le titre La participation française à l'opération des longitudes mondiales.
Le succès des opérations de 1926 conduit à une reprise des mesures en 1933 mais avec une envergure accrue puisque le nombre de station apportant leur coopération passe de 42 en 1926 à 71 en 1933.
Lors de cette deuxième opération mondiale des longitudes, Armand LAMBERT est désigné chef de la mission d'Alger où il observe à la lunette Prin munie d’un micromètre impersonnel. Des résultats rapportés, il ressort que le déplacement séculaire relatif des continents Europe et Amérique est d'un ordre de grandeur inférieur à celui que prévoyait Alfred WEGENER.
Bureau International de l’Heure (BIH)
En 1928, au congrès de Leyde, il est décidé que le Bureau International de l’Heure soit placé à Paris sous l'autorité du Directeur de l'Observatoire de Paris. Armand LAMBERT est chef de ce service du 1er février 1929 jusqu'au jour de son arrestation (21 août 1943).
Le nombre d’enregistrements journaliers des signaux horaires passe de 12 avant l’entrée d’Armand LAMBERT comme chef de service à 53 en 1941.
A partir du 1er janvier 1932, l’heure définitive est publiée pour 10 émissions journalières de signaux horaires en utilisant la moyenne des résultats de 9 observatoires.
Le matériel du BIH est modernisé, la commodité de réception améliorée et la précision de réception des signaux accrue grâce à l’augmentation de la longueur de l’enregistrement de la seconde. On introduit également dans les mesures la détermination du retard des signaux horaires dans les réceptions pour chaque enregistrement et de nouveaux appareils pour l’émission des signaux horaires sont construits.
Autres activités institutionnelles et associatives dans le milieu de la recherche
Armand LAMBERT est le secrétaire général du Comité national d’astronomie et Vice-président de la Société astronomique de France (SAF). Il est par ailleurs membre du comité de patronage et membre du conseil d’administration de la société chronométrique de France.
Seconde guerre mondiale
Le 3 septembre 1939, l’Allemagne déclare la guerre à la France, et en juin 1940 la France accepte l’armistice avec l’occupation allemande de la zone nord du pays. La deuxième guerre mondiale ralentit considérablement l’activité de l’Observatoire de Paris. Ernest ESCLANGON, directeur de l’Observatoire de Paris, quitte Paris le 5 juin 1940 avec une partie du personnel pour se replier sur l’Observatoire de Bordeaux situé en zone libre. Pendant la seconde guerre mondiale, il était en effet impératif d'assurer la permanence du Service horaire. Celui de l'Observatoire de Bordeaux, récemment rééquipé, pouvait y pourvoir en cas de besoin. A l’Observatoire de Paris ne subsiste alors plus que le Bureau International de l’Heure (BIH) sous la direction d’Armand LAMBERT.
En effet, Armand LAMBERT étant juif, Ernest ESCLANGON l’avait invité à se réfugier dans le Sud-Ouest, dans sa maison de Dordogne. Mais Armand LAMBERT avait refusé pour assurer la permanence et la continuité du Bureau International de l’Heure. Et rayé des cadres de l’Observatoire de Paris et de l’enseignement en 1941, il poursuit encore ses fonctions au Bureau International de l'Heure.
Arrêté le 21 août 1943 à son domicile, boulevard Arago, par la police parisienne, il est remis douze jours plus tard aux mains des allemands. Le général PERRIER, membre de l'Académie des sciences, adresse en vain une protestation, signée par tous les membres de l'Académie des sciences, au maréchal Pétain et à la délégation française près la commission d'armistice de Wiesbaden. Emprisonné au camp de Drancy, il est déporté à Auschwitz le 2 septembre où il décède le 15 août 1944.
Ignorant son décès, un arrêté du 21 octobre 1944 réintègre Armand LAMBERT dans ses fonctions d’astronome à l’Observatoire de Paris. Et dans sa séance du 26 mars 1945, l’Académie des sciences propose Armand LAMBERT comme candidat en deuxième ligne au poste de directeur de l’Observatoire de Paris. Le candidat placé en première ligne, André DANJON, occupera ces fonctions de 1945 à 1963. Il faut attendre le Bulletin horaire de janvier-avril 1946 pour avoir confirmation du décès d’Armand LAMBERT.
Une dalle à sa mémoire a été déposée au cimetière du Montparnasse.
Prix et distinctions honorifiques
1915 : Prix Valz (Académie des sciences) pour l’ensemble de ses travaux d’observation et de ses recherches théoriques.
1916 : Chevalier de la légion d’honneur (décret du 11 août 1931).
1926 : Prix Lalande (Académie des sciences) pour son Catalogue des étoiles fondamentales de l’Observatoire de Paris (Toulouse, 1926).
1935 : Prix Pierre Guzman (en même temps qu’à Jules Baillaud et André Danjon) pour l’ensemble de ses travaux .

Informations sur l'acquisition :

Exceptée la liasse sur l’ouvrage Histoire des mathématiques depuis le Moyen Âge jusqu’à nos jours, pour laquelle nous n’avons aucune information sur les modalités d’entrée ; et le dossier relatif aux obsèques de François LANCELIN, qui faisait partie des archives remises en septembre 2017 à la Mission archives de l’Observatoire de Paris par Philippe ESCLANGON, Danielle PANSU et Thérèse THEUVENS, petits-neveux, d’Ernest ESCLANGON ; les archives ont été remises à l’Observatoire de Paris à une date inconnue par le secrétaire de la rédaction du Bulletin astronomique.
Historique de conservation :
Les archives proviennent des magasins de la bibliothèque de l’Observatoire de Paris. Les documents ont été dépoussiérés au chiffon doux lors du classement.

Description :

Évolutions :
Fonds clos.
Critères de sélection :
Aucun tri n’a été effectué.
Mise en forme :
Le plan de classement a été organisé de façon thématique puis chronologique.

Conditions d'accès :

L’ensemble du fonds est librement communicable.

Description physique :

Le fonds fait 0.1 ml

Ressources complémentaires :

Voir la version pdf  du présent répertoire
Observatoire de Paris :
Fonds d'archives
- 02 AO : fonds de la direction de l’Observatoire de Paris de 1929 à 1944 sous Ernest ESCLANGON et intérim d’Armand LAMBERT (1880-1945).
- Ms 1062 : Fonds du Bureau International de l'Heure (B.I.H.) (1918- 1988).
Ms 1131 : Coupures de presse relatives à l'Observatoire de Paris et au B.I.H. (1938-1955).
Fonds iconographiques
- Inv.I.1486 : portrait d’Armand LAMBERT [vers 1920-1930].
- Inv.I.1807 : groupe d'astronomes à bord du transatlantique Lafayette en route pour l'Assemblée Générale de l'UAI à Cambridge (août 1932).
Archives Nationales
- F/17/21895-F/17/29294 : Fonctionnaires de l’Instruction publique et des Beaux-Arts. Dossiers personnels (1880 à 1968).
- AJ16 5977 : Dossiers individuels du personnel enseignant et administratif de l’Académie de Paris (né entre 1870 et 1905 environ).

Références bibliographiques :

Afin de ne pas alourdir la bibliographie avec des ouvrages généraux sur l’histoire de l’astronomie, ou encore l’histoire de l’Observatoire de Paris- Meudon, nous avons fait le choix de n’indiquer que les livres et articles traitant des activités d’Armand LAMBERT. Pour obtenir la bibliographie d’Armand LAMBERT en astronomie, le lecteur est invité à effectuer une recherche sur le site internet d’ADS (Astrophysics Data System).
CHALONGE Daniel, « Armand LAMBERT », dans The Observatory, volume 66, 1945, p. 23-25.DANJON André, « L’astronomie française pendant la guerre », dans Comité à la mémoire des savants français victimes de la barbarie allemande, À la mémoire de quinze savants français lauréats de l'Institut assassinés par les Allemands (1940- 1945), 1959, p. 19-22.NORMAND L., « Lambert Armand », dans Dictionnaire de biographie française, 1997, p. 503.STOYKO Nicolas, « Armand Lambert (1880-1944) », dans Annales Françaises de Chronometrie, volume 17, 1947, p. 92-107.STOYKO Nicolas, « Un astronome de l'Observatoire victime du génocide nazi : Armand Lambert, 1880-1944 », dans Revue d'histoire du quatorzième arrondissement de Paris, n° 24, 1979-80, p. 110-112.TEMERSON Henri, « Il y a vingt-cinq ans, mourait à Auschwitz l’astronome Armand Lambert », dans Journal des communautés, 28 septembre 1969.Observatoire de Paris, Rapport annuel sur l'état de l'Observatoire de Paris, 1879-1942.Observatoire de Meudon, Rapport sur l'Observatoire d'astronomie physique de Meudon,1914-1926.
Webographie :

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75014 PARIS
Tel : 01.40.51.21.41
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la.bibliotheque@obspm.fr
Site web :
www.bibli.obspm.fr/ 

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FR-920489801_maao_scient_lambert

Où consulter le document :

Observatoire de Paris - Bibliothèque et Archives

Observatoire de Paris - Bibliothèque et Archives

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