Inventaire d'archives : 8245W

Contenu :

La carte de la végétation de la France a été réalisée par un nombre relativement restreint d'auteurs différents sous la supervision du Service de la carte de végétation (SCV) du CNRS à Toulouse. Elle couvre l’ensemble du territoire métropolitain avec 64 feuilles publiées par le CNRS entre 1942 et 1990, accompagnées, pour un tiers d'entre elles, de notices détaillées.
La carte de la végétation française a été établie lors d'opérations aériennes selon le système de projection, cartographie et topographie Lambert dont le processus était le suivant :
1 - photographies aériennes prises en avion, avec différence d’échelle entre cartes topographiques et photos.
2 - Elaboration des pré-minutes qui sont des dossiers "terrains" constitués de brouillons de cartes définis :
• à partir des photos,
• après avoir parcouru toutes les routes en voiture en décrivant la végétation rencontrée sur des enregistrements audio. Des sténodactylographes retranscrivaient ensuite les bandes d’enregistrement sur papier, que l'on retrouve dans les dossiers de pré-minutes.
3 - Elaboration des minutes juste avant l’intégration dans la carte de la végétation finale.
Henri Gaussen a contribué à la conception de la carte de la végétation. Il compte parmi les figures les plus célèbres de l’histoire scientifique de la Haute-Garonne et son fonds constitue un enrichissement de la recherche scientifique et historique.
Le service de la carte de la végétation passait des commandes spécifiques à l’IGN pour couvrir certains territoires. Ainsi, même si un grand nombre de ces vues sont conservées à Saint-Mandé et sont numérisées, le SCV détient des vues aériennes qui n’existent pas au service de l’IGN.
Le SCV achetait également des missions commandées à l’étranger (Espagne, Italie, Suisse,..) pour toutes les zones frontalières.
Les pré-minutes (articles 1 à 64) sont des cartes physionomiques avec tracés et représentations des limites des bois, landes, forêts, garrigues, herbacés, arbustifs et boisés et des terrains agricoles. Les espaces sont schématisés par des symboles et signes de couleurs reportés dans les légendes.
Le territoire français a été découpé en zones de 64 carrés lors de la conception de la carte de la végétation ; chaque carré contient plusieurs cases avec plusieurs noms de lieux. Plusieurs étapes intermédiaires avec plusieurs repérages sont contenus dans chaque pré-minute. Chaque dossier porte le nom de la ville principale de la case, on y trouve des plans, des notes, un extrait du tableau d’assemblage et les coordonnées Lambert pour la localisation de la zone.
Les atlas (articles 65 et 66) sont les représentations graphiques des cartes couvertes par les campagnes de photographies. Les zones du territoire sont représentées en feuilles et délimitées par grandes villes : Anvers; Strasbourg; Lorient; Tignes; Bordeaux; Ajaccio.
Les minutes (articles 67 à 116) sont faites selon un découpage en bandes horizontales de la France. Elles sont les représentations graphiques, les fragments et brouillons de la carte de la végétation juste avant l’intégration dans la carte de la végétation finale. Chaque ligne contient un nombre de cases correspondant à une zone, identifiée par un chiffre et le nom de la ville principale de cette zone.
Les vues aériennes (à partir de l'article 117) sont des images géo référencées des séries de végétation sur la période 1946-1990 prises afin de constituer la carte de la végétation du CNRS, qui ne sauraient être dissociées des minutes et pré-minutes. Les vues représentent l’étape antérieure à l’établissement de la carte en retraçant le processus jusqu'à la carte définitive ; elles aident à comprendre comment celle-ci a été réalisée. Les photographies aériennes utilisées en cartographie sont à axe vertical ; elles sont argentiques, d’émulsion panchromatique (noir et blanc), de format généralement 24 cm x 24 cm. La mission peut être prise en hiver ou en été pour ces études relatives à la végétation.
Une mission aérienne est composée de bandes parallèles, le recouvrement est d’environ 15% et deux photographies consécutives d’une même bande ont un recouvrement de 60% environ. La zone commune à deux photos consécutives constitue un couple stéréroscopique qui en permet la vision en relief.
Les photographies aériennes constituent un moyen rapide et puissant de détecter de l’information à distance et de mettre à jour les documents cartographiques grâce à leur exploitation en réalisant un travail ou d’étude de photo-interprétation.
Les cartes, leurs minutes, les notices qui les accompagnent constituent des états des lieux (à un instant T) de la végétation et de la biodiversité. Ce sont des outils permettant de comprendre l’écologie des espèces végétales et leur réponse aux changements environnementaux, des outils pédagogiques essentiels permettant, par exemple, d’illustrer les relations climat –végétation, sol-végétation, ou encore homme-végétation

Cote :

8245 W 1 - 2692

Informations sur le producteur :

producteur: Laboratoire Ecolab (Toulouse)
fournisseur: Université des sciences Paul Sabatier (Toulouse)
Ecolab est le Laboratoire d'écologie fonctionnelle et environnement. C'est une unité mixte de recherche créée au 1er janvier 2007. EcoLab a trois tutelles: le CNRS, l'Université Paul Sabatier et l'Institut National Polytechnique de Toulouse. Au CNRS, l'UMR est rattachée principalement à l'Institut Ecologie et Environnement (INEE). EcoLab est l'un des 6 laboratoires de l'Observatoire Midi-Pyrénées (OMP), INSU/CNRS et UPS et il est rattaché à l’école doctorale Sciences de l’univers, de l’Environnement et de l’Espace.
En 1945, à l’initiative du CNRS, est créé le Service de la carte phytogéographique ; à Toulouse le professeur Henri Gaussen (1891-1981) prend, à partir de 1947, la tête du Service de la carte de la végétation (SCV) afin de réaliser la carte de la végétation de la France au 1/200 000, échelle qui permet de couvrir l’ensemble du territoire national. .
Henri Gaussen est initiateur de ce projet et fondateur de cette cartographie.
Alors que les cartes géologiques et pédologiques numériques à 1/1 000 000 sont disponibles pour la France depuis la fin des années 1990, il n'existait pas à ce jour l'équivalent en termes de végétation. En effet, la carte de végétation de la France du CNRS à 1/200 000, bien qu'achevée pour tout le territoire au tout début des années 1990, en était restée à l'édition papier, le service du même nom, l’un des ancêtres d’ EcoLab1, ayant cessé son activité en 1992. Les préoccupations actuelles concernant les changements environnementaux globaux, notamment ceux liés au climat et à la pollution atmosphérique, renouvèlent l’intérêt de ce document. La carte de la végétation du CNRS constitue cependant, pour le territoire français métropolitain, le document cartographique sur la végétation le plus détaillé en termes d’échelle et le plus générique en termes de contenu (séries de végétation et végétation potentielle).
Les cartographies qui existent au format électronique au niveau national et européen contiennent une information partielle sur la végétation. Ainsi la numérisation de la carte de végétation du CNRS, pilotée par EcoLab, permet de disposer, sous un format compatible avec les outils modernes de cartographie, d'informations géographiques précises, correspondant à un standard scientifique reconnu (séries de végétation et végétation potentielle) sur la végétation du territoire métropolitain français. De plus ces informations concernent une période antérieure, d’une part, aux données numériques actuellement disponibles et, d’autre part, à la phase d’accélération du réchauffement climatique observé en France depuis les années 1980. L'échelle relativement détaillée et la possibilité d'exploitation sous SIG permettront de développer des traitements et des analyses historiques sur les problématiques actuelles de changements globaux tels que le changement climatique ou la pollution atmosphérique. Ces couvertures sur la végétation viendront compléter les couvertures électroniques qui existent depuis une quinzaine d'années dans les domaines de la géologie et de la pédologie. Outre l’intérêt scientifique et technique, cette numérisation relève aussi de la conservation du patrimoine car certaines feuilles de la carte de végétation du CNRS sont épuisées sous forme papier

Informations sur l'acquisition :

Versement
04/02/2020
Historique de conservation :
Les documents étaient conservés dans des locaux provisoires au laboratoire Ecolab. Ils ont été recensés et pré-classés en vue de leur versement aux Archives départementales, après avoir été numérisés par Ecolab, en vue d'être diffusés sur le site internet du laboratoire. Les vues aériennes ont fait l'objet d'un récolement par deux stagiaires des Archives départementales.

Description :

Mise en forme :
Ordre chronologique.

Conditions d'accès :

Consultable selon la législation en vigueur.

Conditions d'utilisation :

Se reporter aux règlements en vigueur.

Description physique :

44 m.l.

Ressources complémentaires :

7122 W

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAD031_8245W

Type de document :

Documents écrits

Où consulter le document :

Archives départementales de la Haute-Garonne

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