L'hôpital de Frontignan est attesté dès 1343. On y accueillait les malades, et des " passades " (distributions de pain) y furent assurées jusqu'en 1689, lorsque l'évêque de Montpellier décide de distinguer la Charité et l'hôpital. L'hôpital

fut actif tout au long de l'Ancien Régime, notamment entre 1667 et 1702, quand il reçut des ouvriers travaillant à Sète sur le creusement du canal des Etangs, ou encore pendant le terrible hiver de 1709. Au XVIIIe siècle, la population y eut recours pour les accès de fièvres paludéennes, et quelques enfants abandonnés y étaient recueillis avant d'être envoyés en nourrice.

Il était administré par un recteur, également appelé "hospitalier". Le service quotidien était assuré par des serviteurs et un médecin payés par les consuls, ainsi qu'un apothicaire. Au XVIIIe siècle, les délibérations étaient prises par un Bureau de l'hôpital. Une maladrerie, mentionnée de 1509 à 1698, fut unie à l'hôpital après cette date.

L'hospice n'était pas englobé par les murailles construites en 1391 : il était alors à l'extérieur de l'enceinte de la cité, près du plan dit des fours baniers, dans la rue portant encore actuellement le nom de "rue de l'hôpital vieux". Jugé trop petit en 1645, il fut déplacé en 1698, d'abord dans la maison des Pères de l'Oratoire, puis finalement près de la rue Cannau, sur un terrain situé à proximité du couvent des Capucins. Ces derniers assurèrent dès lors le service de la chapelle de l'hôpital. Dédiée à Notre-Dame de Grâce, elle était ornée en 1763 de tableaux et d'ex-voto de marins. En 1662, en plus de cette chapelle, l'hôpital comprenait un dortoir pour les pauvres passants, une cuisine et deux dortoirs pour hommes et femmes.

Pendant la période révolutionnaire, le clos du couvent des Capucins fut racheté par la commune au bénéfice de l'hôpital. Les bâtiments du couvent furent réaménagés en un hospice pour vieillards. La porte des Capucins devint dès lors la porte de l 'Hôpital. L'hôpital est actif tout au long des XIXe et XXe siècles, soutenu par les dons et legs des habitants. Avec la construction d'un récent Centre hospitalier intercommunal du Bassin (rue Condorcet), les anciens bâtiments constituent aujourd'hui la maison de retraite Saint-Jacques.

Archives départementales de l'Hérault