Inventaire d'archives : Centres de séjour surveillé d'Écrouves et de Joeuf

Contenu :

Le centre de séjour surveillé d'Écrouves tout comme celui de Joeuf sont des camps d'internement encore méconnus ; leurs archives, particulièrement riches, sont des sources uniques pour l'histoire, et qui ont été jusque là presque inexplorées.
A. Centre d'Écrouves
1. Administration générale
Dans les documents concernant le fonctionnement du centre, on trouve le règlement intérieur, les prises de commandement ainsi que les rapports du directeur. Chaque mois, le directeur du centre est tenu d'adresser au préfet un rapport sur la situation du centre, et plus précisément sur l'organisation interne, l'administration, les questions matérielles, la situation sanitaire et les internés. Ces sources ainsi que les notes de service et les registres de correspondance très complets sont intéressantes pour appréhender l'organisation administrative du centre.
Afin d'administrer correctement le centre, l'entretien de celui-ci est primordial. Se trouvent ainsi sous la rubrique " entretien et travaux " : les travaux d'aménagement, d'assainissement, de gaz, d'électricité et les mesures contre l'incendie.
2. Personnel
Le personnel des camps d'internement n'est pas rattaché à l'armée ni à la gendarmerie, c'est un corps d'agents supplétifs créé ex-nihilo dans l'urgence avec des difficultés de recrutement. Nous retrouvons dans ce fonds des documents propres à la gestion du personnel : recrutement, discipline, notation… Des documents concernent encore la solde, les récompenses et les assurances sociales. Puis sont rassemblés les situations individuelles avec les répertoires alphabétiques, les fiches et les dossiers classés par ordre alphabétique.
3. Comptabilité
La comptabilité représente un volume assez conséquent. On distingue une comptabilité-deniers et une comptabilité-matières conformément aux instructions de l'époque.
La comptabilité-deniers regroupe l'administration financière habituelle d'un organisme avec la gestion des crédits et des débits, les factures des fournisseurs et la régie d'avances. Il est important de souligner qu'il y a un manque important de documents en ce qui concerne la comptabilité-deniers antérieure à 1943. Il est possible que les documents aient été réquisitionnés lors de l'enquête menée à l'encontre du premier directeur du centre accusé de malversations en 1943.
La comptabilité-matières, quant à elle, est propre aux camps d'internement. Elle est réglementairement répartie en subdivisions hiérarchisées. La première subdivision concerne "l'habillement et le campement" et regroupe les besoins du personnel et des internés. La deuxième subdivision est dénommée "couchage et ameublement". Le manque de couchage est indéniable tout au long de l'occupation et manque sévèrement à la Libération ; pour pallier à cela, dès 1944, tout nouvel interné doit se munir de moyens de couchage lors de son arrestation. Les autres subdivisions concernent "chauffage et éclairage", "armement et munitions", "matériel sanitaire", "matériel des travaux", "matériel automobile et bicyclettes", "matériel sports et jeux", "matériel divers" et enfin "matériel hors service". Outre ces subdivisions, des registres spécifiques doivent être tenus comme les registres-inventaires, les cahiers des matières consommables ou les registres d'entrées et de sorties du matériel.
Une des difficultés qui peut apparaître dans la compréhension de cette comptabilité est liée à l'utilisation recto verso de certains registres, vraisemblablement en raison de la pénurie de fournitures : ainsi le registre 927 W 105 sert-il à enregistrer les transferts de voyageurs d'une part, de matériel de l'autre.
4. Ravitaillement
Dans le contexte de restrictions et de sous-alimentation de l'époque, le ravitaillement du centre est une préoccupation permanente. Pour pallier les pénuries un corps administratif spécifique au ravitaillement est mis en place.
Les distributions journalières sont établies en fonction des rations alimentaires décidées par l'administration française. Ces rations sont différentes selon les catégories des internés : enfants de 0 à 3 ans (E), (A), enfants de 3 à 6 ans et de 6 à 14 ans (J.1 et J.2), jeunes de 14 à 21 ans (J.3), personnes de 70 ans et plus (V). Femmes enceintes, nourrices et malades ont également un régime spécifique.
Un jardin potager, entretenu par les internés, permet d'obtenir certaines subsistances, mais celles-ci sont insuffisantes pour nourrir tout le monde. L'alimentation au centre peut être étudiée au travers des menus hebdomadaires. Carottes, navets et rutabagas cuisinés en soupe composent les plats principaux. La viande est absente des repas et devient, comme la confiture, un luxe dominical.
5. Population
La première partie des documents concerne l'effectif et renvoie aux registres des entrées et sorties, mais également aux transferts, aux libérations, aux refoulements ou bien encore aux rapatriements. Une présentation des archives par catégories d'internés a été mise en place pour respecter la structure du fonds.
À partir de 1945, le centre de séjour surveillé accueille également des étrangers en attente de rapatriement dans un " camp de passage " dont les registres ont été conservés.
Dans les dossiers des internés sont rassemblés les notices individuelles, les fiches d'entrée et de sortie, mais également des rapports d'évasion ou des lettres qui ont été censurées. C'est la partie du fonds la plus intéressante du point de vue de l'étude des effectifs et de l'internement.
Quelques objets et documents personnels (livret de famille, photographies) appartenant à des internés ont été conservés. Il s'agit pour une partie de documents ayant appartenu à des personnes décédées au camp et qui n'ont pu être restitués aux familles. Pour le reste ce sont des documents oubliés au centre par des Allemands rapatriés dans leur pays. Il a été jugé opportun d'établir une liste nominative des individus concernés.
Le fonds comporte encore une partie relative au travail des internés : corvées à l'intérieur du centre (entretien des bâtiments et jardinage) mais également travaux à l'extérieur pour lesquels ils reçoivent une solde dont on trouve trace dans divers documents (notamment les livrets de pécule).
6. Police du centre
La surveillance active est exercée autour et dans le centre par le personnel civil et par le détachement de gendarmerie. Mais cette surveillance est assez précaire contre les tentatives d'évasion. En effet, le centre est clos de haies de fils de fer barbelés qui sont rongées par la rouille : l'obstacle n'est pas réel car, faute de moyens, les travaux de renforcement de protection n'ont pu être effectués. La sortie des internés pour les corvées ou les visites médicales fournit également des occasions d'évasions.
La vie des internés est rythmée par des relations avec l'extérieur, par le biais des visites et de la correspondance. Des instructions sont clairement établies pour organiser ces contacts et un service de censure est mis en place pour contrôler la correspondance (les lettres écrites en langue étrangère sont interdites).
7. Situation sanitaire
Parmi les documents relatifs à la santé des internés on s'arrêtera sur le dossier concernant l'hygiène du camp. Dès l'ouverture du centre, la lutte contre les parasites est une priorité. Si l'incorporation de l'interné se fait de nuit, il est isolé et doit attendre le jour pour les opérations d'écrou, déshabillage et fouille, passage à la chambre d'épouillage, désinfection, douches et remise des effets. Á l'intérieur du centre la vigilance est accrue et un local d'épouillage est mis en place, dont le fonds comporte les plans.
Une étude précise des pathologies des internés et des soins prodigués est rendue possible grâce aux nombreux registres et cahiers tenus par le personnel soignant.
8. Assistance
Les archives du camp illustrent l'action de la Croix-Rouge française qui a reçu l'autorisation de l'administration d'apporter une aide matérielle aux internés.
Des demandes de renseignements sur des internés, qui sont de plus en plus fréquentes à partir de 1945, émanent de l'administration, des anciens internés eux-mêmes, mais aussi des particuliers qui souhaitent obtenir des informations sur un membre de leur famille qui a disparu.
B. Centre de Joeuf
On retrouve à Joeuf les documents de même nature qu'à Écrouves mais en nombre infiniment plus réduit ce qui s'explique notamment par le fait que le centre n'a eu que quelques mois d'existence (octobre 1944-mars 1945).

Cote :

927 W 1-374

Publication :

Archives départementales de la Meurthe-et-Moselle
2009
Nancy

Informations sur le producteur :

Centre de séjour surveillé d'Écrouves (Meurthe-et-Moselle) Centre de séjour surveillé de Joeuf (Meurthe-et-Moselle)
1. Internement administratif
Le 12 novembre 1938, le décret-loi du gouvernement Daladier promulgue l'internement administratif à l'égard des individus réputés "dangereux pour la défense nationale ou la sécurité publique". Cette procédure, conduite en dehors de toute instance judiciaire par arrêté du ministre de l'Intérieur ou du préfet, permet le transfert dans des camps spécifiques des personnes potentiellement dangereuses pour le pouvoir.
De 1940 à 1942, le gouvernement de Vichy utilise l'internement administratif afin d'éloigner les opposants au régime mais aussi les "droits communs" et les "délinquants économiques". Les Juifs sont touchés progressivement par cette mesure : elle concerne d'abord les étrangers (loi du 4 octobre 1940), puis les Français après la promulgation du deuxième statut des Juifs le 2 juin 1941 ; enfin elle se généralise à partir de 1942 pour devenir l'outil d'une logique de déportation.
Après la Libération, cette procédure d'internement administratif est maintenue par le Gouvernement provisoire. Elle vise alors principalement les collaborateurs ou présumés tels.
L'internement administratif est un phénomène d'ampleur et de longue durée : entre février 1939 et mai 1946, deux cents camps sont ouverts en France, qui ont accueilli près de 600 000 personnes.
2. L'installation du centre de séjour surveillé d'Écrouves
L'idéologie d'exclusion et de répression du régime de Vichy entraîne un fort accroissement de la population internée dans le département de Meurthe-et-Moselle. C'est la raison pour laquelle le préfet départemental, Jean Schmidt, demande à l'occupant l'ouverture d'un camp d'internement. Au pied du plateau d'Écrouves, dans un milieu rural mais proche de grands axes de circulation routière et ferroviaire, le village d'Écrouves, près de Toul et à 23 km de Nancy, offre une situation géographique favorable.
Dans des locaux en piteux état de la caserne Marceau désaffectée, le centre de séjour surveillé d'Écrouves ouvre ses portes le 22 août 1941 pour interner par mesure administrative les opposants au régime dans un premier temps, puis les internés économiques (détenus pour marché noir) et les Juifs. Cette population hétérogène y est rassemblée au début pour y purger une peine relativement brève. Cependant, avec l'évolution idéologique du régime et la mainmise des autorités allemandes, le centre devient un centre de transit avant le transfert vers d'autres camps d'internement (comme Drancy), vers des camps de travail forcé ou des camps de concentration.
3. L'organisation du centre
L'organisation et le fonctionnement du centre sont conformes aux directives ministérielles du "Règlement des camps" promulgué le 29 décembre 1940.
Le centre est dirigé par un directeur (secondé par un secrétaire gestionnaire) qui adresse au préfet un rapport mensuel sur la situation du centre, ainsi qu'une situation numérique et une liste nominative des nouveaux internés le 1er et le 15 de chaque mois.
L'aménagement du centre est très rationnel : des baraques de cantonnement sans étage sont placées de manière parallèle autour d'un espace vide dédié au rassemblement. Le centre est divisé en plusieurs secteurs : les locaux administratifs, les logements des gardiens, les magasins de vivres, l'infirmerie, les chambrées des internés.
Des gardes civils et un détachement de gendarmes assurent la surveillance permanente. L'organisation administrative du centre reflète un système minutieux, sans marge de manœuvre pour l'interné. À l'arrivée de l'interné, la fouille obligatoire est suivie de l'inscription dans le registre d'écrou. Puis l'interné est dépossédé de ses biens : son argent est déposé sur un compte spécial, ses effets personnels sont placés dans des dépôts ; l'alliance est le seul bien qu'il peut conserver. Les internés sont classés par catégories : "politiques", "marché noir", "indésirables étrangers" ou "Juifs". À partir de 1942, ces derniers sont placés dans un quartier spécifique à l'écart des autres internés.
Le centre doit répondre à des exigences sanitaires minimales afin d'éviter toute épidémie. Un service de santé est donc mis en place avec la création d'une infirmerie comportant salle de visite, salle de pansements et dortoirs. Dès l'entrée au camp une visite de dépistage est obligatoire. Des visites médicales sont assurées épisodiquement par un médecin ; les internés peuvent être aussi envoyés à l'extérieur (consultation de dentiste ou d'oculiste). En cas de maladie grave, ils sont hospitalisés à l'hôpital Saint-Charles de Toul.
De juillet 1941 à août 1944, on dénombre (d'après les registres d'écrou) 4 046 internés dont 60 % sont originaires de Meurthe-et-Moselle.
4. Le centre à la Libération
Le centre fait parti des derniers camps français libérés par les troupes américaines, dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944. À cette date, son effectif est de 380 internés car le 31 août, le préfet régional de Nancy a donné l'ordre de libérer les internés "politiques" et de "marché noir". Dès l'arrivée des troupes américaines, les 168 internés arrêtés par les Allemands (dont 167 Israélites) sont libérés. Certains restent hébergés au centre jusqu'au 30 septembre 1944 car les circonstances ne permettant pas leur rapatriement.
Le groupement de FFI (Forces françaises de l'intérieur) de Toul suspend, le 12 septembre, le directeur, le secrétaire gestionnaire et le chef-brigadier. L'agent désigné pour être le nouveau directeur est l'ex-inspecteur chef-comptable.
Peu après la Libération, le centre se remplit de personnes arrêtées par les FFI, la police ou par ordre du sous-préfet de Toul. Cela aboutit rapidement à une surpopulation : 1 267 internés à la fin septembre 1944 pour une capacité initiale de 1 200 personnes. Une grande partie des internés est en fait à la disposition du Service de sécurité militaire ou de la Justice militaire, compte tenu de l'absence de prison militaire à Nancy.
5. La création du centre de Joeuf
Un second centre ouvre ses portes à Joeuf en octobre 1944. Il est créé à la fois en raison des difficultés de logement des personnes arrêtées après la Libération dans l'arrondissement de Briey et parce que le règlement interdit leur dépôt dans des locaux pénitenciers. À quelques kilomètres de la sous-préfecture, il offre comme avantage d'être situé à proximité du commissariat de police, dans un camp créé par les Allemands, clos de murs et de barbelés, comprenant quatre vastes baraquements (deux en dur et deux en bois) et un poste de garde en bois à l'extérieur. Il s'avère être essentiellement un lieu de "criblage" (passage devant la commission du même nom) et de transit. En utilisant les locaux existants, il a été possible de créer des chambres, une cuisine, un réfectoire, deux infirmeries (pour les hommes et pour les femmes)... : 400 places sont disponibles. En novembre 1944, le personnel se compose de 59 personnes dont une partie provient d'Écrouves.
D'après le ministère de l'Intérieur, en décembre 1944, les centres d'Écrouves et de Joeuf renferment 1 527 internés. Ils ne seront plus que 457 en avril 1945.
6. La liquidation des centres
La liquidation du camp de Joeuf a lieu en mars 1945 : le 28 mars, 104 internés de ce camp sont transférés à Écrouves ; le personnel administratif reste jusque fin mai 1945 pour mener à bien la liquidation administrative et la garde du centre.
Le 20 mai 1946, le ministre de l'Intérieur annonce la suppression du centre d'Écrouves pour le 31 mai. Un échelon liquidateur de 46 personnes est mis en place jusqu'au 15 juin. Mais, à cette date, 52 internés de nationalités diverses sont encore présents au centre. La liquidation n'est effective qu'au 30 septembre 1946.

Informations sur l'acquisition :

Informations sur les modalités d'entrée
Versements en date des 31 mars 1947 et 4 août 1969, cotés initialement W 927.
Historique de conservation :
Historique de la conservation
Lors de la fermeture du centre de Joeuf, en avril 1945, les archives de ce camp ont été transférées à celui d'Écrouves. Une partie des documents a été absorbée dans les archives d'Écrouves (par exemple : les dossiers des internés transférés vers ce camp) ; le reste a été conservé à part (ainsi les dossiers d'internés de Joeuf ayant quitté le centre avant sa fermeture) et constitue un fonds particulier décrit dans la seconde partie du répertoire.
À la liquidation du centre d'Écrouves, les archives ont été déposées dans un local fermé à clef puis transférées à la sous-préfecture de Toul qui les a versées aux archives départementales le 31 mars 1947 (après cette date, l'archiviste départemental est chargé des recherches et des réponses aux enquêtes sur les anciens internés).
Un second versement a été opéré par le cabinet du préfet le 4 août 1969 (mélangeant des papiers issus des camps et ceux de la préfecture). Ces deux ensembles - qui avaient été entremélés lors d'un premier classement regroupant d'autres versements de la préfecture et des sous-préfectures de Toul et Briey - ont été séparés et seuls les documents issus des camps sont présentés ici.
Il n'a pas été possible de dissocier les fonds des deux camps tant leur histoire administrative est intiment mélée.

Description :

Critères de sélection :
Informations sur l’évaluation
Les documents de la seconde guerre mondiale ne doivent pas être éliminés : tout a été conservé.
Mise en forme :
Mode de classement
Le classement correspond au mode de fonctionnement du camp. Les terminologies utilisées par l'administration ont été conservées, notamment pour les registres.

Conditions d'accès :

Statut juridique
Archives publiques

Langues :

Français, allemand, anglais, russe et autres langues utilisées par les internés dans leur correspondance.

Description physique :

Importance matérielle :
168 boîtes et 4 plans
21,10
Information matérielles :
Papier et métal pour les objets.

Ressources complémentaires :

Autre instrument de recherche
Répertoire numérique dactylogr., 44 p.
Sources complémentaires
Sources internes
- Fonds de la préfecture et de l'inspection régionale du travail
10 M 37 : Dépôt des travailleurs étrangers de Toul. - Création et fonctionnement du dépôt dans les casernes Thouvenot puis Marceau : circulaires, arrêtés préfectoraux, procès-verbaux de mise à disposition, rapports, plans, état des lieux, inventaire du matériel, listes du personnel, pièces comptables, correspondance (1919-1948). Santé et hygiène : statistiques médicales mensuelles, rapports, correspondance (1919-1933). Population d'étrangers passant par le dépôt : statistiques, correspondance (1919-1938).
- Cabinet du préfet
W699/1-21
W 950/302 : dossiers individuels des internés expulsés (1944).
W 950/323 : situations numériques du personnel (1944-1946) ; notices individuelles, suspensions et réintégrations (1944-1945) ; plan de protection du Centre (1943).
W 950/326 : liquidation du Centre (1946) ; effectif des internés (1944-1946).
W 950/328 : détenus provisoires (1944-1945).
W 950/334 : certificats d'internement (1942-1944) ; internés politiques (1945).
W 950/329 : listes nominatives des Juifs internés à Écrouves puis déportés (1944) ; Commission de vérification des internements administratifs (1944-1945).
W 950/337 : comité départemental d'épuration, avis sur le personnel du Centre de séjour surveillé d'Écrouves (1944).
W 950/342 : dossiers individuels d'internés de A à T (1944) ; dossiers en instance (1944).
W 950/344 : listes nominatives d'internés juifs (1942-1944).
W 950/349 : dossiers individuels d'épuration du personnel de la GMR de surveillance à Écrouves (1944-1945).
W 950/355 : situation numérique journalière des internés (1944-1946) ; fiches individuelles d'entrée et de sortie (1945-1946) ; bulletins d'entrée à l'hôpital (1944-1946).
W 950/371 : plaintes déposées par des gardiens à l'encontre du Centre (1942-1943) ; prise de commandement (avril 1944) ; renforcement de l'enceinte intérieure (1944) ; affaires individuelles (1944-1946) ; troubles et incidents (1944) ; transferts de détenus (1943) ; transferts de détenus à l'Office de placement allemand (1944).
W 950/398 : enregistrement de la correspondance active du cabinet du préfet concernant Écrouves (1944-1946).
Cab 14 : Allemands, Belges (dont liste internés centre de séjour surveillé d'Écrouves), Espagnols, Hongrois, Indochinois, Roumains (1945-1951).
Cab 53 : correspondance générale provenant du Centre de séjour surveillé d'Écrouves (1945- 1947).
Cab 133 : camps et cartes d'internement du territoire (septembre 1939-juillet 1943).
Cab 149 : Allemandes écrouées à Écrouves et mariées à des prisonniers de guerres français (1945).
Cab 151 : Allemandes venues en France avec des prisonniers de guerre français, internées à Écrouves puis refoulées (1944-1945).
WM 277/167 : demande de mise en liberté du centre de séjour surveillé d'Écrouves (1941-1945).
WM 278/172 : enquête effectuée sur l'arrestation d'un interné au camp d'Écrouves (1944-1945).
WM 278/171, 169, 170, 173-175, 178, 184-185, 187 : dossiers d'internés (1941-1946).
WM 286 : personnel ; camp d'Écrouves (1944-1946).
WM 287 : internements administratifs (1944-1946).
WM 288 : rapport d'inspection des camps d'Écrouves, Épinal et Joeuf (1944-1945).
WM 289 : internements administratifs (1944-1946).
WM 290 : centre de séjour surveillé d'Écrouves (1945-1946).
WM 303 : commission d'épuration et de criblage, Écrouves (1941-1946).
WM 484 : C.S.S. d'Écrouves (1941-1945). C.S.S. de Joeuf (1944-1945).
WM 485 : C.S.S. d'Écrouves (1943-1946). C.S.S. de Joeuf (1945).
2041 W 1 : camps d'internement (1941-1946).
- Sous-préfecture de Toul
SPT 24 : personnel du camp d'Écrouves, recrutement (1945).
SPT 40-41 : Juifs hébergés à Écrouves, libération et évacuation (1944) ; arrêtés d'internement (décembre 1944-août 1945) ; évasions (août 1944-juillet 1945).
SPT 42 : rapports journaliers du directeur du centre (mars-août 1944).
SPT 43 : correspondance du centre concernant les internés (mars-août 1944) ; rapports (mars 1944-août 1944).
SPT 44-45 : bons de transports des internés (1945-1946).
SPT 46 : correspondance concernant l'administration du centre (août 1944-avril 1947) ; internés à l'hôpital Saint-Charles de Toul (septembre 1945-novembre 1945).
SPT 47 : rapports mensuels du directeur du centre (novembre 1944-avril 1946).
SPT 48 : réquisitions de véhicules (décembre 1944-juillet 1946).
SPT 51 : organisation et fonctionnement du centre (août 1944-mai 1946) ; naissances et décès (mai 1945-mai 1946).
SPT 52 : rapports journaliers du directeur du centre (septembre 1945-décembre 1945).
SPT 53 : correspondance relative aux demandes de visites (août 1944-mars 1946).
- Service régional de police judiciaire
W 1277/63 : centre de séjour surveillé d'Écrouves. listes d'internés, malversations, vols, injures, tentatives d'évasion, dénonciations, mauvaise gestion et mauvaise administration du camp (1942-1945).
W 1277/99 : charnier d'Écrouves (1945-1946).
W 1277/126, 134, 260-261 : évasions du camp d'Écrouves (1943-1946).
2101 W 1-8 : fichiers nominatifs d'accès aux dossiers de recherche de la police judiciaire (1940-1944).
Sources externes
- Archives nationales
Série F, sous-série F7 police générale
F7 15086-15111 : fonds du cabinet du secrétariat général à la police. camps d'internement administratif : affaires générales ; dossiers des camps par département (1940-1947).
- Service historique de la Défense
2P 21 : cabinet du ministre : documents sur l'organisation des camps d'internement et des centres de séjours surveillés, listes des camps, problèmes relatifs aux internés allemands, italiens et britanniques (1940-1943).
- Archives départementales de la Meuse
Fonds du Comité d'histoire de la seconde guerre mondiale
3 J 72 : comité départemental de libération de la Meuse, enquêtes et travaux : correspondance (par dossier, 1944-1945).

Références bibliographiques :

Bibliographie
Contexte général
- PESCHANSKI (Denis), La France des camps : l'internement, 1938-1946, Paris, 2002, 456 p.
- ROSENFELD (Étienne), De Drancy à ces camps dont on ne parle pas, Paris, 1991, 199 p.
La seconde guerre mondiale en Lorraine et Meurthe-et-Moselle
- DENIS (Pierre), La Libération de la Lorraine 1940-1945, Metz, 2008, 227 p.
- ÉTIENNE (Jean-Louis), La Lorraine dans la tourmente. Résistance et oppression en Meurthe-et-Moselle, Nancy, 1984, 69 p.
- FISCHER (Guillaume), La guerre 1939-1945 en Meurthe-et-Moselle, Martelle, 1990, 159 p.
Le centre de séjour surveillé d'Écrouves
- Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, Internement et déportation en Meurthe-et-Moselle, Nancy, 2007, 38 p.
- ÉTIENNE (Jean-Louis), "Le Centre de Séjour Surveillé d'Écrouves", Bulletin du Centre d'histoire régionale de l'université de Saint-Étienne, 1982, p.141-145.
- JOB (Françoise), Racisme et répression sous Vichy : le camp d'internement d'Écrouves en Lorraine / préf. Serge Klarsfeld, Paris, 1996, 247 p.
Témoignages de passage à Écrouves
- FRIDE (Bernard), Une mauvaise histoire juive, Paris, 1991, 205 p.

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Archives départementales de Meurthe-et-Moselle

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAD054_0000000287

Où consulter le document :

Archives départementales de la Meurthe-et-Moselle

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Liens