Inventaire d'archives : Commune de Saint-Léger-du-Ventoux
Contenu :
On trouvera dans le fonds
Archives anciennes
Délibérations de la communauté (1685-1763), livres cadastres (1668-1783), délimitation du territoire (1660-1731).
Archives modernes
Textes officiels (1911-1931), délibérations du conseil municipal (an VIII-1940), actes du maire et correspondance (1866-1913), contentieux (1824-1836), registres d'état civil (1793-1827), recensement de population (1836-1936), agriculture (1876-1938), états de section et matrice cadastrale de la période révolutionnaire [début XIXe-1836), matrice cadastrale du cadastre napoléonien (1837-1914), impositions et taxes (1849-1964), affaires militaires (1841-1938), garde nationale (1848-1868), police locale et générale (1851-1942), hygiène et santé (1907-1940), élections (1840-1939), budgets (1832-1940), biens communaux (1871-1937), bâtiments communaux (1850-1930), voirie (1855-1940), cultes (1851-1894), assistance (1878-1940), enseignement (1870-1939), papiers privés (1918-1923)
Publication :
Archives départementales de Vaucluse
2022
Avignon
Informations sur le producteur :
Éléments historiques
Au sein d'une vallée étroite, dominé d'un côté par le versant nord du mont Ventoux et de l'autre par la montagne de Bluye, traversé d'est en ouest par le Toulourenc, le village de Saint-Léger-du-Ventoux présente une situation géographique bien particulière, marquée par l'isolement, un climat rude et les crues dévastatrices du Toulourenc. La seule route qui passe par Saint-Léger relie également les deux autres villages de la vallée, Brantes et Savoillans. Frédéric Mistral traversera le village en 1906 et le décrira ainsi : « un pauvre petit village qui est au pied du Ventoux, habité par des charbonniers, tout jonché de lavande en guise de litière… ».
En 1254, Barral des Baux déclarait tenir la seigneurie sous la suzeraineté du comte de Toulouse auquel il rendait hommage et fidélité. Passé dans les biens pontificaux en 1274, le village reste aux mains de la maison des Baux jusqu'au XVe siècle, avant d'être transmis à la famille des Vincens de Causans, puis à celle des Tonduti Saint-Léger qui le conserve jusqu'à la Révolution.
Érigée en municipalité en 1790, rattachée à la municipalité de canton de Malaucène de l'an IV à l'an VIII, la commune est ensuite réunie au canton de Malaucène, arrondissement d'Orange de 1800 à 1926, puis à l'arrondissement de Carpentras depuis 1926.
La commune change plusieurs fois de nom : sous la Révolution, elle prend le toponyme de "Combe-Léger" en l'an II, puis par décret du 11 décembre 1918 devient Saint-Léger-d'Orange, et enfin prend en 1953 sa dénomination actuelle : Saint-Léger-du-Ventoux.
La population se maintient proche des 200 habitants jusqu'au milieu du XIXe siècle, avec un maximum de 207 habitants en 1841, puis l'exode rural provoque la lente décrue du nombre d'habitants. Moins d'une centaine au début du XXe siècle, les habitants ne sont plus que 24 en 1999, ce qui en fait alors la commune la moins peuplée de Vaucluse.
La vie économique est fortement liée à la disposition du terroir, marqué par la montagne et la rivière. Il existe peu de zones propices aux cultures hormis une petite plaine fertile, mais le Toulourenc, qui traverse la commune, ainsi que les différents ruisseaux et torrents venant des pentes du mont Ventoux et de la montagne de Bluye, ont causé au cours des siècles bien des désagréments : inondations, éboulements et empierrements liés aux pluies torrentielles. Des ressources importantes sont liées au mont Ventoux, principalement le bois et des espaces de pâturage favorables à l'élevage, mais également les activités et produits annexes tels que l'apiculture, la chasse, la lavande, le charbon de bois, les « menus produits »…
D'autre part, l'étroitesse de la vallée et le partage des terrains communaux ont engendré depuis le XVe siècle de nombreux conflits avec les communes voisines. Ainsi, une transaction de 1682 entre les communautés de Brantes, Savoillans, Saint-Léger et le marquis de Brantes stipulait que personne n'a le droit de défricher et de mettre en culture les terrains des confines, les pâturages, bois et glandages devant servir aux trois communautés. Tout au long du XIXe siècle, les tensions portaient encore sur les droits d'usage et la délimitation de la forêt.
À partir de 1882, le reboisement du mont Ventoux, engagé suite aux lois instituant la restauration des terrains en montagne (RTM), allait de nouveau bouleverser les équilibres en empêchant les communautés de s'approvisionner dans ces espaces de montagne. Mais la dépopulation de la vallée et l'évolution de l'économie rurale allaient cependant contribuer à limiter l'hostilité des communautés face à ce projet. L'ensemble du versant nord, regroupé sous l'appellation de "Périmètre du Toulourenc", recouvrait la zone où le reboisement était permis. Dès 1883, plus de 1000 ha étaient acquis par l'État, portés à 1120 ha lors de l'enquête publique de 1890, et les plus importants travaux eurent lieu de 1888 à 1902.
Le patrimoine bâti est bien modeste : l'église paroissiale, dédiée à Saint-Léger, et la chapelle Saint-Basile. L'église paroissiale, bâtie au cours du XVIIIe siècle, est érigée en succursale en 1833. Des travaux réalisés en 1868 permettent d'y adjoindre la sacristie et d'effectuer des réparations à la toiture et au clocher. En 1923, de nouveaux travaux à la toiture permettent d'éviter la démolition du bâtiment. La chapelle Saint-Basile, érigée sans doute au début du XVIIIe siècle, est isolée du village sur un piton rocheux dominant le Toulourenc. La date de 1777, gravée sur le linteau de la porte d'entrée, correspondrait à des travaux postérieurs. La fontaine, construite en 1880, a été financée par la vente d'une partie des biens communaux à l'administration des Eaux et forêts, mais l'eau courante ne viendra que bien plus tard, dans les années 1960.
Informations sur l'acquisition :
Informations sur les modalités d'entrée
Dépôt réglementaire le 19 mai 1972 des archives communales de plus de 100 ans.
Dépôt complémentaire le 3 juin 2021 des archives modernes de la période 1872-1940.
Historique de conservation :
Historique de la conservation
Les archives sont mentionnées pour la première fois en 1761, lors de la visite qu'effectue le vice-légat Salviati dans la commune (BB 1, p. 202-206). Le vice-légat interpelle les consuls au sujet de la conservation des papiers, titres et documents. Ceux-ci répondent qu'en l'absence de maison commune, les papiers sont conservés à l'église, sans véritable ordre, et pour répondre à l'injonction du vice-légat, s'engagent à faire classer les documents par le secrétaire et dresser un inventaire.
On retrouve mention des archives en 1840, date à laquelle un premier inventaire est réalisé (AD84, 3 T 210), toutefois assez succinct (2 pages). Il énumère les quatre documents qui constituent le petit fonds antérieur à 1790 : un registre de délibérations de 1685 à 1763, deux cadastres des XVIIe et XVIIIe s., ainsi que la délimitation du terroir de 1731. Les registres paroissiaux ne sont pas mentionnés, sans que l'on sache pourquoi. Pourtant, lors de la visite pastorale effectuée le 25 mai 1726 par l'évêque de Vaison, celui-ci , accompagné de Joseph Aubéry, prieur du lieu, atteste avoir vu les registres paroissiaux, dont il a constaté la bonne tenue (6 G 19).
Pour la partie moderne, les documents inventoriés en 1840 sont en très petit nombre : état civil depuis 1793, délibérations depuis 1822, cadastre et procès-verbal de délimitation du terroir (1831), recensement de population de 1836, budgets depuis 1831.
En 1857, lors d'une inspection des archives, l'archiviste départemental constate que les délibérations communales ne sont pas reliées et présentent d'importantes lacunes (par exemple entre 1763 et l'an VIII, ou encore entre l'an XI et 1822). D'autre part, il relève la négligence des secrétaires successifs qui n'ont pas rédigé d'inventaire conformément à l'instruction du 16 juin 1842 et demande à ce qu'il soit dressé avant le 1er novembre 1857. Ce sera chose faite le 20 octobre 1857, mais la commune recevra l'ordre de refaire ce travail jugé non conforme aux modèles règlementaires.
Cinq années plus tard, lassé d'attendre ce nouvel inventaire, l'archiviste départemental se rend à Saint-Léger le 18 novembre 1862 et dresse lui-même l'inventaire des archives anciennes. Cet inventaire se compose de quatre documents, tels qu'ils avaient déjà été inventoriés en 1840 ; il est approuvé officiellement par le ministère de l'Intérieur le 14 novembre 1862. D'autre part, il est demandé au maire de faire réparer les deux cadastres en mauvais état, en considérant qu'il s'agit là d'une dépense obligatoire. Il ne semble pas que ces travaux de reliure aient été réalisés.
Le dépôt des archives anciennes (antérieures à 1790) et d'une partie des archives modernes (1790-1872) est effectué en 1972, à l'exception du plan cadastral napoléonien (1837) et l'état civil postérieur à 1828, restés en mairie. Ce très modeste fonds représente alors moins d'1 mètre linéaire, et l'on peut regretter que certaines séries soient très peu représentées, voire lacunaires : aucun document sur l'agriculture, les élections, la comptabilité. Les lacunes des délibérations constatées en 1857 perdurent : aucune délibération entre 1763 et l'an VIII, puis entre l'an XI et 1822.
En 2016, à la suite d'une inspection des Archives départementales, le dépôt complémentaire pour les archives de la période 1872-1940 est proposé et approuvé par une délibération du conseil municipal du 6 octobre 2016. Il sera effectué en 2021, permettant ainsi de rassembler aux Archives départementales l'ensemble des archives avant 1940 (sauf certaines parties du cadastre et de l'état civil restées en mairie).
Description :
Mise en forme :
Mode de classement
Le fonds des archives anciennes a été traité en s'appuyant sur l'inventaire réalisé en 1862 : les cotes attribuées en 1862 ont été respectées, et il n'a pas été constaté de lacunes de documents ni de documents qui viendraient en complément à cet inventaire.
Pour les archives modernes (postérieures à 1790), un premier classement a été effectué en 1978, à la suite du dépôt fait en 1972
En 2016, un second dépôt est réalisé, complémentaire pour les archives communales de la période 1870-1940. Le classement est alors entièrement revu et le présent inventaire réalisé en vue de la mise en ligne sur le site Internet des Archives départementales remplace et annule le précédent répertoire de 1978.
Conditions d'accès :
Modalités d'accès
Fonds classé. Fonds communicable
Langues :
Langue des documents: Français
Description physique :
Description physique:
Document d'archives
Nombre d'articles
Nombre d'articles: 116
Métrage linéaire
Métrage linéaire: 2,56
Ressources complémentaires :
Inventaire(s) à consulter également
Références bibliographiques :
Bibliographie
Bailly (R.), Dictionnaire des communes de Vaucluse, Avignon, Barthélémy, 1985, 475 p.
Barruol (G.) et coll, Pays de Sault et d'Albion, Hautes vallées de la Nesque et du Toulourenc et plateau d'Albion. Histoire, sites et monuments, Les Alpes de Lumière, n°113, juillet 1993, p. 100.
Ollivier-Elliot (P.), Terres du Ventoux et Carpentras, Carnet d'un voyageur attentif, Aix-en-Provence, Edisud, 1997, p. 112-113.
Ningre (J.M.), Le reboisement du Ventoux au XIXe siècle : techniques et travaux. Forêt Méditerranéenne, 2007, XXVIII (4), pp.319-326.
Localisation physique :
Localisation: Archives départementales de Vaucluse
Identifiant de l'inventaire d'archives :
FRAD084_IR0000573