Suivant le cadre de classement des archives départementales, la sous-série 4 N est organisée en 3 parties : Service de l’architecte départemental, Immeubles et bâtiments départementaux, Mobilier. Il faut signaler les nombreuses lacunes de cette sous-série : dossiers des architectes départementaux (différentes phases de conception et réalisation des travaux), travaux importants dans certains bâtiments comme la construction des sous-préfectures... ne font en effet pas partie des collections départementales. Quant au contenu des dossiers conservés, il reflète l’optique financière qui a présidé à leur constitution : ils doivent être visés par la Commission des finances du Conseil général. Ces lacunes sont d’autant plus regrettables que les dossiers présents permettent de construire une image détaillée de l’architecture publique dans le département du début du XIXe siècle à 1940.

En Vendée, le poste d’architecte départemental est créé en 1821. Les archives de son service sont lacunaires. Ne subsistent que quelques traces des architectes successifs, notamment à l’occasion de leur recrutement ou de leur départ, pas toujours volontaire. Les architectes qui se succèdent dans cette fonction continuent parallèlement d’exercer en libéral. Ils sont distincts des architectes des monuments historiques. L’opposition entre ces deux corps se cristallise dans le conflit entre Clair, architecte départemental et Loué, architecte inspecteur des Monuments historiques (voir Dillange, 1979). Il faut attendre Maurice Durand et 1930 pour voir réunies ces deux fonctions.
Dans son rapport du 14 septembre 1945 (1 W 455), Maurice Durand, comme architecte départemental, dresse un état des lieux des bâtiments départementaux au lendemain de la guerre et rappelle l'organisation du service d'architecture départemental. Ce service "comprend tous les travaux intéressant les propriétés du Département (entretiens, grosses réparations et travaux neufs) à entreprendre, de même que l'entretien et l'acquisition du mobilier, d'une partie de ces bâtiments. Le règlement des travaux et fournitures s'effectue sous le contrôle de l'architecte du département." Il conclut en indiquant que le Service technique de l'architecte ayant pris une plus grande importance devrait être prochainement réorganisé.

L’essentiel de la sous-série 4 N est constitué par les dossiers relatifs aux différents bâtiments départementaux : préfecture et sous-préfectures, casernes de gendarmerie, palais de justice, prisons, hôpitaux et hospice, écoles normales et archives départementales. Un bref historique de chacun de ces bâtiments a été intégré au corps de l’inventaire. Ces dossiers permettent de retracer les grandes étapes de la vie de ces bâtiments (construction, agrandissements, rénovation) et de suivre aussi leur entretien courant. Ils sont constitués de correspondance (entre la préfecture, les entrepreneurs, l’architecte, les ministères de tutelle, les représentants des administrations), d’extraits des délibérations du Conseil général, de rapports de l’architecte, de procès-verbaux de visite et de pièces relatives aux adjudications (cahiers des charges, plans, devis, affiches, procès-verbaux, soumissions des entrepreneurs). Les plans et affiches ont été extraits de ces dossiers pour être conditionnés et conservés à plat : ils sont cotés en 39 Fi et font l’objet d’un inventaire spécifique. Des renvois à ces plans sont, en général, faits dans les notices concernées.

Concernant le mobilier départemental, la correspondance relative à l’acquisition et à l’entretien, souvent liée à des phases de travaux, est restée dans les dossiers propres à chaque bâtiment. Seuls les inventaires font l’objet d’un classement spécifique. Une fois encore, cet ensemble est très lacunaire : alors qu’ils sont très réguliers dans la première moitié du XIXe siècle, les inventaires du mobilier départemental sont ensuite très rares sans qu’il soit possible de déterminer si cela est dû à leur non réalisation ou au fait qu’ils n’auraient pas été conservés.