Inventaire d'archives : 7 Fi : collection Jusselin

Contenu :

Présentation du contenu
Préface
C'est en 1947 que, au cours d'une mission d'Inspection générale, je pénétrai pour la première fois aux archives d'Eure-et-Loir. J'étais, bien entendu, renseigné sur les richesses historiographiques d'un département qui comprend non seulement la Beauce, grenier de Paris, mais des pays d'ancienne civilisation qui s'appellent le Perche, le Dreugesin, le Thimerais, le Dunois.
Mais je fus ébloui par une merveille que je ne soupçonnais pas : du grenier des Archives départementales (ancien séminaire Saint-Charles) une vue sur le plus beau sanctuaire de France, qui déploie superbement toutes ses pierres tournées vers le nord au-dessus des arbres de notre cour conventuelle.
Depuis deux ans j'avais commencé ma croisade pour intéresser le public, scolaire et même adulte, au passé de notre patrie par la voie des Archives. C'est donc avec le plus vif plaisir que j'appris que sur ce point le terrain était, ici, plus que favorable. M. Maurice Jusselin, qui avait était nommé archiviste d'Eure-et-Loir en 1907, avait, dès l'année suivante (il y a tout juste un demi-siècle au moment où j'écris ces lignes et nous pourrions célébrer ce cinquantenaire) installé les Archives à Saint-Charles. Immédiatement, il y avait aménagé un embryon de musée historique et avait appelé quelques groupes d'écoliers à les visiter. Son successeur, M. Jean Waquet, avait repris et développé ces initiatives.
La fréquentation scolaire des Archives, si bien amorcée pas ces deux savants, fonctionnera à plein rendement le jour ou le service éducatif sera, selon mes plans, confié à un professeur chargé de seconder, sur ce point, le Directeur des Archives départementales, surchargé de besogne. Quant au musée, il fut décidé, à la suite de ma visite, de lui donner un développement digne de nos collections en l'installant dans la chapelle de l'ancien séminaire.
Le musée fut présenté aux autorités départementales en septembre 1949. Mais c'est trois ans et demi plus tard qu'eut lieu la véritable inauguration. Elle coïncidait avec ce que j'appelai le centenaire des Archives d'Eure-et-Loir.
Par lettre du 24 janvier 1951, j'attirai, en effet, l'attention de M. Maurice Viollette, Président du Conseil Général, sur l'approche d'une date capitale pour l'histoire du département. C'est par arrêté préfectoral du 17 octobre 1852 que le dépôt fut confié à l'un des plus laborieux et des plus savants archivistes que la France ait eus, Lucien Merlet. C'est à ce moment que les archives d'Eure-et-Loir ont été organisées avec méthode, et que leur vie scientifique commence.
Lucien Merlet eut une fortune universitaire tout à fait exceptionnelle. Tout d'abord, il fut admissible à l'École normale supérieure et à l'École des Chartes. Il choisit cette dernière [Note : Je viens d'apprendre par hasard que l'écrivain Léon Halévy, père de Ludovic et grand-père de M. Daniel Halévy, fut reçu à l'École normale et à l'École des Chartes. Mais il ne put entrer ni à la première pour raison politique, ni à la seconde parce que la promotion de 1823, dans laquelle il fut admis en même temps que Littré, ne fut jamais assemblée faute d'un nombre suffisant d'élèves]. Il en suivait les cours lorsque la Révolution de 1848 éclata. Un des premiers actes du nouveau régime fut la création d'une École d'administration destinée à rendre nos services publics moins bureaucratiques, plus alertes, plus efficaces. Chose très peu connue, cette école, qui comprenait l'élite de la jeunesse française, eut parmi ses élèves une proportion relativement très considérable d'élèves de l'école des Chartes qui, elle-même, était alors très jeune. Parmi ceux-ci se trouvait Lucien Merlet.
Ni lui, ni ses camarades ne terminèrent leurs études à l'école d'administration, car cette institution n'eut qu'une existence éphémère, étant regardée comme entachée de saint-simonisme. Elle ne devait renaître qu'en 1945, reconstituée par le gouvernement de la Libération.
Cet archiviste d'Eure-et-Loir est donc le seul homme qui ait pu se targuer d'avoir été reçu à la fois à l'École normale, à l'École des Chartes et à la première école d'administration.
Lorsque Lucien Merlet fut envoyé à Chartres, le grand érudit Benjamin Guérard, directeur de l'École des chartes, écrivit au Préfet : " M. Merlet est un homme qu'on prête mais qu'on ne donne pas. " Lucien Merlet, lui, se donna corps et âme au département d'Eure-et-Loir. Il resta archiviste du département jusqu'à sa retraite en 1893, c'est-à-dire pendant plus de quarante ans. On est confondu devant l'énorme travail qu'il fournit, non seulement pendant ses années d'exercice, mais jusqu'à sa mort survenue à Chartres le 20 juillet 1898.
Sa bibliographie, telle qu'elle a été complétée par M. Maurice Jusselin, ne comprend pas moins de deux cent seize articles. Sept volumes d'inventaire du dépôt départemental y figurent, ainsi que les inventaires des archives des villes et des hôpitaux de Chartres , de Châteaudun, de Dreux, celui de l'admirable fonds des notaires du comté de Dunois, le dictionnaire topographique d'Eure-et-Loir, les cartulaires des Vaux de Cernay, de Notre-Dame de Chartres, de Thiron, de la Madeleine de Châteaudun, etc…
En même temps que cette œuvre admirable, il légua au département son fils, René Merlet, qui était entré le premier et sorti le premier de l'École des Chartes et qui fut lui-même archiviste d'Eure-et-Loir de 1893 à 1907.
Étant encore sur les bancs de l'École des Chartes, j'ai eu le privilège d'entrer en contact avec l'œuvre, et même avec la personne de ce second savant de la famille Merlet. Préparant ma thèse sur le monastère de Saint-Magloire de Paris, j'eus l'occasion d'admirer la sagacité de ce maître en lisant l'étude qu'il a consacrée dans la Bibliothèque de l'École des Chartes aux origines de cette église auxquelles est mêlé le nom du comte de Chartres Thibaut le Tricheur. Au cours d'une excursion archéologique, que dirigeait notre professeur d'archéologie, Eugène Lefevre-Pontalis, j'ai entendu René Merlet expliquer lui-même, sous cette cathédrale, qui est comme le Parthénon de l'Occident, sa découverte du puits des Saints-Forts et des principaux éléments de l'église souterraine de l'époque carolingienne. Ces recherches, alors toutes récentes, avaient eu beaucoup de retentissement. J'entends encore leur auteur expliquer sur les lieux même cet extraordinaire champ de miracles, pour reprendre le mot si expressif de M. Maurice Jusselin, qu'est la crypte de Chartres. J'admirai une élégance de manières et de parole qui m'ont laissé, après quarante ans, l'impression ineffaçable d'un parfait chevalier de l'esprit.
C'est une véritable dynastie de savants archivistes qu'avait fondée Lucien Merlet puisque le fils de don fils, François Merlet, enlevé prématurément à notre affection par un accident stupide, en 1956, a exercé pendant trente et un ans les fonctions d'archiviste en chef des Côtes-du-Nord, ayant voulu servir en Bretagne, province d'origine de sa famille.
Lucien et René Merlet eurent pour successeur (il y a un demi-siècle, comme je viens de le signaler) un savant renommé parmi les érudits du monde entier, M. Maurice Jusselin. D'admirables travaux sur les notes tironiennes, curieuse survivance d'un mode d'écriture antique au moyen âge, fondèrent sa réputation. Mais sa curiosité n'a pas dédaigné les temps modernes et même contemporains. C'est lui, par exemple, qui a révélé la véritable identité de la grand'mère d'Anatole France : Madame Mathias, la grand' maman Nozière, dont les promenades sur les quais et dans le quartier des Beaux-Arts, la main dans la main du petit Anatole, enchantèrent notre jeunesse, était en réalité une certaine Amable Antoinette Gallas dont les Archives d'Eure-et-Loir possèdent l'acte de naissance. Elle était la fille d'un meunier de la rivière d'Eure à Chartres, qui avait jeté son bonnet par-dessus le moulin paternel. " Mère célibataire ", comme on dit aujourd'hui, la soi-disant Madame Mathias était quelque peu en révolte contre son destin et la société. " Il apparaîtra à tous ceux qui voudront pénétrer le " secret d'Anatole France ", dit très justement M. Maurice Jusselin, qu'à côté du concours évident, mais tout extérieur du père, s'est manifestée plus encore l'influence de la mère et celle de la grand'mère Gallas ". C'est donc la grand' maman chartraine et sa fille qui sont à la source des sentiments et même des opinions de l'écrivain qui, à la " belle époque " a exercé, à tort ou à raison, un véritable empire littéraire sur l'élite, non seulement française, mais mondiale : et nous le savons grâce à M. Jusselin.
Enfin c'est un breton, comme les Merlet, M. Jean Waquet, neveu de l'érudit et archéologue Henri Waquet, ancien archiviste en chef du Finistère, qui dirige aujourd'hui le dépôt d'Eure-et-Loir. Il tient déjà une place honorable dans l'érudition française, notamment par son édition, en cours, des Chartes de Clairvaux.
Ainsi, en un siècle, de 1852 à 1953, quatre archivistes seulement ont dirigé le magnifique dépôt historique du département d'Eure-et-Loir. À une époque où l'on peut regretter certaines traces d'instabilité dans la conduite de nos affaires publiques, quel exemple de continuité dans les travaux qui souvent furent commencés par un des quatre savants dont il s'agit et terminés par son successeur ! Quelle solide, quelle admirable chaîne offrent les belles dynasties de ces archivistes, profonds connaisseurs de nos provinces, que j'ai appelés les chanceliers de la durée française !
Bien entendu, M. Maurice Jusselin s'était employé à aider M. Jean Waquet, son successeur, dans l'extension de notre petit musée chartrain. J'étais si content, malgré la rusticité du mobilier, des premiers résultats que nous avions obtenus tous les trois que le 8 mars 1953 je désignai Chartres comme une étape du voyage que j'organise chaque année pour les membres étranges et français des stages international et national d'archives que j'ai créés en 1951. Le Président du Conseil, M. René Mayer de passage au chef-lieu d'Eure-et-Loir, nous apporta aux archives même les encouragements du Gouvernement de la République.
Le 30 mai suivant, en présence de M. le Président du Conseil général et des membres de l'assemblée départementale, à la générosité de qui nous devions d'avoir mené à bien notre propos, nous célébrâmes à la fois le centenaire du dépôt et l'inauguration du musée. Celui-ci venait de recevoir un enrichissement considérable, par le prêt (depuis lors transformé en don) de la collection de M. Maurice Jusselin.
C'est cette collection dont l'ai l'honneur de présenter ici le catalogue. Il est de la plume de M. Jusselin lui-même. C'est dire qu'il fait de main d'ouvrier. Il aura une place de choix dans toute bibliographie chartraine.
Quant à la collection elle-même, on jugera de sa valeur en lisant le catalogue.
" Pendant trente ans, m'écrivait le 4 mars 1953 M. Jusselin en me remerciant de l'avoir invité à recevoir avec moi le Président du Conseil, j'ai collectionné, acheté en France, à Londres, à Bâle, en Italie et en Allemagne. J'ai réuni un ensemble qu'il n'est plus possible de constituer. "
De fait, cette collection unique est pour ainsi dire la synthèse d'une vie tout entière consacrée à la science et à l'amour de Chartres et de la Beauce.
Toutes les périodes de la vie d'une des plus nobles cités de France sont ici représentées. Dans l'histoire de cette capitale de la Vierge, la Révolution française elle-même tient une grande place. Chartres et le département d'Eure-et-Loir ont fourni alors un nombre élevé de rôles, grands ou petits, à la scène de l'histoire. Brissot, Pétion, Chauveau-Lagarde, sont représentés à bon droit dans la collection Jusselin ainsi, bien entendu, que l'œuvre abondant du conventionnel Sergent, graveur de mérite.
Tout cela déborde le cadre local et régional. La collection Jusselin est un fragment de l'histoire politique de la France. De l'histoire de l'art français aussi, non seulement à cause de l'œuvre même de Sergent, mais aussi parce que celui-ci a été avec David, le créateur du Muséum français, c'est-à-dire du Musée du Louvre, et qu'on lui doit, en grande partie, la conservation des statues de la cathédrale qui sont l'un des joyaux du patrimoine français. Et (nous devons la révélation de ce fait peu connu à M. Jusselin) c'est le même Sergent qui a préservé de la destruction les chevaux de Marly de Coustou et qui les a fait placer à l'entrée des Champs-Élysées ou ils forment le principal ornement d'un des plus beaux paysages urbains du monde.
Sergent était, comme on sait, le beau-frère de Marceau. La sœur du héros, la touchante Emira, gravait elle-même avec talent. On retrouve ici cette figure un peu étrange dont l'union imparfaite avec Sergent fut décrite par celui-ci dans un monument curieux de la psychophysiologie romantique.
Mais c'est bien entendu le noble Marceau, évoqué maintes fois par Sergent, qui domine la collection Jusselin. Comment regarder sans émotion l'image frémissante de celui que Jourdan appelait " le lion de l'armée française " surtout lorsqu'on la rapproche de son testament (don du chanoine Delaporte aux Archives départementales) que le héros écrivit cinq heures avant sa mort dans de terribles souffrances ?
Il est impossible de ne pas rapprocher le souvenir de Marceau de celui de Jean Moulin. Le premier Président du Conseil national de la Résistance n'était pas chartrain mais c'est comme Préfet d'Eure-et-Loir qu'il fut arrêté et torturé une première fois par les nazis le 17 juin 1940. Son portrait orne le cabinet de son successeur à Chartres. Il me fut prêté en 1950 lorsque j'organisai à l'hôtel de Rohan l'exposition " Les Préfets dans l'histoire " où je lui donnai la place d'honneur. M. Jusselin a eu raison de rappeler cette grande figure, qui reste inséparable de Chartres et du département d'Eure-et-Loir.
Charles Braibant,
Directeur général des Archives de France,
Président d'Honneur du Conseil International des Archives.
Introduction de Jean Waquet
L'histoire ne s'écrit pas seulement avec les archives. Elle utilise tous les témoignages du passé. Si les Archives départementales réunissent, sur les milliers de mètres de leurs rayonnages, parchemins et papiers noircis par les hommes au cours des siècles, on cherche aussi à y grouper tout ce qui peut renseigner les historiens.
L'image est un des éléments essentiels de cette information.
Douée d'un pouvoir d'évocation exceptionnel, elle est si naturellement liée à l'écrit que_à l'instar du livre illustré_les archives elles-mêmes sont parfois imagées. Les plans manuscrits, dont l'Ancien Régime nous a légué d'admirables exemples, ornés et coloriés, sont déjà, à leur façon, des images. Mais, parfois on a eu recours plus directement encore au dessin. Les Archives d'Eure-et-Loir possèdent ainsi un dessin colorié du quinzième siècle, figurant un halage de bateau sur la rivière d'Eure, non loin d'un moulin à eau. Ce dessin a été fait à l'occasion d'un litige, pour mieux préciser la disposition des lieux. Veut-on un autre exemple local ? A la fin d'un " rentier " du chartrier de Montboissier, le plus beau des chartriers seigneuriaux conservés aux Archives d'Eure-et-Loir, se trouve un dessin colorié du dix-huitième siècle représentant liasses et registres sur leurs étagères, dans le cabinet d'archives du château.
On conçoit quel enrichissement représente, pour des Archives départementales, l'apport d'une collection d'images intéressant l'histoire du département. Si cette collection a été formée par un spécialiste rompu aux disciplines rigoureuses de l'histoire, mais aussi à celles que requiert la formation d'une grande collection - ténacité, compétence, sacrifices financiers aussi pour ne pas " manquer l'occasion… " - l'intérêt en est infiniment plus grand. Si, en outre, cette collection qui vaut par son caractère " documentaire " présente aussi une valeur d'art, c'est un enrichissement exceptionnel.
Une telle collection, c'est celle de mon prédécesseur, M. Maurice Jusselin, a fait don aux Archives d'Eure-et-Loir, avec le plein accord de sa famille, et dont il vient de rédiger le catalogue avec la maîtrise que lui connaissent et lui reconnaissent non seulement ceux qui sont ses compatriotes d'Eure-et-Loir depuis cinquante ans, mais encore les savants de France et de l'étranger.
Ce n'est pas d'hier que les Archives d'Eure-et-Loir tiennent, si je puis dire, musée : depuis 1910, elles ont ouvert au public en diverses circonstances, l'accès de documents choisis, exposés afin de donner une audience plus large que celle des spécialistes à des pièces d'archives attachantes et suggestives à des titres divers. M. Maurice Jusselin, puis moi-même, avons eu ce souci et nous y avons répondu sous des formes variées.
C'est dans le même esprit et dans la même tradition qu'est ouvert le musée formé par la collection Maurice Jusselin. Le catalogue qui suit est d'une richesse qui rend superflus de longs commentaires. Le lecteur et le visiteur y verront apparaitre trois grands chapitres. Le premier évoque les hommes, les lieux et les choses jusque dans le dix-huitième siècle, en cette région dont Chartres était la ville principale et d'où naquit l'Eure-et-Loir. Ce n'est pas hasard si la géographie diocésaine est évoquée par les premiers documents exposés, la circonscription diocésaine ayant servi, pour ainsi dire, de trait d'union entre les vieilles unités régionales gauloises ou gallo-romaines et notre département actuel.
Avec Sergent Marceau (1751-1847), c'est un autre chapitre qui commence dans notre musée. Ce témoin minutieux, cet artiste savant et sûr, nous suivons d'abord les débuts de sa carrière, à Chartres, puis à Paris. Chemin faisant, d'autres documents nous renseignent sur l'histoire du dix-huitième siècle et sur l'histoire révolutionnaire. Puis apparaissent les Marceau : Emira, qui devient la femme de Sergent, et son frère, le jeune et glorieux général de la Révolution. Dès lors, ce n'est pas seulement le nom de Marceau qui s'associe à celui de Sergent : toute une part de l'œuvre de notre artiste est inspirée par la gloire de son jeune beau-frère et vouée à la pérenniser.
Des monuments qui, aux siècles précédents, avaient été le décor habituel de la vie connurent aux dix-neuvième siècle un regain d'intérêt avec le goût des choses du moyen-âge. La cathédrale_sur laquelle l'incendie de 1836 n'avait pu qu'attirer davantage les regards et la sollicitude_ne fut pas seule à susciter l'intérêt et l'activité des dessinateurs et graveurs, des archéologues, des littérateurs _Huysmans, par exemple. Mais c'est encore à Chartres la veille Porte Guillaume ou cette collégiale Saint-André qui enjambait l'Eure et à laquelle M. Maurice Jusselin a consacré naguère une importante étude. C'est encore l'admirable château de Châteaudun, Anet, Maintenon… Les vieilles portes de Chartres, l'Hôtel-Dieu médiéval avec sa grande salle en forme d'église eurent moins de chance et disparurent totalement : c'est le mérite de l'image de nous restituer leurs traits.
Enfin, on trouvera remémorée la vie de Chartres et du département au dix-neuvième siècle, avec ses grands hommes et de plus modestes aussi, avec les grands évènements et avec les menus faits de la vie courante, et le folklore n'est pas oublié, que nous rappellent quelques précieux échantillons de cette imagerie chartraine à laquelle M. Jusselin vient de consacrer un ouvrage exhaustif.
Ainsi des siècles d'histoire locale sont évoqués par l'image et par l'art dans notre musée : plaisir des yeux, satisfaction du chercheur, enseignement de l'amateur ou de l'étudiant, il répond à bien des questions et à bien des curiosités : la table du présent catalogue est conçue pour assortir mieux encore les réponses aux questions posées.
" Chargée d'enseigner et d'étudier l'histoire nationale, a joint l'exemple au précepte… " Ainsi commence la citation à l'ordre du jour de l'Armée décernée à l'École nationale des Chartes le 20 décembre 1926. Cette mission d'enseignement, si importante dans notre métier, la collection Maurice Jusselin contribue à la remplir avec éclat, dans les conditions matérielles de présentation qu'a bien voulu ménager la clairvoyance et efficace bienveillance de l'Administration départementale, avec le concours éclairé de M. l'Architecte en chef Jean Maunoury.
Sur le plan national, enfin, s'est trouvée consacrée l'œuvre accomplie. M. Charles Braibant, Directeur Général des Archives de France qui, dès l'origine, avait marqué le grand intérêt qu'il prenait à cette réalisation, a suivi depuis le début et constamment encouragé notre travail dont il a pu inaugurer successivement les prémisses et l'achèvement. A l'auteur et donateur de cette collection, à tous ceux qui ont soutenu matériellement et moralement ce travail va la gratitude des Archives d'Eure-et-Loir et des bénéficiaires présents et futurs de ce musée d'art et d'histoire.

Cote :

7 Fi 1-372

Publication :

Archives départementales d'Eure-et-Loir
Chartres

Description physique :

Description physique: Document d'archives
Nombre d'unités de niveau bas
Nombre d'unités de niveau bas: 429

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Archives départementales d'Eure-et-Loir

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAD028_0000007Fi

Où consulter le document :

Archives départementales d'Eure-et-Loir

Archives départementales d'Eure-et-Loir

Liens