En 1800, la création des sous-préfectures s'est effectuée dans une conception très hiérarchique de l'organisation administrative de la France. En effet, la Loi concernant la division du territoire de la République et l'administration, du 28 pluviôse de l'an VIII, prévoit quatre niveaux de divisions territoriales : le département, l’arrondissement, le canton et la municipalité (actuelle commune). Elle instaure ainsi un nouvel échelon - l’arrondissement - en remplacement des districts, et une nouvelle fonction : celle de sous-préfet (un sous-préfet est nommé à la tête de chaque arrondissement). L’arrondissement, ainsi créé, constitue une subdivision du département ; il compte plusieurs cantons, eux-mêmes divisés en communes. L’arrondissement est désigné par le nom de la ville siège de la sous-préfecture. Le sous-préfet, quant à lui, est le premier représentant de l’Etat à l’échelon local. A ce titre, il est l’interlocuteur privilégié des maires des communes de son arrondissement, qui s’adressent à lui pour obtenir des réponses aux problèmes émanant de l’administration communale. Le sous-préfet est ainsi un fonctionnaire accessible, également pour ses administrés, qui peuvent le solliciter directement pour examiner des situations individuelles. Placé sous le contrôle du préfet du département, il est un intermédiaire entre l’Administration et la vie locale, à la fois haut fonctionnaire et homme de terrain. La carte des arrondissements et les attributions des sous-préfets n’ont guère évolué de 1800 aux années 1920. La principale modification dans l’histoire des sous-préfectures est apportée, en 1926, par le quatrième gouvernement Poincaré, qui décide de supprimer 106 sous-préfectures dans le but de réaliser des économies. Le département de la Creuse, touché par cette réforme, se voit ainsi privé de deux sous-préfectures : Bourganeuf et Boussac.