Les fonds d'archives protestants conservés en sous-série 217 J sont essentiellement constitués d'archives de paroisses protestantes héraultaises, de pasteurs, de prédicateurs, de familles protestantes et d'associations protestantes, recueillies par l'Institut protestant de théologie de Montpellier et la Commission de la Bibliothèque de la Faculté de théologie de Montpellier, puis déposées aux Archives départementales.

 

Le fonds de l'Église réformée de Sète (1826-2002) rassemble les archives d'administration et de gestion de la paroisse protestante de Sète depuis 1826. Il est structuré en 8 parties : administration du consistoire et de la paroisse ; pasteurs ; paroissiens de l'Église réformée ; finances et comptabilité ; édifices de l'Église réformée ; enseignement et catéchèse ; diaconat et bienfaisance ; archives anciennes du conseil presbytéral, classées par le pasteur Lucien Benoît.

Pour la dernière partie du fonds (archives anciennes du conseil presbytéral, classées par le pasteur Lucien Benoît), le choix a été effectué de conserver le classement originel en dossiers thématiques (217 J 40-78) réalisé par le pasteur Lucien Benoît vers 1880. L'inventaire rédigé par le pasteur Benoît est conservé sous la cote 217 J 39 et constitue la clef d'accès incontournable à ces dossiers, décrits pièce à pièce.

Le fonds de l'Église réformée de Sète permet ainsi l'étude d'une communauté héraultaise protestante active aux XIXe et XXe siècles.

 

Un inventaire de l'ensemble du fonds Jean Barral a été rédigé par le pasteur en 1979 (217 J 199). Les archives les plus volumineuses concernent les textes de prédications. Ceux-ci ont été indexés thématiquement et chronologiquement au sein d'un répertoire, ce qui peut faciliter grandement la recherche (217 J 200). Tous les sermons sont numérotés entre 1929 et 1972 (217 J 202 à 223). Des allocutions - dites de circonstance - sont également conservées, documentant les interventions du pasteur lors de grandes occasions ou cérémonies : on y trouve ainsi un discours pour la mise en place du carnet national des colonies de vacances en 1936 (217 J 224).

Tout au long de sa carrière, Jean Barral assure en parallèle de nombreuses conférences. Celles-ci  concernent l'histoire et les biographies religieuses (217 J 228 et 229), les adaptations cinématographiques de plusieurs romans polémiques (217 J 231) ou encore des concerts associant des interventions musicales à la prédication (217 J 232). Les voyages de Jean Barral au Moyen-Orient et en Amérique ont également fait l'objet de conférences (217 J 230). Enfin, l'activité d'enseignement du pasteur est documentée par les cours de formation théoligique de membres d'église à Nîmes entre 1941 et 1942 (217 J 233), ou encore par des études bibliques, rédigées entre 1945 et 1961 (217 J 234).

Dans le fonds figurent également des archives familiales d'Armand Barral, père du pasteur. Il s'agit des textes de conférences historiques et biographiques rédigées entre 1917 et 1931 (217 J 235).

Des lacunes importantes par rapport à l'inventaire des archives de 1979 (217 J 199) sont malheureusement à signaler. Elles concernent des conférences sur la Bible et l'œcuménisme (16 dossiers, 1946-1973), ainsi que des conférences portant sur la sociologie.

La formation de Gaston Bourguet à la Faculté de théologie de Montauban, est documentée par plusieurs cahiers scolaires de 1895 à 1897 (217 J 183). L'implication de Gaston Bourguet dans la vie locale peut être suivie pendant la Première Guerre mondiale, où le pasteur suit par écrit le sort de matelots protestants originaires du Vigan jusque dans les Dardanelles (217 J 184). Gaston Bourguet occupe une place importante lors des synodes, représentant la 12e circonscription : les prises de notes et rapports du pasteur entre 1906 et 1938 permettent de suivre sa position au sein des grandes orientations du mouvement protestant à l'échelle nationale (217 J 186).

Cependant, ce sont les textes des prédications régulières qui occupent la plus grande partie du fonds. Echelonnées de 1896 à 1955, les prédications comportent des allusions précises aux événements historiques de la période : mobilisation de 1914 (217 J 187), vie religieuse en temps de guerre en 1917 jusqu'à la victoire de 1918 (217 J 190), clauses de l'Armistice de 1940 (217 J 192), élections législatives de 1951 (217 J 193). Cahiers de notes et textes utilisés pour des causeries permettent également l'étude des lectures littéraires du pasteur, de ses recherches historiques (camisards, soldats protestants pendant la Première Guerre mondiale), de ses questionnements sociologiques sur l'éthique religieuse (recherche de paternité, divorce, suicide) et enfin de son soutien aux causes des missions évangéliques dans le monde (217 J 196).

Les archives du pasteur André La Barbe (1933-2014) concernent tout d'abord sa formation, effectuée en un cycle de trois ans auprès de l'Institut Biblique de Nogent-sur-Marne de 1952 à 1955. Cahier et notes témoignent de l'enseignement dispensé (217 J 107-111). Mais la partie la plus importante concerne ses prédications : classées selon des thématiques diverses, elles comportent des notes manuscrites attestant des sources diverses d'inspiration et des préoccupations du pasteur (217 J 112 à 121). Les interventions radiophoniques et écrites d'André La Barbe prouvent également l'attachement des pasteurs à ce type de diffusion (217 J 123 à 125). Enfin, la documentation que le pasteur a rassemblé éclaire ses principaux centres d'intérêt (217 J 126-129). Le pasteur André La Barbe a constitué un corpus de témoignages entendus ou rapportés tout au long de son ministère (217 J 127), récit vivant des convictions de l'Église baptiste au cours de cette période.

L'originalité du fonds du pasteur Claude Maillart tient au classement effectué par ce dernier : les prédications sont classées non pas chronologiquement, mais selon les sources bibliques utilisées comme base de rédaction. Dans la bibliothèque du pasteur, figure également une compilation imprimée des sermons diffusés par la Fédération protestante de France pendant vingt ans (de 1962 à 1982, 217 J 307).

La carrière pastorale de Roger Parmentier est documentée par ses nombreuses prédications (217 J 138-140). Mais la partie la plus importante de ses archives est liée à son activité associative. Fondateur de l'association ACTUEL, spécialisée dans les problématiques d'actualisation de la Bible, il anime sans relâche des ateliers de réécriture des textes évangéliques, cherchant à les rendre plus parlant aux lecteurs contemporains (217 J 144-153). Très engagé politiquement en faveur de la décolonisation, du soutien à la Palestine et à l'Algérie, Roger Parmentier cherche à établir un dialogue entre les différentes confessions religieuses, ce dont attestent les nombreux dossiers conservés. Son caractère fortement provocateur transparaît dans sa correspondance parfois virulente (217 J 131 à 134), dans ses nombreux écrits (217 J 163) et ses dossiers de travaux sur la sexualité, la liturgie et l'enfermement (217 J 156-160). Enfin, Roger Parmentier affiche une certaine complicité avec d'autres figures religieuses polémiques locales telles le prêtre dominicain Jean Cardonnel (217 J 161) ou encore l'auteur négationniste Roger Garaudy (217 J 156). Enfin, la présence d'archives pastorales plus anciennes, conservées dans le cadre de recherches historiques est à noter : sermons du pasteur A. Peloux, aïeul de madame Parmentier, pour des prédications prononcées à Rieubach, à Camarade, au Mas d'Azil (Ariège) et à Caussade (Tarn-et-Garonne) entre 1887 et 1889, ou encore copie de plusieurs prêches prononcés au Mas d'Azil lors de la peste de 1593 (217 J 162).

Les archives du prédicateur Yves Pelenc sont principalement composées de sermons couvrant cinquante ans de prédications dans la région du Vigan et de l'Aigoual (217 J 276 à 278). Plusieurs tableaux sur le déroulement du culte pour la fin des années 1990 documentent l'organisation territoriale de la prédication (217 J 279).

Hormis quelques éléments fragmentaires pour la période 1950 à 1969, les archives du pasteur Jean Pellegrin concernent principalement les activités pastorales de Jean Pellegrin après sa retraite en 1970. On note une prédication datée de 1962, rédigée après deux missions auprès des Églises protestantes locales effectuées en 1957 et 1961 (217 J 280).

Les archives du pasteur Jacques Terme (1957-2008) reflètent les engagements d'un pasteur de la deuxième moitié du XXe siècle.
Son activité pastorale est bien documentée, puisque sont conservées ses prédications de 1959 jusqu'à son décès (217 J 89-91), ainsi que ses dossiers de recherche biblique (217 J 92). Les dossiers constituent un témoignage de l'évolution de la spiritualité protestante pendant un demi-siècle. De même, la rédaction de plusieurs conférences et interventions radiophoniques et télévisuelles (217 J 93- 95) attestent l'essor de nouvelles modalités de diffusion.
Le fonds conserve également les archives relatives à la présidence de la CEVAA (Communauté Évangéliques d'Action Apostolique), assurée par le pasteur Jacques Terme de 1987 à 1992. Il est ainsi possible d'étudier les comptes rendus officiels des sessions annuelles du conseil (217 J 97-99), des réunions du comité exécutif (217 J 98), ainsi que les actes de colloques internationaux (2174 J 101). Une évaluation interne de l'institution menée par Jacques Terme en 1991, à l'occasion des 20 ans de la CEVAA, est également consultable (217 J 100).
Enfin, Jacques Terme s'est personnellement investi dans plusieurs missions internationales d'envergure. En premier lieu, dans les événements de Nouvelle-Calédonie de 1985 qui mettent en cause l'Église évangélique et son soutien au FLNKS. Ils imposent un positionnement de l'Église protestante jusqu'au référendum de 1988 (217 J 105). Entre 1997 et 2003, les divisions internes de l'Église évangélique du Gabon reflètent, quant à elles, les tensions politiques du pays et nécessitent plusieurs missions pour stabiliser la situation (217 J 103-104). De même, la CEVAA doit intervenir à la suite du coup d'État de 1993 au Togo (217 J 102). L'investissement international de Jacques Terme accompagne ainsi plusieurs moments forts de l'histoire postcoloniale de la France. Enfin, il est à noter que le fonds Jacques Terme ne conserve aucun document directement lié à sa direction du périodique Horizons protestants, hormis son mémoire de thèse de l'École Pratique des Hautes Études en 1998, thèse qui est retravaillée pour une publication deux ans plus tard (217 J 86-87).

La majeure partie du fonds du pasteur Fernand Villaret se compose de sermons et prédications, rédigés entre 1908 et 1957 (217 J 163-181, 275). Ils évoquent parfois des événements historiques contemporains, comme par exemple le sermon prêché devant son régiment d'infanterie en 1916 (217 J 163), la décadence démographique de l'Allemagne en 1927 (217 J 166), la question juive en 1939 (217 J 172). Les sermons permettent également l'étude de la vie spirituelle et religieuse des paroisses protestantes, des confirmations de catéchèse aux services funèbres, en passant par l'installation des pasteurs successifs (217 J 180). Enfin, des notes documentent les centres d'intérêts théologiques du pasteur, comprenant des réflexions et conférences sur la Bible, les prophètes et l'histoire du protestantisme clandestin, avec notamment une biographie de Louis Ranc, pasteur de 1719 à 1745 (217 J 182).

 

La famille Paul est surtout représentée par son aïeul. Louis Paul est l'auteur d'un compte des gages des présidents trésoriers généraux de France de la généralité de Montpellier, intendants des gabelles de Languedoc pour l'année 1637. Sa charge de greffier peut expliquer qu'il conserve par la suite les autres comptes de ce type, rédigés par d'autres comptables, de 1649 à 1671 (217 J 236-244). Ces documents sont des compléments importants au fond de la Cour des Comptes, aides et finances de Montpellier (conservé en sous-série 1 B). Louis Pierre de Paul conserve quant à lui des registres de comptes relatifs à la perception de la taille de la région d'Anduze (Gard) pendant toute la deuxième moitié du XVIIIe siècle (217 J 245-247).

La partie la plus importante du fonds concerne le couple François Guillaume Abel Leenhardt (1825-1875) et Louise Cécile Émilie Castelnau (1832-1902). Archives scolaires (2147 J 249) et comptabilité (217 J 250) permettent de suivre le quotidien d'une élite bourgeoise montpelliéraine durant le dernier tiers du XIXe siècle. Le couple fait bâtir à partir de 1861 un hôtel particulier dans Montpellier, rue Clos-René (anciennement rue Saint-Roch), que Louise Cécile Emilie Castelnau s'attache à achever et embellir, comme le montrent les nombreux comptes et factures de marbriers, sculpteurs et autres corps de métier des années 1878 à 1883 (217 J 273). Leur petit-fils Jean Leenhardt (1891-1967) hérite de la fortune familiale. Ses archives concernent la vie culturelle montpelliéraine entre les deux guerres, comprenant notamment les programmes de fêtes théâtrales de la Gerbe (217 J 251). C'est probablement lui qui procède à la vente, le 4 mai 1922 à Paris, de la collection de tableaux de la famille. Il s'agit de l'ancienne collection Nicolas Scipion Louis Bazille, grand amateur d'art (conseillé par son célèbre cousin, le peintre Frédéric Bazille), léguée en 1886 à Pierre Leenhardt, gendre de Nicolas Bazille. On conserve des tirages argentiques de certaines des toiles de la collection, qui ont depuis été dispersées dans les collections privées et publiques du monde entier (217 J 254). Il s'agit d'un témoignage de la participation de la famille Bazille au développement de la peinture pré-impressionniste de l'École de Barbizon. Jean Leenhardt a également conservé des journaux concernant les événements politiques nationaux (élections, référendum) entre 1938 et 1946 (217 J 252).

Les archives domaniales permettent quant à elles d'étudier la construction du domaine familial, situé à Clapiers. Le 26 octobre 1674, Louis Paul acquiert ainsi un domaine à Clapiers du sieur de Reichan. Ses deux fils agrandissent successivement la taille du domaine. C'est son petit-fils, Louis Pierre de Paul, qui élève vers 1760 une maison d'habitation - désormais désignée comme "Mas de Paul" - sur le flanc de colline. Ses descendants prennent le titre de seigneur de Clapiers. Un cahier manuscrit fournissant la contenance des terres de la commune de Clapiers en 1800 énumère les différentes parties relevant de la famille de Paul (217 J 255). C'est encore le couple François Guillaume Abel Leenhardt (1825-1875) et Louise Cécile Émilie Castelnau (1832-1902) qui développe la surface du domaine familial par de nombreux achats et échanges, consolidés du côté de la commune de Castelnau par un bornage précis en 1866 (217 J 256). Comme pour l'hôtel particulier de la rue Saint-Roch de Montpellier, Louise Cécile Émilie Castelnau procède à Clapiers à de nombreux travaux de destruction, reconstruction et embellissement de la maison d'habitation, des écuries et d'autres parties qui composent le château entre 1863 et 1884 (217 J 257). La comptabilité annuelle, mensuelle, hebdomadaire, puis journalière documente enfin la gestion foncière du domaine, apportant des précisions sur les cultures, travaux, semences et outillages concernés de 1825 à 1877 (217 J 258-271). Enfin deux plans, l'un de 1791, l'autre de 1933, permettent de suivre l'évolution des contours du domaine après un siècle et demi de gestion familiale (217 J 272).

 

La fondation de l'association et son administration sont bien documentées par les statuts, la comptabilité et les rapports des assemblées générales (317 J 308). La correspondance et les lettres trimestrielles envoyés aux différents membres permettent d'en étudier l'évolution (317 J 309). Sont également à relever des documents sur l'organisation du pèlerinage protestant annuel pendant trente ans, et l'investissement de l'association pour l'obtention de décorations militaires (317 J 310).

Les archives des ces associations permettent l'étude de l'organisation et du déroulement des différentes actions d'évangélisations entreprises. Qu'il s'agisse de communication dans les journaux locaux, de plannings ou encore de budgets, ces archives associatives sont un fidèle témoignage de l'évolution de cet aspect missionnaire de l'Église protestante. De petites structures, ces associations qui peuvent réunir jusqu'à une centaine de membres suivent, par l'évolution de leurs activités, l'émergence de formes nouvelles de communication à destination de la jeunesse : spectacle vivant (217 J 312, 313 et 315 ), lecture publique et radio (217 J 311), et enfin informatique (217 J 316 à 318) sont tour à tour exploités pour diffuser la parole de l'Évangile et resserrer les liens de la communauté protestante, d'abord à un niveau très local, puis à l'échelle des paroisses, puis des régions.