Inventaire d'archives : Équipe des prêtres ouvriers du Nord-Pas-de-Calais : entrée 1998 3.

Contenu :

Le fonds se compose des comptes rendus des réunions, rencontres et récollections des prêtres-ouvriers, d'archives concernant les relations entre les prêtres-ouvriers et la Mission ouvrière et de dossiers documentaires sur la société contemporaine et sur les questions et structures ecclésiales les plus importantes. Il comprend aussi des cassettes audio sur les mêmes thèmes.

Cote :

1998 3 1 à 125

Publication :

Archives nationales du monde du travail

Informations sur le producteur :

[Équipe des prêtres-ouvriers du Nord-Pas-de-Calais]
La Seconde guerre mondiale voit l'apparition des prêtres-ouvriers en France. L'Eglise catholique avait déjà découvert la profondeur de la déchristianisation du monde ouvrier, peu marqué par les efforts de la JOC : comme le soulignait l'abbé Henri Godin, la France était devenue "pays de Mission". La vive conscience de cette réalité conduit le cardinal Suhard, archevêque de Paris, à créer la Mission de France, en 1941, puis la Mission de Paris, en 1944. Devant le fossé qui existe entre l'Eglise et la classe ouvrière, des prêtres choisissent de vivre leur ministère en usine. Les prêtres prisonniers en Allemagne, ceux qui ont accompagné les jeunes réquisitionnés par le STO sont sensibles à cette nouvelle façon d'accomplir le sacerdoce.
Le Nord connaît très tôt ce phénomène : dès 1946, Jacques Screpel, prieur du couvent des Dominicains de Lille, fait son appentissage de fraiseur à Hagondange, avec l'accord de l'évêque de Lille, Monseigneur Liénart. En 1947, il revient à Lille, travaillant comme ouvrier en usine à Fives ; Bernard Tiberghien, prêtre diocésain qui a travaillé à Renault-Billancourt, commence alors une équipe avec lui à Hellemmes. En 1948, est créée la Communauté du 118. Le terme désigne à la fois l'équipe de Dominicains d'Hellemmes et la communauté chrétienne qui naît très vite de la présence des Frères. D'autres expériences sont tentées dans les mêmes années, de la part de prêtres diocésains, de Franciscains, d'Oblats de Marie-Immaculée, de Rédemptoristes, de Maristes, de Frères des écoles chrétiennes, des Petits Frères du Père de Foucauld, de Fils de la Charité et, dans le Pas-de-Calais, de Jésuites.
Les prêtres-ouvriers ne forment pas un corps sacerdotal à part, ni un mouvement. Ils se regroupent le plus souvent en équipes, qui leur permettent une mise en commun et un soutien fraternel. Les équipes élargissent leur horizon en se réunissant par région : les trois diocèses du Nord -Lille, Arras, Cambrai- regroupent des équipes très différentes les unes des autres mais toujours soucieuses d'une insertion vraie dans leur milieu de travail comme dans le quartier où est établie l'équipe.
En 1954, le pape Pie XII met fin à l'expérience des prêtres-ouvriers, en dépit des démarches de plusieurs évêques français et surtout du cardinal Liénart, évêque de Lille. Les prêtres-ouvriers de la région Nord, assez fréquemment syndiqués, mais sans mandat de délégués, choisissent l'obéissance et, douloureusement, arrêtent le travail. Avec l'appui du cardinal Liénart, ils reprennent rapidement une activité professionnelle, mais, discrètement, souvent sous la forme de "petits boulots".
Ils reviennent à l'usine à partir de 1965, quand, à la suite du concile Vatican II, le travail des prêtres est à nouveau autorisé.
Souhaitant briser l'image traditionnelle que le monde ouvrier a de l'Eglise catholique, les prêtres-ouvriers ne sont cependant pas en rupture avec les structures ecclésiales et travaillent constamment avec des militants chrétiens dans l'Action catholique ouvrière et la Jeunesse ouvrière chrétienne ; leur rôle est important dans les structures de la Mission ouvrière, créée dès 1954 à Paris, puis à Lille, pour continuer la recherche sur l'évangélisation de la classe ouvrière.
Très actifs syndicalement, et dans les mouvements associatifs, les prêtres-ouvriers sont soucieux d'une "évangélisation qui se joue dans un vivre avec les travailleurs", d'un "ministère de la première annonce" (équipe PO de Douchy).

Informations sur l'acquisition :

La préparation de l'entrée a été effectuée par Michel Perret et Jean-Marie Six qui ont rassemblé les archives des prêtres-ouvriers de la région Nord-Pas-de-Calais.

Description :

Mise en forme :
Le cadre thématique de classement des archives, constitué par Jean-Marie Six, a été respecté.
 

Conditions d'accès :

Archives privées.
Fonds communicable et reproductible suivant les délais légaux prévus par le Code du patrimoine pour les archives publiques.
Publiable sur internet

Conditions d'utilisation :

La réutilisation des documents extraits du fonds est gratuite et libre, sous réserve des dispositions relatives aux droits de la propriété intellectuelle et au respect de la vie privée (voir les modalités d’application sur le site internet des ANMT).

Description physique :

125 unités documentaires
Importance matérielle :
6.21

Ressources complémentaires :

Voir aux Archives nationales du monde du travail (Roubaix) l'entrée 2007 63 qui renferme une autre partie des archives de l'équipe des prêtres-ouvriers du Nord-Pas-de-Calais.

Références bibliographiques :

André DEPIERRE, Histoire et signification des prêtres-ouvriers, Documents ACO n°66, 1972.
Emile POULAT, Naissance des prêtres-ouvriers, Casterman, 1965.
Jean VINATIER, Les prêtres-ouvriers, le cardinal Liénart et Rome, Les éditions ouvrières, 1985.
«Aujourd'hui les prêtres-ouvriers», numéro spécial de La foi d'un peuple, publication de la Mission ouvrière, 1986
Robert WATTEBLED, Stratégies catholiques en monde ouvrier dans la France catholique d'après-guerre, Éditions ouvrières, 1990.
«Cinquantenaire du livre La France, Pays de Mission ?» : numéro spécial de Témoignage chrétien, 1994.

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Archives nationales du monde du travail.

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRANMT_IR_1998_3

Où consulter le document :

Archives nationales du monde du travail - ANMT

Liens