Reubell ou Rewbell naquit à Colmar le 8 octobre 1747.

Il étudia le droit et fut avocat au Conseil souverain d'Alsace. Au moment de la Révolution il était bâtonnier. Elu député du Tiers-Etat aux Etats Généraux par les baillages de Colmar et de Schlestadt, il se fit remarquer, dans l'Assemblée Constituante, par son opposition à l'Ancien Régime.

Président le 5 mai 1791, il fut très actif et déposa plusieurs motions. Procureur syndic du Haut-Rhin, secrétaire général du même département, le 3 septembre 1792, le département du Haut-Rhin l'envoya siéger à la Convention.

Il pressa le procès de Louis XVI, puis fut envoyé en mission à l'armée de Mayence. Accusé d'exaction, il fut rappelé à Paris où d'ailleurs l'accusation ne fut jamais prouvée. Après le 9 thermidor, il se prononça contre les Jacobins et contribua à la fermeture de leur club.

Il fit partie du comité de Sureté Générale et du comité de Salut public et inclina de plus en plus à la modération.

Le 17 avril 1795 il fit décrèter la vente des biens d'émigrés par voie de loterie et entra le 21 vendémiaire an IV au Conseil des Cinq Cents comme député du Haut-Rhin.

Il devint secrétaire de l'Assemblée et fut, le ler novembre choisi par le Conseil des Anciens comme l'un des membres du Directoire exécutif.

Le Directoire l'ayant choisi pour Président, il remplit cette fonction jusqu'en l'an VII. Ayant été, à cette date, exclus du pouvoir exécutif par voie du sort, il fut élu membre du Conseil des Anciens le 23 germinal an VII.

Le coup d'état du 18 brumaire le rendit à la vie privée.

Il mourut à Colmar en 1807 ; la fin de sa vie fut attristée par les dilapidations de son fils Jean-Jacques Reubell, général (1777-1847), qui avait épousé K. Betty Patterson, cousine d'Elisa femme de Jérôme Bonaparte.