Inventaire d'archives : Le Concorde À Air France : Les activités de la Direction générale et de la « Division Concorde »

Contenu :

Ce fonds se divise en deux parties distinctes. La première partie concerne les archives reçues ou créées par la DGDD dans sa mission de rassemblement des données stratégiques en vue de la prise de décision ou d'annonce commerciales. L'autre couvre en partie l'activité de la « Division Concorde », une entité chargée du suivi technique des avions Concorde. Parmi les archives reçues de la DGDD se trouvent des documents historiques considérables couvrant les événements principaux de l'historique du Concorde notamment sa conception et son achat par Air France et l'État français, mais aussi l'inauguration des premiers vols, les débats relatifs au bruit du Bang supersonique, le blocus américain, l'ouverture des vols spéciaux, des tours du monde ou encore des rapports d'incidents. La gestion de l'image de marque ou encore l'analyse financière de l'exploitation sont aussi des éléments cruciaux portés à la responsabilité de la Direction.
Ces archives offrent un panorama d'ensemble de l'activité Concorde à Air France à travers un niveau de lecture central et politique. De même, les archives de la DGDD laissent entrevoir les communications établies avec l'extérieur que cela soit avec la presse ou avec des personnes politiques ou stratégiques importantes. En ce qui concerne la presse notamment, de nombreux recueils de revues de presse ont été créés. Ils rassemblent des coupures de presse du monde entier couvrant des événements Concorde. Les archives issues de la Division Concorde offrent des documents techniques purs. Qu'il s'agisse de documentation issu des centres de formation de Vilgénis ou de relevé quotidiens de la ponctualité et de la régularité du Concorde. Les données de ces archives correspondent aux exigences de suivi particulières au supersonique.  Ces archives présentent aussi le grand intérêt historique de suivre les rapports des vols d'essai du Concorde avant la commercialisation et permettent aussi de rentrer dans le détail des préparatifs de certains vols spéciaux, notamment des tours du monde fameux ayant battu des records de vitesse. En outre, les notes techniques et rapports de réunions permettent d'avoir un aperçu des différents soucis techniques rencontrés à la fois par le personnel navigant tout comme les mécaniciens de la maintenance, offrant une ouverture plus large aux différents corps de métiers actifs autour du Concorde.

Cote :

20160117/1-20160117/141

Publication :

Archives nationales
2016
Pierrefitte-sur-Seine

Informations sur le producteur :

Compagnie nationale Air France
Compagnie nationale Air France. Direction générale (1933-....)
AIR FRANCE ET LE CONCORDE La naissance de la compagnie aérienne Air France remonte au 30 août 1933, jour où le Parlement a voté en faveur de la fusion de quatre entreprises aériennes françaises en une seule. Dès lors, et jusqu'à la privatisation d'Air France en 2004, l'État aura une influence cruciale sur les décisions stratégiques de l'entreprise. À la fin des années 50, des ingénieurs français, anglais, russes et américains travaillent à l'élaboration d'un avion de transport supersonique. Un traité de coopération est signé entre l'Angleterre et la France, le 29 novembre 1962, afin d'avancer conjointement sur ce projet d'envergure. Le 11 décembre 1967, le premier prototype est présenté à Toulouse. Le 2 mars 1969, un premier vol d'essai est organisé. S'en suivent sept années d'un programme d'essais intensif jamais réalisé auparavant pour un avion commercial. Le 21 janvier 1976, Air France et British Airways inaugurent leur premier vol en supersonique respectivement sur les lignes Paris/Dakar/Rio de Janeiro et sur Londres/Bahrein. Le choix de ces destinations est décidé à défaut de pouvoir atterrir aux Etats-Unis du fait d'un blocus américain qui durera jusqu'au 24 mai 1976 pour la ville de Washington et jusqu'au 22 novembre 1977 pour celle de New York. D'autres lignes régulières sont parcourues par le Concorde, notamment Caracas, Mexico ou encore Dallas. Cependant, du fait du coût d'exploitation trop élevé de l'avion supersonique, le Concorde n'est pas rentable pour la compagnie. C'est pourquoi l'exploitation commerciale des lignes régulières s'arrête en 1983 à la ligne Paris/New-York. Parallèlement, des vols spéciaux sont organisés, parmi lesquels de nombreux tours du monde. Le Concorde a aussi été l'avion des vols officiels et a accompagné des chefs d'État internationaux dans leurs voyages diplomatiques tout comme les Présidents Georges Pompidou, Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand. L'équilibre budgétaire reste toutefois fragile et le crash du Concorde à Gonesse le 25 juillet 2000 a précipité l'arrêt de l'exploitation. Des vols reprennent quelques mois plus tard, cependant, le 11 septembre 2001, les attentats des tours jumelles engendrent une diminution conséquente de la fréquentation de la ligne Paris/New-York. Le 10 avril 2013 l'arrêt de l'exploitation du Concorde est officiellement annoncée par Air France ainsi que par British Airways.
ACTIVITÉ CONCORDE En pièces jointes, les organigrammes des années 1973, 1990, 1999, 2002. Il n'y a pas un « Service Concorde » à Air France mais une activité Concorde qui transparaît à travers un organigramme complexe et changeant. Les activités relatives au Concorde concernent principalement la maintenance et l'entretien technique, la programmation des vols mais aussi la gestion de l'image de marque et l'effort important réalisé autour de la communication. De plus, le Concorde étant un avion éminemment politique, son activité est étudiée au sein même de la direction d'Air France. Ainsi seront retracés les quelques services qui ont eu un rôle important dans l'activité Concorde. :  :  La direction Générale se reconnaît à son sigle : « DG.DD » qui n'a pas été modifié durant toute l'activité du Concorde et même au-delà.  : Les mentions de l'activité du Concorde remontaient sous forme de rapports ou d'analyses directement en hauts lieux où les décisions stratégiques étaient prises. En effet, l'impact politique était fort, l'État lui-même avait son mot à dire, ayant investi un budget conséquent dans l'exploitation de l'avion. La DG.DD représente aussi le cœur de la compagnie, d'où partent les instructions de communication dans la presse et à l'extérieur. La Direction Générale  Historique de l'activitéFonction
:  : 1999/2002 : MEQN, sous la direction de la maintenance (DG.ME), sous la direction de l'Industriel (DG.BL).  : La Maintenance est constituée d'ingénieurs, de techniciens et de mécaniciens qui assurent l'entretien des avions et la révision de tous les équipements aéronautiques. La plupart des effectifs employés sur Concorde travaillaient à la maintenance. Ce service représente le coût d'exploitation le plus élevé pour la compagnie. L'activité de la maintenance peut se découper en deux parties, d'une part les opérations d'entretien préventives, d'autre part les opérations d'entretien supplémentaires en cas de problème décelé ou signalé. Dans le premier cas, l'activité se scinde en trois activités :  : réalisées dans les hangars ou en escale, elles comprennent un examen de toutes les parties fondamentales de l'avion. Une visite de pré-vol est effectuée environ une heure avant le décollage. Les instruments de bord sont un à un vérifiés conformément à une check-list prévue pour chaque type d'avion.  : Il consiste en des inspections détaillées d'éléments de mécanique, de tuyauterie ou de câblage, les performances sont aussi mesurées dans des essais fonctionnels. Ces inspections peuvent immobiliser un avion de quelques heures à plusieurs jours.  : Il consiste en une révision générale de l'avion. Il intervient tous les 3 ans environ pour Concorde en prenant en compte les grandes visites (tous les 6 ans), et les visites intermédiaires, orientées sur des opérations de vérification précises. Les visites de grand entretien immobilisent un avion pendant près d'un mois. L'appareil est démonté, les pièces sont testées et changées au besoin. À l'issue de ces vérifications, réparations et remontages, surviennent des vols de contrôle où toutes les fonctions opérationnelles sont essayées. Le département Concorde de la Maintenance Historique de l'activitéFonctionLes visites journalièresLe petit entretienLe grand entretien
 : : 1975 : DO.VB, sous la direction des Vols longs courriers (DO.VR), sous la direction des Opérations aériennes (DO.ND), sous la Direction des affaires techniques (DGDT). 1999 : EA.OV, sous la direction des Divisions de vol PNT (EA.PN), sous la direction de l'Exploitation aérienne (DG.EA). 2002 : OA.OV, sous la direction des Divisions de vol PNT (OA.PN), sous la direction des Opérations aériennes (DG.OA).  : La Division Concorde est avec 11 autres divisions de vol le cœur du contrôle de l'exploitation interne à la compagnie. C'est la plus petite des Divisions PNT (Personnel Navigant Technique) avec une douzaine de CDB (Commandant de Bord) , une douzaine d'OPL (Officier Pilote de Ligne) et une douzaine d'OMN (Officier Mécanicen Navigant). À sa tête se trouve tout d'abord un chef de Division (secondé par un adjoint sol) responsable de l'ensemble des PNT Concorde comprenant des CDB , OPL et des OMN. Ensuite, un responsable technique qui traite, d'une part, des sujets liés au manuel d'exploitation ( consignes TU , procédures , check-list etc...) avec l'organisme responsable de leur mise à jour, d'autre part, le suivi de la qualité technique de la flotte ( incidents, suivi de Grande Visite (révision générale), organisation de vols d'essais en concertation avec la Maintenance). Un commandant de bord et un mécanicien sont chargés de la formation et des contrôles périodiques ainsi que de l'entraînement des équipages en concertation avec le CFTPN (Centre de Formation du Personnel Navigant) qui fournit les simulateurs et la documentation de formation. Enfin, la Division était également composée d'un OSV (Officier de Sécurité des Vols) ainsi que d'un OPL chargé de mission, notamment dans la préparation des vols spéciaux. Division ConcordeHistorique de l'activitéFonction
 :  : Ce service étant une petite entité, elle n'apparaît pas dans les organigrammes. Cependant, ses attributions sont restées les mêmes tout au long de l'activité Concorde.  : Au sein du service Avions, chaque type d'appareil en service possède un ingénieur Avion qui supervise la technique opérationnelle de l'utilisation de l'avion. Souvent avec l'aide d'un cadre technique, l'ingénieur Avion est responsable de la documentation technique liée à l'utilisation de l'avion et destination des équipages. Il en assure la rédaction à partir des documents constructeur, des réglementations en vigueur et des retours d'expérience de l'exploitation par les équipages. La documentation est constituée principalement du Manuel TU (Techniques d'Utilisation) incluant toutes les procédures Normales Secours et Urgence. De nombreuses taches annexes lui sont également dévolues telles que les échanges avec les Autorités, les constructeurs et motoristes, les calculs de performance, l'analyse des incidents, les échanges avec les services de maintenance et avec la Division Concorde. Poste « Concorde «  du service « Avions » de la Sous-Direction techniqueHistorique de l'activitéFonction
Service des Études de ligne :
 : 1979 : DO.NI sous la direction du Service Ligne et régions (sigle inconnu), sous la Sous direction technique (DO.NR), sous la directions des Opérations aériennes (DO.ND), sous la direction des affaires techniques (DG.DT). 1999 : DTNI, sous la direction des opérations et développement technique (DT.NA), sous la direction Opérations et Qualités (DG.DT). 2002 : OANI, sous la direction des opérations et développement technique (OA.NA), sous la direction des Opérations aériennes (DG.OA).  : Le département OANI (Opérations Aériennes Navigation Infrastructure) comprend plusieurs services dont les principales missions et attributions en fonction du réseau des escales commerciales et des types d'avions exploités. Il est responsable du suivi de l'information aéronautique et de la notification des informations évolutives au sein de chaque service concerné. Il est composé de six services. Deux d'entre eux sont responsables de la cartographie (création et mise à jour de la documentation représentant la structure de l'espace aérien). Le troisième édite les principales réglementations et étudie l'accessibilité des aéroports. Le quatrième service est chargé du calcul et de l'édition des limitations de décollage et d'atterrissage, ainsi que des consignes en cas de pannes moteur selon les caractéristiques des pistes. Un cinquième service s'occupe des études de ligne. Le sixième service s'occupe de la prévision de consommation de carburant ainsi que du développement et l'assistance des outils informatiques. Seul un technicien s'occupait de cette activité pour le Concorde. Monsieur Thierry Laplaige a occupé ce poste de mars 1993 jusqu'au 27 juin 2003. Avant lui, M. Ty et Monsieur Moine ont occupé successivement cette fonction. En fonction des demandes du service Commercial ou du service programmes. Des études de faisabilité technique de projets de lignes étaient réalisées. Cela pouvait concerner des modifications éventuelles dans les vols réguliers tout comme des vols spéciaux commandés par des affréteurs particuliers, des tours du monde et même des vols officiels. Historique de l'activitéFonction
Consulter les documents annexes ci-joint

Informations sur l'acquisition :

Versement.
Historique de conservation :
Reprise d'un inventaire structuré d'un fonds intitulé SSC. Ce fonds était constitué d'un agglomérat de documents classés par thématiques et récupérés au compte-goutte auprès d'un prestataire tiers-archiveur, ou encore de dons du Musée Air France. Tous les documents n'ont pas été récupérés, et l'archiviste à l'origine de cette reconstitution ayant entre temps quitté son poste, le fonds est resté tel quel : peu conséquent au vu de l'importance des services concernés et composé de documents provenant de trois entités distinctes: la Direction Générale, la « Division Concorde » et le Musée Air France. La logique de classement initiale de chacune de ces entités a été perdue, toutefois celles-ci ont bien été différenciées les unes des autres dans un inventaire méthodique.

Description :

Évolutions :
Fonds clos
Critères de sélection :
Le volume initial était de 8,1 ml. La partie du fonds concernant les dons du Musée Air France a été extraite pour former un fonds à part entière.
Mise en forme :
Le classement de ce versement s'articule autour de deux grands axes : les activités de la Direction Générale d'une part, les activités de la Division Concorde d'autre part. Le classement à l'intérieur de ces parties répond à une logique thématique et chronologique, suivant l'historique du Concorde.

Conditions d'accès :

Selon les articles L.213-1 à L.213-7 du Code du patrimoine.

Conditions d'utilisation :

Reproduction selon le règlement en salle de lecture

Langues :

françaisanglaisallemandespagnol

Description physique :

Importance matérielle :
5,1 mètres linéaires (141 articles)

Ressources complémentaires :

, site de Pierrefitte-sur-Seine 20160244/1-20160244/350 : Air France, Le Concorde à Air France : l'activité des études de ligne (1973-2003). Archives nationales
, site de Pierrefitte-sur-Seine Archives nationales
20150488/1-20150488/2208: Air France, Archives d'Air Inter (1954-1998)

Références bibliographiques :

BORENTIN (Philippe), Les Vols Concorde, disponible sur http://www.lesvolsdeconcorde.com. (Consulté le 27 mai 2016)
CHEMEL (Édouard) « La vie du Concorde F-BVFB : Les Concorde d'Air France », Paris, Le Cherche Midi, 2004, 62 p.
Icare, revue de l'aviation française, « Concorde et son histoire », n°164 et 165, S.N.P.L, septembre 2002, 320 p.
MASSÉ (Xavier), « Avion Concorde : De l'évocation en 1943 au dernier vol en 2003 », Paris, Nouvelles Éditions Latines, 2004, 216 p.
SPARACO (Pierre), « Concorde : la véritable histoire », Clichy, Larivière, 2005, 207 p.
TRICOT (Henri), « Concorde : autopsie d'un crash », Paris, Le jardin des livres, 2001, 160 p.
TURCAT (André), « Concorde, essais d'hier, batailles d'aujourd'hui », Paris, Le Cherche Midi, 2000, 353 p.

Localisation physique :

Pierrefitte-sur-Seine

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Archives nationales

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAN_IR_055052

Archives nationales

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