Gille (Bertrand), archiviste-paléographe et historien

Né le 29 mars 1920 à Paris, Bertrand Gille est le fils de Paul Gille, polytechnicien ingénieur du génie maritime et auteur de publications sur l’histoire de la construction navale. Après une licence d’histoire à l’université de la Sorbonne, il obtient son diplôme d’archiviste-paléographe en 1943 avec une thèse portant sur L'industrie du fer en France de Colbert à la Révolution. Bertrand Gille devient conservateur aux Archives nationales en 1943-1944. De 1945 à 1946, il est détaché à l’Administration militaire française en Allemagne (AMFA) au grade de lieutenant. Officier adjoint à la Direction Propagande-Information, il participe au contrôle de l’information et à la réalisation de la propagande française concernant le domaine des Archives et des Beaux-Arts. Il est aussi attaché à la Section politique du Gouvernement militaire français en Allemagne. Il y est sollicité pour un projet de création d’un commissariat général à la documentation et à la recherche d’un service de documentation.

Puis, il est pendant trois ans attaché de recherche au CNRS. À la suite de la réorganisation des Archives nationales par Charles Braibant, il est chargé en 1949 de la direction de la Section des archives économiques et sociales jusqu’à son départ pour l’enseignement supérieur en 1958. Il devient professeur d'université à Clermont-Ferrand et enseigne également à Paris I. Il devient également directeur de recherche à la IVe section de l’École pratique des hautes études (EPHE).

Bertrand Gille est spécialiste en histoire économique moderne et histoire des techniques. Ses nombreux travaux concernent les domaines de la sidérurgie et de la banque, ainsi que l'histoire des sciences et des techniques. Il soutient sa thèse de doctorat d’État en 1959 intitulée "La banque et le crédit en France de 1815 à 1848".

Il est également membre de l’Académie internationale d’histoire des sciences et du Comité des travaux historiques et scientifiques, de l’Institut français d’histoire sociale et de la Commission internationale d’histoire des mouvements sociaux et des structures sociales. Il fait partie du comité scientifique de l’Ecomusée de la Communauté Le Creusot-Montceau-les-Mines.

Il épouse en 1945 Geneviève Massa, dont il a quatre enfants.

Geneviève Massa intègre l’École des chartes en 1940 et y soutient une thèse sur « La vie rurale en Champagne méridionale aux XIIe et XIIIe siècles ». Elle obtient également un diplôme technique de bibliothécaire en 1941 et en 1945 un diplôme de l’École du Louvre.

Elle travaille au service littéraire des éditions Flammarion jusqu’à sa nomination d’archiviste à la Section moderne des Archives nationales en 1948. Elle se voit par la suite confier la direction de la Section des archives privées. Elle devint aussi secrétaire du Comité pour la sauvegarde des Archives privées. Par la suite, elle est mutée à la section d’outre-mer des Archives nationales le 18 novembre 1963 puis réintègre les Archives nationales en 1973.  Elle est nommée en octobre 1982 conservateur en chef des archives de la région Île-de-France et directeur des services d’archives de Paris.

Elle prête aussi son concours à de nombreuses institutions et sociétés savantes notamment pour l’histoire du XIXe siècle et celle de Paris. Elle collabore aux travaux de la Société d’histoire du VIe arrondissement, dont elle devient le vice-président en 1975. De 1983 à 2002, elle est membre de la Commission du Vieux-Paris et de la Commission de travaux historiques de la ville de Paris. Elle participe enfin à la gestion de la Société des amateurs d’art africain, fondée en 1993 par son frère Gabriel.