Inventaire d'archives : Police sanitaire (XVIIe siècle - 1923)
Contenu :
Ce sont évidemment en premier lieu les historiens de la santé publique, qu'il s'agisse de l'hygiène et de la salubrité publiques, de la lutte contre les épidémies (et notamment celles de variole), du thermalisme, de l'évolution de la pharmacopée ou de l'exercice des professions médicales ou pharmaceutiques, qui seront les plus directement intéressés par la consultation de la sous-série F/8.
L'existence, dans les principaux groupes thématiques, d'ensembles d'« objets généraux » et d'importantes séries départementales en permet l'exploitation tant au niveau national qu'à celui du département ou de la région. Il convient d'ailleurs de noter que plusieurs de ces groupes couvrent les périodes de la Révolution et de l'Empire, de sorte que leur contenu concerne des territoires aujourd'hui allemands, belges, croates, italiens, néerlandais ou suisses.
D'autres spécialistes pourront néanmoins y trouver une documentation non négligeable, notamment dans les domaines de l'histoire du commerce extérieur (tableaux des entrées de navires dans les ports, avec indication de leur provenance et de leur chargement, correspondance sur le commerce par terre et par mer avec la Turquie, etc.), de l'industrie (établissements dangereux et insalubres), de l'urbanisme (alimentation en eau des villes, salubrité des habitations et de la voirie), de l'architecture (construction ou transformation des lazarets et des établissements thermaux, avec plans et dessins).
Les deux groupes de dossiers classés dans l'ordre alphabétique des patronymes permettront sans doute de compléter quelques biographies, du moins le premier, où figurent quelques noms de médecins célèbres, mais pourront aussi intéresser les historiens des mentalités et les sociologues par l'éclairage qu'ils apportent sur le rôle des empiriques et des charlatans, sur la peur inspirée par certaines maladies (rage, tuberculose) et sur la persistance d'une pharmacopée traditionnelle inconnue du codex.
Ajoutons qu'en ces années où les problèmes d'environnement et d'écologie ont pris assez d'importance pour justifier la création de ministères et de partis politiques, les documents qui apparaissent au tableau méthodique de la sous-série sous le titre « Hygiène et salubrité publiques » sont, dans ce domaine, une source de documentation historique du plus vif intérêt.
Pour terminer, on a cru bon d'ajouter un catalogue des cartes, plans et dessins qui compte 276 entrées. Ce catalogue, très sommaire, est extrait d'une base de données illustrée par les photographies de toutes les pièces, consultables au CARAN. Il est à noter que les plans en plus grand nombre concernent les lazarets - leur construction ou reconstruction aux portes de l'Empire - formant un cordon sanitaire qui protégeait de la peste le territoire national dans sa plus grande extension. Les bains et thermes ont également fait l'objet de projets, voire de réalisations, des architectes et ingénieurs des Ponts et Chaussées, à la même époque. Enfin, les plans d'urbanisme, plus tardifs, sur lesquels sont mentionnés les adductions d'eau et égouts, sont également dignes d'intérêts et peuvent encore être de quelque utilité aux villes contemporaines. Ce catalogue est accessible via un lien pdf (cf. infra).
PLAN MÉTHODIQUE THÉMATIQUE DE LA SOUS-SÉRIE
ÉPIDÉMIES, SERVICE SANITAIRE, AFFAIRES DIVERSES
Généralités concernant la France et l'étranger (1622-1831)
: F/8/11 dossier IVLégislation sanitaire en France (1820-1822)
: F/8/1 dossiers I-II, F/8/8 dossier IIIPolice sanitaire maritime en France (1622-1814)
: F/8/5 dossiers VII-VIII, F/8/6 dossier VI, F/8/9 dossier V, F/8/10 dossier VI, F/8/11 dossier VLégislation et organisation des services sanitaires à l'étranger (1793-1821)
: F/8/1 dossier IX, F/8/2 dossier IV et V, F/8/3 dossiers II et V, F/8/4A/dossier I, F/8/5 dossiers IV-V, F/8/6/dossier III,Épidémies dans les différents pays Épidémies diverses (an VI-1822)
F/8/7 dossier III, F/8/8/dossier II, F/8/9 dossiers III et IV, F/8/10 dossiers III-V, F/8/11 dossiers II-III
: F/8/1 dossier III, F/8/5 dossier II, F/8/7 dossiers IV-V, F/8/9 dossier I, F/8/10 dossier IÉpidémies de peste (1792-1819)
: F/8/1 dossier VII-VIII, F/8/2 dossiers I-III, F/8/3 dossiers III-V, F/8/4A dossier II, F/8/6 dossiers II-VI, F/8/7 dossier V, F/8/9 dossier II, F/8/10 dossiers II à IV, F/8/11 dossiers I et IIIFièvre jaune (an IV-1822)
: F/8/1 dossiers IV-VIÉpidémies en Égypte (lazarets et retour de l'armée d'Égypte) (an VIII-an X)
: F/8/4A dossier IV, F/8/5 dossier III, F/8/6 dossiers I et IV, F/8/7 dossier I, F/8/8 dossier IMaladies contagieuses (1806-1815)
: F/8/2 dossier VI, F/8/4A dossier III, F/8/5 dossiers I et VI, F/8/6 dossier V, F/8/7 dossier VI, F/8/8 dossier IVDistribution de médicaments (an XIII-1815)
: F/8/1 dossier IX, F/8/3 dossier ISecours aux noyés (an V-an XIII)
: F/8/5 dossier IXCommerce du Levant (1811)
Affaires locales (classement départemental) (1789-1839) :
F/8/17 à 20Ain à Bouches-du-Rhin :
Bouches-du-Rhône :
Correspondance générale (an VII-1821) : F/8/29
Administration sanitaire de Marseille (1791-1828) et de La Ciotat (an XIII-1820) : F/8/21-26, F/8/37 dossier III
Personnel et organisation générale (an V-1821) : F/8/27-28, F/8/31 dossier II
Comptabilité de l'administration sanitaire : F/8/30-32, F/8/34-35
Nouvelles politiques et maritimes communiquées par le Préfet ou par les conservateurs de santé de Marseille (an VIII-1821) : F/8/33
Lazaret et port de Marseille. - Travaux et affaires diverses (an VI-1821) : F/8/36-37
: F8/38-86Bouches-du-Weser à Zuyderzée
: F/8/87-88Provinces illyriennes
: F/8/89Hollande et Piémont
: F/8/4/BConcours de 1807 sur le croup
: F/8*/15 et 16Épidémies de 1813
: F/8*/13 et 14Service sanitaire : enregistrement de la correspondance (1872-1875)
VACCINE
Généralités (an IV-1878)
Comité central de vaccine (an X-1825) : F/8/99
Expérimentation, mémoires, textes réglementaires, correspondance, dépenses, prix et médailles d'encouragement, publications officielles (an VIII-1827) : F/8/97 et 98
Enquête sur l'organisation du service de la vaccine en France (1878) : F/8/239 dossier IV
: F/8/100 à 128Affaires locales (classement départemental) (an IV-1838)
EAUX MINÉRALES
: F/8*/12, F/8*/135Médecins inspecteurs des établissements thermaux (1868-1875)
: F/8*/12Sources autorisées (1871-1875)
: F/8*/136 à 141Comptabilité matières des établissements thermaux (1869-1883)
: F/8/129 à 134Affaires locales (classement départemental) (1787-1822)
HYGIÈNE ET SALUBRITÉ PUBLIQUES
Conseils et commissions
Anciens conseils de salubrité (1822-1848) : F/8/174
Conseils créés par arrêté du 18 décembre 1848 (1848-1903) : F/8/168 à 170 dossiers I-II
Conseils et commissions du département de la Seine (1807-1902) : F/8/171 et 172
Conseils et commissions des départements d'Algérie (1886-1908) : F/8/173
Comité consultatif d'hygiène publique (1850-1871) : F/8/170 dossier III
Inhumations et cimetières
Affaires générales (an IX-1826) : F/8/90 dossier I
Affaires locales (classement départemental) (1750-1828) : F/8/90 dossier II à F/8/92
Établissements dangereux, insalubres et incommodes
Généralités et affaires contentieuses (1811-1869) : F/8/93 et F/8/176
Affaires locales (classement départemental) (XVIIIe siècle-1823) : F/8/94 à 96
Salubrité des eaux et alimentation en eau des villes et des communes
Pollution par les résidus des distilleries et des raffineries de sucre (1853-1878) : F/8/177
Régime des eaux au point de vue de la salubrité (1861-1903) : F/8/178
Alimentation en eau : dossiers soumis au Comité consultatif d'hygiène publique (classement départemental) (1885-1901) : F/8/179 à 207
Enquête de 1912 sur l'alimentation en eau potable et sur l'évacuation des matières usées (classement départemental) (1912-1914, 1918-1922) : F/8/215 à 225
Alimentation en eau potable des régions (1913-1922) : F/8/239 dossier VII
Assainissement de Paris et des grandes villes
Arrêtés municipaux concernant la salubrité publique (classement départemental) (1842-1851) : F/8/175
Commission de l'assainissement de Paris (1880-1882) : F/8/208
Commission de l'assainissement des grandes villes (1856) : F/8/241 dossier III
Publications relatives à l'assainissement de Paris et des grandes villes (1870-1908) : F/8/209
Réponses à la circulaire du 3 octobre 1916 sur les ordures ménagères (1884-1916) : F/8/226
Prospectus publicitaire (1909) : F/8/239 dossier VI
Enquête de 1912 sur l'alimentation en eau potable et sur l'évacuation des matières usées (classement départemental) (1912-1914) : F/8/215 à 225
Logements
Loi du 13 avril 1850 et circulaires postérieures (1848-1896) : F/8/210 à 212
Affaires locales (1851-1898) : F/8/213 et 214
Logements des ouvriers employés dans les usines de guerre (1917) : F/8/239 dossier IX
PROFESSIONS MÉDICALES
: F/8/149 à 167Pétitions pour l'obtention du titre de docteur en médecine ou d'officier de santé (classement alphabétique) (an IV-1853)
F/8/142 à 145Nominations de médecins des épidémies(classement départemental) (an X-1821) :
: F/8/146 à 148, F/8/241 dossier IIÉtats des personnels et agents sanitaires attachés aux établissements et services sanitaires (classement départemental) (1812-1814, 1846-1872)
: F/8/241 dossier IPensions (1835-1860)
: F/8/241 dossier IDossier du Dr Melier, inspecteur général des services sanitaires (1854-1857)
: F/8*/12Personnel sanitaire des ports et côtes, médecins des paquebots (1870-1875)
: F/8*/12, F/8*/135Médecins inspecteurs des établissements thermaux (1868-1875)
: F/8/227-232Statistiques et listes du personnel médical et pharmaceutique de France et d'Algérie (classement chronologique puis départemental) (1878-1920)
: F/8/233 à 238, F/8/239 dossier VIIIRécompenses honorifiques (1915, 1876-1923)
: F/8/252Recours en grâce des individus condamnés pour exercice illégal de la médecine ou de la pharmacie (1896-1907)
REMÈDES SECRETS ET NOUVEAUX, PHARMACIE
: F/8/149 à 167, F/8/242 à 251Propositions de remèdes secrets ou nouveaux (classement alphabétique) (an IV-1853 et 1880-1914)
: F/8/240Réglementation et surveillance de la vente et de l'emploi des substances vénéneuses (1842-1860)
DOCUMENTATION GÉNÉRALE EN RAPPORT AVEC LA SANTÉ PUBLIQUE
: F/8/239 dossiers I à III, V, VIII à IX, F/8/241 dossier IIIDocumentation le plus souvent imprimée (textes législatifs ou réglementaires, rapports, circulaires, etc .)
ANNEXES
Les annexes initialement publiées dans l'inventaire imprimé (ISBN : 978-2-86000-325-4) sont consultables au format pdf ci-dessous.
Le détail des dossiers nominatifs originellement situé en annexe a été réintégré dans la description de l'inventaire principal ( à et à )F/8/149F/8/167F/8/242F/8/251
A noter : pour identifier les documents hors format conservés en magasins cartes et plans et pouvoir les commander, le lecteur est invité à orthographier les cotes sous la forme suivante : CP/F/8/10
Consulter les documents annexes ci-joint :
Cote :
F/8/1-F/8/252
Publication :
Archives nationales
2021
Pierrefitte-sur-Seine
Informations sur le producteur :
Direction de l'Assistance et de l'Hygiène publique [1889-1945]
L'expression de « police sanitaire », titre que porte la sous-série F/8 depuis sa création, au début de la monarchie de Juillet, a une saveur quelque peu archaïque et mérite d'être précisée. Apparue pour la première fois, semble-t-il, à l'Almanach impérial dans son édition de 1812, elle est restée d'usage courant jusqu'à la fin du XIXe siècle pour désigner les interventions de l'État en matière de santé publique, à deux importantes exceptions près : l'enseignement de la médecine et de la pharmacie ainsi que la délivrance des diplômes correspondants (domaine de l'Université et donc, pour les Archives nationales, de la sous-série F/17) et l'administration hospitalière (considérée autrefois comme une institution d'assistance bien plus que de thérapeutique et, par conséquent, jointe aux services chargés des secours et indemnités dans la sous-série F/15).
Pendant le premier tiers du XIXe siècle, ces interventions diverses (lutte contre les épidémies, propagation de la vaccine, gestion ou contrôle des établissements thermaux, protection de la salubrité publique, contrôle de l'exercice des professions médicales et pharmaceutiques) se sont exercées par l'intermédiaire de divers bureaux ou services du ministère de l'Intérieur, ceux notamment chargés du commerce, des secours généraux et des bâtiments civils (cf. détail ci-dessous). À l'époque de sa création, la sous-série F/8 était donc une division archivistique factice, puisque ne correspondant à aucune administration définie.
Il se trouve cependant qu'en 1834, toutes ces interventions furent confiées à un « Bureau des établissements sanitaires », créé au sein du nouveau ministère du Commerce et des Travaux publics. On pourrait même voir un lien entre cette création, celle de la sous-série F/8 et la définition de son contenu.
Dans ses grandes lignes, ce contenu n'a pas été profondément modifié par la suite malgré le retour provisoire des affaires de « police sanitaire » au ministère de l'Intérieur (au sein d'un bureau de l'hygiène publique dépendant d'une direction de l'Assistance et de l'Hygiène publique) de 1889 à 1920, année de la création d'un « ministère de l'Hygiène, de l'Assistance et de la Prévoyance sociale », première appellation d'un ministère de la Santé publique, qui a survécu depuis lors avec quelques variations dans sa dénomination et ses attributions.
On ne peut nier cependant que le versement de 1923 (articles F/8/168 à 239) a largement modifié l'importance relative des divers groupes thématiques représentés dans la sous-série. Au développement considérable du secteur « hygiène et salubrité publiques » répond en effet l'absence de tout apport dans le domaine, jusque-là prépondérant, de la lutte contre les épidémies et, notamment, celles de variole. Cette modification résulte sans doute dans une certaine mesure des progrès de l'épidémiologie, entraînant, par exemple, la suppression progressive des mesures de quarantaine, mais aussi très probablement et malheureusement des destructions incontrôlées d'archives relatives à cette matière.
Rappel des étapes de l'histoire administrative :
An XI-1815 : il existe deux bureaux :
- un bureau du commerce chargé des administrations sanitaires (rattaché à l'administration commerciale du ministère de l'Intérieur puis, de 1811 à 1815, à un éphémère ministère des Manufactures et du Commerce),
- un bureau des hospices et secours à domicile, incluant les questions de police du service de santé (rattaché à l'administration hospitalière du ministère de l'Intérieur) ; se scinde en deux bureaux en 1812 : le bureau des secours généraux (police sanitaire essentiellement) et le bureau des prisons, dépôts de mendicité (qui était aussi en charge des établissements d'eaux thermales)
1815-1834 :
- le bureau qui a récupéré les attributions de police sanitaire de l'ex-bureau du commerce, prend les attributions de police sanitaire du bureau des hospices et secours généraux,
- en 1820, il récupère aussi les eaux minérales, jusque-là placées dans les attributions des bureaux issus du bureau des prisons (lui-même issu de la subdivision du bureau des hospices et secours à domicile des débuts)
- en 1831, ce bureau (qui a connu plusieurs appellations entre-temps) passe, avec ses attributions au nouveau ministère du Commerce et Travaux publics en même temps qu'il perd ses attributions sur les établissements d'enseignement médical, les sociétés de médecine, les jurys médicaux, etc., passées au ministère de l'Instruction publique.
- en 1831, est créé le « bureau de police sanitaire » dont l'autonomie administrative n'est définitivement établie qu'en 1834 comme « bureau des établissements sanitaires ».
1834-1889 :
- au sein du ministère du Commerce, le bureau des établissements sanitaires se voit chargé de la police sanitaire (propagation de la vaccine, eaux minérales, salubrité, remèdes secrets, police et établissements sanitaires, épidémies)
- en 1848, ce bureau hérite des établissements insalubres et incommodes (provenant du bureau des poids et mesures supprimé) et devient le bureau de la police sanitaire et industrielle.
- en 1887, il devient bureau de l'hygiène publique et en 1889 revient au ministère de l'Intérieur, au sein de la direction de l'Assistance et de l'Hygiène créée en 1886.
Informations sur l'acquisition :
Les documents qui forment aujourd'hui la sous-série F/8 proviennent essentiellement de seize versements faits aux Archives nationales par divers ministères.
Cinq d'entre eux, dont les deux premiers au moins sont antérieurs à la création de la sous-série, méritent par leur importance d'être signalés :
- Septembre 1817. Intérieur : 38 articles.
- Juillet 1820) Intérieur : 41 articles.
- Septembre 1832. Commerce et Travaux publics : 74 articles.
- Mars 1833. Commerce et Travaux publics : 35 articles.
- Juillet 1923. Hygiène, Assistance et Prévoyance sociales : 72 articles.
Il est à remarquer que de 1833 à 1923, soit pendant 90 ans, la sous-série n'a reçu aucun apport, si l'on fait abstraction des versements de 1859 et 1864 du ministère de l'Instruction publique, dont les documents relatifs aux jurys médicaux et aux sages-femmes ont été, quelques années après, incorporés à la sous-série F/8 mais ensuite logiquement reclassés dans la sous-série F/17 (Instruction publique). On peut noter aussi que les anciens inventaires signalent quelques articles de provenance inconnue. Il est probable que leur adjonction résulte de tris opérés dans d'autres sous-séries, notamment dans la sous-série F/12, comme il est attesté pour l'article F/8/240 (vente des substances vénéneuses).
Description :
Évolutions :
Le fonds est clos
Mise en forme :
Les premiers états numériques, établis l'un peu après la création de la sous-série sous la monarchie de Juillet, l'autre en 1860, ne présentent plus aucun intérêt pour la recherche, surtout le premier, qui donne un état de la sous-série complètement aboli par un reclassement ultérieur. Le seul instrument de recherche quelque peu détaillé et conforme au classement actuel était donc jusqu'ici l'état numérique manuscrit, signé en décembre 1904, par Paul Marichal, ouvrage qui se distingue par un vif contraste entre la prolixité de son introduction, qui s'étale sur 26 pages, et l'extrême concision de l'état numérique proprement dit, qui tient sur 18 pages d'une écriture très aérée. Cet instrument de recherche, rédigé avant l'important versement de 1923, ne tient compte que des 167 premiers articles et a dû être complété par le même auteur pour les articles numérotés de 168 à 239 et, probablement, par Guy Beaujouan, pour les articles 240 à 252. C'est cet état numérique qui a servi de base à la rédaction des états encore plus concis publiés dans les instruments de recherche plus généraux, d'abord l'État des versements faits aux Archives nationales… (série F), tome I (Paris, 1924), p. 371-375 et supplément (Paris, 1962), p. 185-186, puis l', tome II (Paris, 1978), p. 170-172.État général des fonds
Le présent répertoire numérique, qui respecte scrupuleusement le classement de Paul Marichal et - le plus souvent - ses intitulés, a pour but de remédier à l'excessive sécheresse de son état numérique, mais non de le remplacer totalement puisque sa longue introduction, consacrée surtout à l'histoire des services gouvernementaux chargés de la « police sanitaire » et à celle du classement de la sous-série F/8, peut encore servir non seulement aux archivistes mais aussi aux historiens des institutions sanitaires et à ceux qui voudraient s'aventurer dans le maquis des registres d'ordre (essentiellement d'enregistrement de la correspondance reçue) des divers bureaux chargés des affaires sanitaires au sein du ministère de l'Intérieur, puis de celui du Commerce, registres conservés dans la série F (sans exposant), dite autrefois F .préliminaire
Présentation de la sous-série et de son traitement
Paul Marichal écrit, dans son introduction de 1909 : « Il ne sera pas superflu de donner ici quelques explications sur ces deux expressions qu'on rencontre en plusieurs endroits de la partie de l'État sommaire de 1891 qui concerne la série F. […] Quand M. de Wailly eut établi le cadre de classement de la série F, on procéda au partage, entre les diverses parties de ce cadre, des liasses dont cette série était formée. Dans bien des cas, ce partage put être fait sans qu'il fût besoin de rien changer à l'état dans lequel les liasses étaient entrées aux Archives. En revanche, il se trouva bon nombre de liasses qui, en raison de leur composition hétérogène, ne pouvaient se prêter à l'opération : on prit le parti de les disloquer : les dossiers qu'elles renfermaient furent examinés un à un : chacun fut marqué à la sanguine de l'exposant caractérisant la sous-série à laquelle on estimait devoir l'affecter ; on mit ensemble les dossiers marqués du même exposant, et ainsi furent constituées ces « liasses de triages » qui furent matériellement, puis numériquement les premières liasses des sous-séries : dans chacune de celles-ci, on forma deux groupes, le premier désigné par la rubrique « Objets généraux », le second comprenant les liasses composées de dossiers qui avaient pu être classés par départements ».
Deux classements, pour lesquels Paul Marichal donne des tableaux de concordance de cotes dans son état numérique de 1909, précédèrent l'actuel classement qui remonte donc au début du XXe siècle. Malgré l'absence d'instrument de recherche détaillé, la sous-série F/8 est depuis trop longtemps ouverte à la communication et à l'exploitation scientifique pour qu'il soit possible d'en modifier de façon importante le classement et notamment de procéder à des changements de cotes qui rendraient périmées les références données par les chercheurs et les indications des instruments de recherche généraux déjà publiés.
Cette remarque est particulièrement valable pour le groupe de tête, celui des articles 1 à 89, le plus anciennement constitué mais aussi celui dont le classement surprend le plus. C'est ainsi que les registres, groupés et séparés des cartons pour des questions de rangement matériel, portent les numéros 12 à 16 alors qu'ils auraient dû être placés en tête conformément à l'usage du milieu du XIXe siècle.
Fait plus grave, les onze premiers articles, constitués de documents puisés à plusieurs sources et sur des objets divers, ont été l'objet d'un classement chronologique simpliste par années ou groupes d'années, qui a conduit à l'éclatement de dossiers constitués sur des périodes plus longues. Le classement interne de ces cartons présentait aussi beaucoup d'irrégularités, dont on s'est efforcé de réduire le nombre sans y arriver parfaitement.
Le classement des articles portant les numéros 90 et suivants est heureusement plus satisfaisant et l'état numérique sommaire publié ci-dessous en donne une idée suffisante. Font exception cependant deux articles (F/8/239 et 241), visiblement constitués de résidus, dont l'analyse n'avait pas sa place dans cet état.
Dans le tableau méthodique, on s'est efforcé de corriger intellectuellement les anomalies du classement matériel en évitant de s'en écarter sans nécessité. Le plan adopté dans ce tableau a servi aussi au classement des sources complémentaires.
Notes sur le classement de quelques groupes particuliers
. Ce premier groupe, le plus important de la sous-série, tant par son volume que par son intérêt, portait jusqu'ici le titre simplificateur et peu explicite d'« Hygiène publique », alors qu'il est plus qu'aux trois-quarts consacré aux informations sur les épidémies indigènes et exotiques, ainsi qu'aux services et aux mesures destinés à en empêcher la propagation, notamment dans les départements maritimes. Ainsi s'explique le contraste saisissant entre la masse documentaire relative à ces départements et la minceur des dossiers concernant la plupart des autres : dix-sept cartons pour les seules Bouches-du-Rhône - c'est bien sûr un cas limite - contre un tiers de carton en moyenne pour les départements de l'intérieur. On a donc préféré le titre, moins lapidaire mais plus conforme à la réalité, de « Épidémies, service sanitaire et affaires diverses », ces deux derniers mots étant justifiés par la présence d'objets aussi divers que la distribution de boîtes fumigatoires pour les secours aux noyés, les méfaits des loups enragés, les assainissements, le traitement des filles publiques, etc., sans parler des informations commerciales ou politiques transmises par les services sanitaires.Articles 1 à 89
Dans ce même groupe, la brièveté des analyses consacrées aux « épidémies locales », voire la seule mention de l'existence d'un dossier sur ce sujet, peut surprendre et ne doit pas en faire sous-estimer l'importance. Le choix de pousser plus loin l'analyse eût amené à sortir du schéma du répertoire en nommant des milliers de communes atteintes, et aussi à se risquer dans une typologie des épidémies, rarement nommées ou décrites avec précision et concision.
(affaires particulières, remèdes secrets et nouveaux).Articles 149 à 167 et 242 à 251
Ces deux groupes, qui se distinguent par leurs limites chronologiques (an IV-1853 pour l'un, 1880-1914 pour l'autre) et leur composition (hétérogène pour le premier, homogène pour le second), ont en commun d'avoir été classés dès l'origine dans l'ordre alphabétique des auteurs des pétitions, propositions de remèdes ou autres objets de correspondance qui y sont conservés. Ce ne sont pas dans l'ensemble des documents d'intérêt majeur, surtout dans le cas du second groupe, où l'on ne trouvera guère de noms connus ni de propositions vraiment nouvelles sinon géniales. On a choisi cependant d'y relever tous les noms, ne fût-ce que pour éviter les demandes de consultation inutiles dont ils font l'objet, et de les accompagner des renseignements d'ordre géographique ou socioprofessionnel qui peuvent faciliter l'identification, donner une idée de la compétence du correspondant et peut-être fournir la base d'une exploitation prosopographique.
Conditions d'accès :
Librement communicable sous réserve de l'état matériel
Conditions d'utilisation :
Selon règlement en salle de lecture
Langues :
FrançaisItalienEspagnol
Description physique :
Importance matérielle :
252 articles, 40 ml
Ressources complémentaires :
Localisation physique :
Pierrefitte-sur-Seine
Organisme responsable de l'accès intellectuel :
Archives nationales
Identifiant de l'inventaire d'archives :
FRAN_IR_002429